PYTHAGORE ET ARISTOTE COMME PREMIERS TÉMOINS – L’idée que les Hommes ont d’abord imaginé la Terre comme un corps plat est largement répandue. C’est pourtant sans compter les connaissances empiriques avancées en géométrie et en astronomie que les Égyptiens ou les Grecs avaient acquis, à force d’observations et d’expérimentations.
« Tout d’abord, la Terre a été déclarée sphérique en monde grec dans le milieu pythagoricien du 5e ou 6e siècle avant notre ère » explique Régis Morelon, enseignant-chercheur de l’Université Paris-Diderot au laboratoire Sciences, Philosophie et Histoire. Pythagore, philosophe grec présocratique, serait le premier à avoir déclaré que la Terre était sphérique.
« Au départ, cette déclaration avait été faite à partir du principe de la perfection du modèle de la sphère par rapport aux autres volumes existant : il fallait que la Terre ait un volume parfait » avance le chercheur. C’est Aristote, deux siècles plus tard, qui a avancé la première preuve tangible à partir « de l’ombre en forme d’arc de cercle que formait la Terre sur la Lune lors des éclipses lunaires ».
- Depuis, personne n’est réellement revenu scientifiquement sur ce fait.
- « À l’époque médiévale, en Europe, le « traité de la sphère » de Sacrobosco, au 13e siècle, était très clair sur la rotondité de la terre.
- C’était d’ailleurs le manuel de tout l’enseignement en astronomie.
- Toute personne qui avait une culture tout à fait minimum savait cela » ajoute Régis Morelon.
La découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492 ou la réalisation de la première circumnavigation de l’Histoire par Magellan et Elcano en 1522 ont pour réputation d’avoir prouvé que la Terre était sphérique. Pour le chercheur, « c’est une erreur, car seules certaines connaissances populaires sommaires pouvaient aller contre à l’époque ».
Quand Est-ce qu’on a découvert que la Terre est ronde ?
Pourquoi la Terre est-elle ronde ? La démonstration que la Terre est une sphère est une des plus longues aventures scientifiques de l’histoire. Elle a même donné naissance à une discipline entièrement consacrée à l’étude de la taille et la forme de la Terre : la géodésie,
- Dès l’Antiquité grecque, des savants ont envisagé la Terre comme une sphère dont ils ont cherché à mesurer la circonférence.
- Aristote avait déjà remarqué qu’au moment d’une éclipse, lorsque la Lune entre dans l’ombre de la Terre, la Terre projette une ombre qui est circulaire.
- Une observation que chacun peut faire chez soi ! La Terre a une forme sphérique en raison de la gravitation,
La gravitation est la force d’attraction terrestre qui nous maintient au sol, elle s’illustre bien lorsqu’on lance un objet : il finit par retomber par terre (comme attiré par le centre de la Terre). La gravité agit dans toutes les directions et sur tous les objets qui passent aux alentours d’un objet plus massif.
- Elle est à l’origine du processus d’ accrétion gravitationnelle, elle-même à l’origine de la forme de la Terre.
- L’accrétion gravitationnelle désigne la capture de la matière sous l’effet de la gravitation.
- Autrement dit, les objets s’attirent les uns les autres.
- Ils finissent par s’agglutiner minimisant leur distance ce qui, avec le temps, produit une forme de plus en plus régulière : la sphère.
Il existe certes des astéroïdes non sphériques, irréguliers, simplement parce que, trop petits, leur force gravitationnelle d’attraction n’est pas assez efficace pour former une boule. La Terre n’est pas tout à fait ronde, Sa forme est plutôt celle d’une sphère légèrement aplatie aux pôles, en raison de sa rotation sur elle-même, la force centrifuge est plus élevées à l’équateur qu’aux pôles. Voyagez dans l’espace avec nos chercheurs. Passionnés depuis des années par le mystère de nos origines, ils vous invitent à une aventure extraordinaire Le 7 novembre 1492 vers midi, quelques semaines à peine après que Christophe Colomb a découvert l’Amérique, une gigantesque explosion, entendue dans toute l’Alsace et une grande partie de la Suisse.
Il y a plus de 150 ans, le 14 mai 1864, un fabuleux météore traversait le ciel de la France. Bâtiment souterrain inauguré en 1986, la zoothèque conserve des collections uniques au monde. L’histoire entre l’être humain et le chat ne date pas d’hier. Bien avant le temps des pharaons, le petit félin a su se faire une place auprès de nous.
Pourquoi la terre n’est pas plate ? ?
On dénombre aujourd’hui près de 600 millions de matous domestiques dans le monde. Explorons la collection des joyaux de l’Impératrice Marie-Louise, la seconde épouse de Napoléon, dont le Muséum présente des pièces merveilleuses. : Pourquoi la Terre est-elle ronde ?
Qui a confirmé que la Terre tournait autour du Soleil ?
Historique – Bien que quelques précurseurs, comme Aristarque de Samos (vers 280 av.J.-C.), aient envisagé le mouvement de la Terre autour du Soleil, ce fut Nicolas Copernic qui proposa le premier, vers 1513, un modèle héliocentrique incluant la Terre et toutes les planètes connues à l’époque.
Johannes Kepler établit vers 1609 un modèle plus précis du Système solaire, se démarquant notamment par l’introduction d’orbites planétaires non plus circulaires mais elliptiques, admettant le Soleil comme un de leurs foyers. On doit à Galilée les observations astronomiques et les premiers principes mécaniques justifiant l’héliocentrisme.
La théorie de l’héliocentrisme s’est opposée à la théorie du géocentrisme, lors de la controverse ptoléméo-copernicienne, entre la fin du XVI e siècle et le début du XVIII e siècle : l’héliocentrisme fut l’objet d’interdits religieux, d’abord de la part des protestants ( Luther condamna Copernic), puis, après une période d’intérêt, par l’Église catholique en 1616,
Galilée fut condamné à se rétracter en 1633 pour son livre, le Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, Les interdits furent levés en 1741 et 1757 par Benoît XIV, Enfin, en 1687, Isaac Newton propose une formulation mathématique de la gravitation, et des lois de mécaniques qui permettent de démontrer les lois empiriques de Kepler.
À partir du XVII e siècle, l’héliocentrisme devint progressivement la représentation du monde communément adoptée en Occident, Au début du XVIII e siècle, les observations confirmèrent définitivement la théorie de la gravitation de Newton, expliquant très précisément les phénomènes astronomiques alors observés.
- Déjà, dans la théorie de Newton, la position du Soleil comme point fixe du Système solaire est la limite obtenue en considérant que la masse des planètes est négligeable devant celle du Soleil, pour simplifier les calculs et s’affranchir des problèmes d’évaluation des masses.
- La correction obtenue est toutefois si faible que le fait de considérer le Soleil comme fixe n’est pas tenu comme faux.
Divers sondages conduits sur la période 2004-2012 montrent cependant que le principe de l’héliocentrisme n’est pas encore compris par une large partie du grand public : 34 % des Européens, 30 % des Indiens, 28 % des Malaisiens, 26 % des Américains ou 14 % des Sud-Coréens pensent ainsi que c’est le Soleil qui tourne autour de la Terre,
Qui a découvert le diamètre de la Terre ?
Ératosthène en déduit l’angle du Soleil avec la verticale du lieu, angle sous lequel on voit l’arc Syène-Alexandrie depuis le centre de la Terre. Avec la distance Alexandrie-Syène, il calcule la circonférence et le rayon terrestre.
Qui a donné son nom à la Terre ?
Une appellation ayant une valeur historique, symbolique et culturelle – La Terre vient de « Ertha » en anglo-saxon qui est l’une des nombreuses langues ancêtres de l’anglais. « Ertha » fait référence au sol qui se trouve sous nos pieds, d’après la déclaration de Gillian Hovell, une archéologue et historienne également surnommée « The Muddy Archaeologist ».
Lire aussi La bonne hygiène des sous-vêtements des astronautes à l’étude chez l’Agence spatiale européenne Pour information, le terme « anglo-saxon » désigne aussi une communauté culturelle ayant vécu au pays de Galles et en Angleterre quand l’Empire romain s’est effondré, entre le V e siècle et l’année 1066 de la conquête normande.
Toujours d’après Hovell, « Ertha » peut à la fois désigner le commencement de la vie mais aussi le lieu où reposent nos ancêtres. Ainsi, le sens d’« Ertha » peut varier en fonction des cultures. — Dima Zel / Shutterstock.com
Quelle est l’origine du nom de la Terre ?
Publié le 03/08/2018 à 07:00 E.T. L’Extraterrestre E.T., de Steven Spielberg,1982 © Rue des Archives/DILTZ Cette année, l’univers nous a offert la plus longue éclipse totale de Lune du XXIe siècle. Aujourd’hui débute la 28e édition de la nuit des étoiles.
- Le Figaro vous propose de découvrir l’origine des huit planètes de notre Système solaire.
- Il y a plus de trois siècles, Blaise Pascal découvrait, sans le savoir, qu’aucun son ne peut se propager dans l’espace.
- «Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie», écrit-il dans ses Pensées,
- Nombreux furent ceux qui, comme lui, passèrent leurs nuits à s’interroger, les yeux levés vers le ciel et ses astres.
«Quand je considère (.) le petit espace que je remplis et même que je vois, abîmé dans l’infinie immensité des espaces que j’ignore et qui m’ignorent (.) Je m’effraie et m’étonne de me voir ici plutôt que là. Qui m’y a mis?». » LIRE AUSSI – D’où vient le mot «éclipse»? Sans doute le mystère demeurera-t-il.
- À défaut de comprendre le secret des corps célestes qui constellent notre univers, Le Figaro vous propose de revenir sur l’origine de leur appellation.
- Vénus, Mars, Saturne.
- D’où viennent les noms des huit planètes de notre Système solaire? ● Mercure La planète la plus proche du soleil porte le nom du dieu des voyageurs.
Fils de Jupiter et messager des dieux de l’Olympe, il est celui qui accompagne et protège les commerçants mais aussi les voleurs et vagabonds. Le Littré précise que «Mercure» vient du latin Mercurius, merx, signifiant «marchandise». Si la plus petite planète du Système solaire a été nommée ainsi, c’est «à cause de la rapidité de son déplacement», expliquent Pierre-Yves Bley, Carol Christian et Jean-René dans leur ouvrage 250 réponses à vos questions sur l’astronomie,
- En effet, Mercure est la planète la plus rapide sur son orbite.
- Vénus Images en fausse couleur de Vénus réalisées à partir des données de la sonde japonaise Akatsuki.
- JAXA/ ISAS/ JUSTIN COWART JAXA/ISAS/DARTS/JUSTIN COWART Splendide, ses teintes blanches et jaunes nous laissent penser qu’il y fait bon vivre.
Il en est tout autre, La température moyenne est de 460 degrés et la pression y est 90 fois plus importante que sur Terre. Son atmosphère, elle, est saturée d’acide sulfuré, Si cette planète porte le nom de la déesse de la beauté, c’est en raison de son scintillement exceptionnel.
- En latin, venus se traduit par «charme amoureux» ou «amour».
- Saturne La planète aux anneaux, merveille de notre système solaire, est aussi celle des tempêtes monstrueuses.
- Certaines s’étendent sur 20.000 kilomètres de diamètre et sont si infernales qu’elles laissent une traînée visible à la surface de la géante gazeuse.
«Saturne», du latin sata, «semailles», est le dieu romain de l’agriculture. La légende raconte qu’au temps de l’«âge d’or», dieux et hommes vivaient ensemble, insouciants et libres. C’est à Saturne que revint la tâche de guider les hommes vers l’usage des outils nécessaires au travail de la terre.
Mais détrôné par son fils Jupiter, il fut chassé de l’Olympe. Clichés de Saturne réalisés par la sonde Cassini, arrivée en 2004. Sonde Casini Si la planète a été nommée après ce dieu déchu, c’est parce qu’«elle est moins brillante et met plus de temps à tourner autour du Soleil que Jupiter», apprend-on dans 250 réponses à vos questions sur l’astronomie,
● Jupiter La planète à la célèbre tache rouge un gigantesque anticyclone plus large que le diamètre de la Terre est aussi la plus grosse planète de notre Système solaire, Elle porte le nom du roi des La planète Jupiter. Rue des archives Rue des Archives/©Rue des Archives/BCA/CSU dieux dans la mythologie gréco-latine «en raison de sa brillance et de son déplacement lent et majestueux».
Composé en deux parties, Ju, qui est le sanscrit dyu, «ciel», et pitar qui signifie «père», «Jupiter» désigne littéralement le «père du ciel». ● Mars La planète rouge, que les hommes de la Nasa espèrent un jour fouler, a plus de quatre milliards d’années. Elle porte le nom du dieu romain de la guerre car sa couleur rappelle celle du sang versé au combat.
Une photographie de la Nasa montrant la planète Mars. NASA/ AP NASA/AP ● Uranus et Neptune Ces deux planètes ne furent découvertes qu’une fois le télescope inventé. «Mais elles furent nommées dans la tradition des noms de la mythologie grecque et romaine», nous explique-t-on dans 250 réponses à vos questions sur l’astronomie,
«De haute lutte cependant, car Herschel, le découvreur d’ Uranus, avait eu l’intention de la nommer planète Georgienne, en l’honneur de son bienfaisant le roi George III, et Arago, directeur de l’observatoire de Paris, avait longuement insisté pour que Neptune soit nommée Le Verrier, du nom de son disciple qui en avait prédit la position».
Neptune, comme nous le rappelle le Littré, est une «divinité présidant à la mer, et l’un des douze grands dieux.» Uranus, lui, est un «dieu qui fut le père de Saturne et qui représente le ciel, répondant au dieu indien Varuna». ● Terre Quel étrange nom pour une planète dont la surface est recouverte à 70% par de l’eau.
- Aussi, la Terre est la Planète Terre.
- Rue des archives.
- Rue des Archives/©Rue des Archives/BCA/CSU seule planète de notre système solaire à n’avoir pas été baptisée du nom d’un dieu grec ou romain.
- Le Trésor de la langue française nous explique que le latin terra signifie «globe terrestre» ou tout simplement, la «matière» que l’on cultive, le sol, une surface, un continent.
En somme, si la Terre porte son nom c’est parce qu’elle est celle qui nourrit l’homme. La Terre-Mère. Cette maternité, ou du moins humanité que cache le mot Terre, peut également se lire dans son verbe «atterrir», N’a-t-on pas dit en 1969 que des hommes avaient atterri sur la Lune? L’espace serait donc un territoire que seul les terriens peuvent habiter.
Quelle différence Faites-vous entre Platon et Aristote ?
Tuer le père – Deux génies aux convictions aussi différentes ne pouvaient qu’avoir des tempéraments tout aussi différents. Platon était un athlète, il pratiquait la lutte et aurait même brillé lors de jeux olympiques. Son élève par contre était plutôt chétif, peut-être même un peu bègue.
- Platon n’aimait guère la manière d’être d’Aristote.
- Sa façon de se couper les cheveux et la barbe, d’arborer des bijoux, de bavarder en permanence, toutes ces choses qu’il jugeait indignes d’un philosophe.
- Mais, au-delà de ces agacements inévitables, leurs conceptions du monde sont vraiment orthogonales.
Platon veut ouvrir les esprits et secouer les certitudes, il débusque les opinions incohérentes et traque les croyances confuses. Il explore, cherche, écrit et voit principalement tout ce que l’on perd à s’éloigner du Bien, du Vrai et du Beau, qui pour lui ne forment qu’un.
- Convaincu de la réalité séparée des Idées parfaites mais inaccessibles, il en était devenu plutôt pessimiste, voire extrémiste et même mystique.
- Si Platon veut refaire le monde, Aristote de son côté a plutôt pour projet de le comprendre et de le classer.
- Au mysticisme de son maître dont il a rejoint l’Académie à 17 ans, il oppose un « bon sens » modéré, voire optimiste.
Il imagine tout ce qui pourrait être. Il enseigne en parlant pour transmettre sa passion et son enthousiasme. Il a un objectif, il veut construire un système philosophique capable d’englober la totalité du réel. On voit très bien où il veut en venir, ce qui n’est pas le cas de Platon dont on ne sait finalement pas toujours ce qu’il pense.
- Dans les dialogues où il met en scène Socrate – le questionneur impitoyable – il n’est pas aisé de distinguer ce qui est « platonicien » de ce qui est plutôt « socratique ».
- Platon écrit une œuvre littéraire, Aristote fait écrire le mode d’emploi d’un outil de travail.
- Platon aligne les sujets les uns après les autres, Aristote construit un seul système, une approche unique de la totalité du réel ainsi qu’une méthode didactique pour organiser le débat.
En rhétorique, il prend le contre-pied du Phèdre et revendique la précision de l’écrit contre les effets de manche de l’art oratoire. À la dialectique, il préfère la logique. À la quête du vrai absolu, il opte pour une discussion sur le vraisemblable. Aristote a été le critique le plus puissant de Platon, son adversaire le plus déterminé.
- Mais ce qui les a opposés n’est pas un simple conflit entre deux générations, ni même un cas classique de parricide.
- Ils ont fini par incarner deux chemins universels de la Pensée, deux postures intellectuelles d’ensemble par rapport au monde.
- Pour Platon, nous sommes au cinéma, mais ignorons l’existence de la cabine de projection.
Pour Aristote, par contre, cela vaut le coup d’essayer de comprendre pourquoi la qualité des images n’est pas parfaite.
Quelle est la découverte de Aristote ?
Aristote (384 av.J.-C. – 322 av.J.-C.) Savant universel, Aristote fut bien plus que le disciple de et le précepteur – pendant 3 à 7 ans – du jeune ! Penseur éclectique, doué d’extraordinaires facultés d’analyse et de synthèse, il a animé à Athènes une école de haute volée, le Lycée,
- En reprenant ce nom pour désigner les écoles de ses futures élites, la République française témoigne de l’influence d’Aristote jusqu’à nos jours.
- Subtil observateur de la nature, doté d’un savoir encyclopédique, Aristote a jeté en effet les bases de nombreuses sciences expérimentales.
- Il est également le fondateur de la logique et de la métaphysique et l’auteur de traités constitutifs de l’éthique, de la science politique, de la linguistique et de l’anthropologie sociale.
Il a été redécouvert au XIIe siècle et son oeuvre a été intégrée à la pensée médiévale et chrétienne par, Il est de la sorte à l’origine des sciences modernes même si ses développements en physique marquent une régression brutale par rapport aux théories très avancées en la matière de,
Mariam Magarditchian et Julien Colliat Aristote naît en 384 av.J.-C. à Stagire (aujourd’hui Stavro), une cité grecque de Chalcidique située à l’est de la Macédoine (d’où son surnom : le « Stagirite » ). Il est le fils d’un médecin réputé, auteur de deux traités scientifiques, qui lui transmet le goût de la physique et de la biologie.
Son père est le médecin personnel du roi de Macédoine, Amyntas III, et Aristote passe une partie de son enfance à Pella, la capitale royale macédonienne. Il y côtoie les trois fils d’Amyntas, dont le futur Philippe II. Alors qu’il est encore enfant, Aristote perd son père et sa mère, probablement emportés par une épidémie.
- Il est envoyé à Atarnée, sur la côte d’Asie mineure, juste en face de l’île de Lesbos, où l’accueille son beau-frère, Proxénos.
- Il reçoit une éducation classique et se lie d’amitié avec son neveu Nicanor et surtout avec Hermias, un esclave affranchi qui deviendra plus tard tyran de la cité.
- À 17 ans, Aristote décide d’aller parfaire son éducation à Athènes.
Vaincue quelques décennies plus tôt par Sparte lors de la, la cité n’a rien perdu de son aura culturelle. Deux écoles philosophiques s’affrontent : l’Académie de Platon, fondée douze années après la mort de, et l’école d’Isocrate, essentiellement basée sur l’éloquence et qui bénéficie d’une bonne réputation en Macédoine. Aristote s’avère très vite un élève extrêmement brillant si bien que Platon le surnomme avec admiration : « l’intelligence de l’école ». Travailleur infatigable, il est tellement studieux que lors de ses veillées, il prend soin de tenir dans sa main une boule de cuivre au-dessus d’une bassine afin d’être immédiatement réveillé par le bruit au cas où il s’assoupirait.
- À l’Académie, Aristote se voit chargé d’enseigner la rhétorique.
- Le jeune philosophe a du caractère et ne se prive pas d’émettre des critiques sur la pensée de son maître.
- Ses prises de position sont souvent à l’origine de frictions.
- C’est à l’Académie qu’Aristote commence à travailler à la rédaction de certains de ses plus célèbres traités de philosophie tels que La Physique, La Métaphysique et La Politique,
La période où Aristote fréquente l’Académie est marquée par l’émergence de la Macédoine, où le troisième fils d’Amyntas III est devenu roi sous le nom de et a envahi la Chalcidique, entrant en conflit ouvert avec Athènes. En -349, Philippe détruit Stagire, la cité natale d’Aristote.
- Le sac de la ville a un fort retentissement à Athènes où Démosthène n’a de cesse de dénoncer les agissements macédoniens.
- Ce contexte belliqueux est défavorable à Aristote en raison de ses liens passés avec Philippe II, faisant planer sur lui des suspicions de collusion avec l’ennemi des Athéniens.
- En -347, Platon meurt.
Aristote est pressenti pour lui succéder à la tête de l’Académie mais c’est Speusippe, le neveu de Platon, qui est finalement choisi. Dépité, le philosophe, âgé de 37 ans, préfère quitter Athènes et répond avec l’un de ses condisciples, Xénocrate, à l’invitation de son ami Hermias, devenu tyran d’Atarnée. Le tyran leur offre protection dans la cité d’Assos où Aristote créé avec Xénocrate une sorte de succursale de l’Académie. C’est pour le disciple de Platon une période d’intense activité intellectuelle durant laquelle il commence à affirmer sa propre philosophie.
- Parallèlement, son intérêt pour les sciences naturelles le conduit à se lancer dans des observations minutieuses de la faune.
- Mais à Atarnée le pouvoir d’Hermias reste fragile.
- En effet, la cité est située à la frontière du royaume de Macédoine et de l’ et le tyran a fait sans le dire allégeance à l’un et à l’autre ! Capturé par les Perses et torturé, Hermias refuse d’avouer ses liens avec Philippe II.
Il est finalement crucifié. Aristote est profondément attristé par la mort de son ami et compose un hymne en son honneur. Le philosophe se réfugie ensuite à Mytilène, sur l’île de Lesbos, pour ouvrir une nouvelle école. Il épouse une parente d’Hermias, Pythias, à laquelle il sera très attaché. Très élégant, il porte de luxueux habits ainsi que de nombreuses bagues et a les cheveux courts et le visage bien rasé. Rien à voir donc avec les émules de, fondateur de l’école des Cyniques. Aristote est un pur intellectuel qui pratique peu le sport et est un médiocre cavalier et tireur à l’arc. Aristote apprend à Alexandre à raisonner logiquement. Il lui enseigne la médecine, la politique et la morale ainsi que des sciences plus secrètes et profondes (celles que l’on nomme « ésotériques » ou « acroamatiques » ). Il fait découvrir à son élève les grandes tragédies grecques et les poèmes lyriques et développe sa passion pour l’.
En remerciement, Aristote obtient du roi de Macédoine la reconstruction de sa cité natale de Stagire. On ignore exactement combien de temps a duré le préceptorat d’Aristote. Entre trois et sept ans selon les sources. Après avoir quitté Pella, le philosophe séjourne quelques temps à Stagire. Sa femme Pythias meurt en couche et lui laisse la charge d’une petite fille.
Afin d’assurer les meilleurs soins à celle-ci, Aristote se remarie avec une femme de Stagire, une certaine Herpyllis. De cette seconde union naîtra quelques années plus tard un fils, Nicomaque. C’est à lui que sera dédié l’un des plus fameux ouvrages d’Aristote, connu sous le titre d’ Éthique à Nicomaque. Au livre V de La Politique, Aristote écrit à propos de l’assassinat de Philippe II de Macédoine : « La conspiration de Pausanias contre Philippe, vient de ce que le roi l’avait laissé insulté par Attale et ses gens. » Cette thèse qui fait de Pausanias l’unique instigateur du coup d’État est cependant contredite par la plupart des chroniqueurs de l’Antiquité qui estiment que le garde du corps de Philippe II ne fut que le bras armé d’une conspiration plus large.
- Le nom de deux commanditaires est régulièrement mentionné : d’abord Olympias, l’ex-femme de Philippe et mère d’Alexandre, qui redoutait de perdre son influence à la suite du remariage de son mari ; ensuite Darius III, le roi des Perses, inquiet d’une future expédition macédonienne.
- Pausanias ayant été immédiatement mis à mort, aucune preuve ne pourra toutefois étayer ces suspicions.
Le Lycée En -335, un an après la mort de Philippe II et l’avènement de son fils Alexandre, Aristote fait son retour à Athènes. Vaincue par les Macédoniens trois ans plus tôt à la, la cité est sous la sage administration de l’orateur Lycurgue, qui fut le condisciple d’Aristote à l’Académie.
- Malgré les liens passés d’Aristote avec la Macédoine, la cité se montre plutôt accueillante envers le philosophe.
- Le climat politique s’est légèrement apaisé et l’opinion publique athénienne est dans son ensemble moins défavorable à Alexandre qu’elle n’avait été à son père.
- Aristote considère que pour mener à bien ses recherches scientifiques, en particulier dans les domaines de la biologie et de l’histoire, il lui est nécessaire de disposer de collaborateurs et de disciples.
La direction de l’Académie lui ayant échappé au profit de son ami Xénocrate, il décide de fonder sa propre école. Comme celle-ci se trouve à proximité d’un sanctuaire consacré à Apollon Lycien (épithète renvoyant à un dieu loup ou chasseur de loup), elle est baptisée le « Lycée », Le Lycée s’impose rapidement comme rival de l’Académie et Alexandre en finance la bibliothèque. Ses membres, qui ont la particularité d’enseigner en marchant, sont appelés péripatéticiens (en grec « les promeneurs » ). Le programme dispensé est très vaste et va de la philosophie aux sciences naturelles en passant par la philologie, la politique ou la rhétorique.
Le matin, Aristote donne des leçons réservées à un cercle restreint et portant sur l’histoire naturelle, la métaphysique et les discussions dialectiques. L’après-midi est destiné aux conférences exotériques, aux affaires publiques et à la rhétorique. Sur le plan intellectuel, cette période est la plus prolifique pour Aristote.
Il y achève de nombreux ouvrages et se livre à des observations de plus en plus minutieuses des phénomènes naturels. Il réalise même des dissections d’animaux. La pensée d’Aristote Aristote est l’inventeur de la logique, notamment à travers la théorie du syllogisme, un raisonnement déductif en trois propositions, popularisé par cet exemple : « Tous les hommes sont mortels. Or Socrate est un homme. Donc Socrate est mortel.
» Aristote pense que « l’homme est un animal politique », naturellement fait pour vivre en société. Dans son traité La Politique, il examine la façon dont la cité doit être régie pour le bien et le bonheur des citoyens. Il distingue trois formes de constitutions : la royauté (pouvoir d’un seul), l’aristocratie (pouvoir de quelques uns), et la (pouvoir du plus grand nombre).
Aristote estime que la royauté est le meilleur des régimes mais que si elle se corrompt, elle peut donner le pire de tous : la tyrannie. A contrario, les défauts de la démocratie seront moindres si celle-ci se déprave, ce qui l’amène à conclure qu’elle est le moins pire des régimes, puisque toutes les formes de gouvernement sont amenées à la dégradation.
Le philosophe a une conception hiérarchisée du monde et pense qu’il existe une inégalité naturelle entre les hommes, postulat qui le conduit à justifier l’ : « Ainsi, l’homme libre commande à l’esclave tout autrement que l’époux à la femme, et le père, à l’enfant ; et pourtant les éléments essentiels de l’âme existent dans tous ces êtres ; mais ils y sont à des degrés bien divers.
L’esclave est absolument privé de volonté ; la femme en a une, mais en sous-ordre ; l’enfant n’en a qu’une incomplète. » Aristote s’intéresse également à l’économie. Estimant que l’argent ne doit servir qu’à faciliter les échanges, il condamne fermement le prêt à intérêt : « L’intérêt est de l’argent issu d’argent, et c’est de toutes les acquisitions celle qui est la plus contraire à la nature »,
Cette doctrine sera reprise plus tard par le christianisme puis l’islam. Il traite de la monnaie,, au livre I de La Politique comme au livre V de L’Éthique à Nicomaque : « La monnaie a été introduite pour exprimer la commensurabilité des objets d’échange ou jouer le rôle de mesure.», Depuis lors, à son imitation, tous les économistes reconnaissent à la monnaie deux fonctions indissociables et caractéristiques :• la monnaie est une unité de compte pour mesurer le prix des biens,• La monnaie est un moyen de paiement pour commercer.
• À ces deux fonctions caractéristiques de la monnaie s’ajoute une fonction de réserve de valeur pour les épargnants ; elle s’attache non pas à la monnaie proprement dite mais au métal précieux dont elle est faite. Mais Aristote est aussi et d’abord un encyclopédiste.
Ses traités sur la biologie constituent la première étude systématique du monde animal. Pour classer les animaux de façon cohérente, Aristote commence par distinguer les animaux à sang (vertébrés) des animaux non sanguins (invertébrés) et créé 8 subdivisions : les poissons, les oiseaux, les reptiles/amphibiens et les mammifères (pour les vertébrés) et les crustacés, les mollusques, les insectes et les testacés (pour les invertébrés).
Au total, il dénombre 508 espèces animales dont il donne des descriptions précises, résultant souvent de dissections. Ses travaux auront une influence considérable sur les naturalistes jusqu’à, Les biologistes ont ainsi baptisé l’appareil masticateur des oursins « lanterne d’Aristote », en référence à la description qu’en avait faite le philosophe.
- Inventeur du concept de météorologie, Aristote démontre que la Terre est sphérique et divisée en plusieurs zones climatiques correspondant à l’inclinaison des rayons du soleil.
- Mais il se trompe au sujet de la circonférence qu’il évalue à plus du double de la réalité.
- Il faudra attendre encore un siècle pour qu’ la calcule avec précision.
Il se trompe surtout dans le domaine de la physique. Gommant la prodigieuse avancée de Démocrite qui avait entrevu la matière comme étant constituée d’atomes, il revient au vieux concept des quatre éléments de base, à savoir l’eau, l’air, la terre et le feu, auxquels il ajoute l’éther, constituant des étoiles et des planètes.
Il rejette aussi la théorie mécaniste de Démocrite au profit d’une intervention divine qui régirait le mouvement. Il se détourne enfin de la nouvelle théorie en vogue à Syracuse selon laquelle c’est la Terre qui tourne sur elle-même et non les astres qui tournent autour de la Terre. Il faudra plus de deux mille ans pour que les physiciens se détournent d’Aristote et de ses affabulations.
Justement, Aristote s’est intéressé également au rêve dont il affirme qu’il est le produit de l’imagination. Il étudie la lumière, les couleurs, les arcs-en-ciel et est le premier à décrire le fonctionnement de la chambre noire, principe fondateur de la,
Dans La Poétique, il traite de l’art, et plus particulièrement de la tragédie pour laquelle il prône l’unité d’action et de temps dont il fixe la limite à une « révolution de soleil », Ce traité fera autorité à partir de la Renaissance et sera à l’origine de la règle des trois unités du (temps, lieu et action).
Dernières années Alors qu’il pensait avoir pris ses distances avec le despotisme de son élève, le philosophe se retrouve dans l’œil du cyclone. Accusé d’impiété pour son hymne composé vingt ans plus tôt en l’honneur du tyran Hermias, Aristote encourt la peine de mort.
Pour se défendre, il déclare refuser que les Athéniens commettent un second crime contre la philosophie après l’exécution de Socrate. Il juge toutefois plus prudent de quitter la cité avec sa femme et ses enfants. Ne désespérant pas de revenir à Athènes lorsque les tensions se seront apaisées, le philosophe se rend à Chalcis en Eubée, non loin de la cité attique, où il a conservé le domaine de sa mère.
En août -322, les cités grecques insurgées sont vaincues par les Macédoniens à la bataille de Crannon, ce qui met fin du même coup à la rébellion athénienne. Mais alors que plus rien ne s’oppose au retour d’Aristote dans la cité, le philosophe voit son état de santé se détériorer brutalement.
Le choc consécutif à son départ précipité a réanimé ses douleurs à l’abdomen et les problèmes digestifs qu’il rencontre ne tardent pas à révéler une tumeur. Un soir, plusieurs disciples, parmi lesquels Ménédème de Rhodes et Théophraste de Lesbos, sont réunis autour de lui. Sentant sa fin venir, Aristote demande qu’on lui apporte du vin de Rhodes et de Lesbos, ajoutant qu’il boira celui qui lui fera le plus de bien.
« On va, on cherche, on s’empresse, on trouve les cuves, on les apporte. Alors Aristote prit du vin de Rhodes et le goûta. » Ce vin est fort agréable. » Puis vint le tour du vin de Lesbos. Après l’avoir dégusté : » Ils sont, déclara-t-il, l’un et l’autre d’excellente qualité. Il se consacre surtout à la botanique et tente de classifier cette science à l’image de ce qu’Aristote avait accompli pour la zoologie. On lui doit la séparation théorique entre le règne animal et végétal. Son Histoire des plantes et Les causes des plantes sont les textes botaniques systématiques les plus anciens qui nous sont parvenus.
- En plus de son œuvre scientifique, Théophraste est également l’auteur des Caractères, traité dont s’inspirera La Bruyère en 1687, et qui offre une série d’esquisses de types humains plus ou moins imparfait.
- Quelques mois après avoir rédigé son testament, Aristote s’éteint à Chalcis, à l’âge de 62 ans, entouré de ses proches.
Coïncidence étonnante : Aristote, le philosophe ami de Philippe II, et Démosthène, l’orateur ennemi juré de la Macédoine, sont nés et décédés exactement la même année. Mais contrairement à son rival, Démosthène n’aura pas la chance de mourir auprès des siens.
- Poursuivi par les soldats d’Antipater (le général macédonien qui a succédé à Alexandre à la tête de la Grèce), il préfère s’empoisonner dans le sanctuaire de Poséidon.
- La postérité d’Aristote Une trentaine de traités d’Aristote nous sont parvenus.
- Il s’agit essentiellement d’écrits destinés à l’enseignement au Lycée qui furent catalogués et édités deux siècles après sa mort par Andronicos de Rhodes, lequel aurait apporté de nombreuses corrections.
Après la mort de son fondateur, l’école d’Aristote sera progressivement éclipsée par deux nouvelles écoles philosophiques : le stoïcisme et l’épicurisme. Le Secret des Secrets Au XIIe siècle, en Europe, un pseudo traité aristotélicien nommé Secretum Secretorum ( Secret des Secrets ou Lettre d’Aristote à Alexandre ) eut énormément de succès. Il est présenté sous la forme d’un livre écrit par Aristote à son disciple à la suite de sa, dans lequel le philosophe aurait consigné tout son savoir.
À la frontière entre l’encyclopédie et le traité de morale, ce texte aborde le monde et les êtres qui le peuplent selon une manière propre à la période médiévale et à la Renaissance. Au Moyen Âge, les œuvres d’Aristote seront diffusées dans le monde musulman par le biais d’ (XIe siècle) et d’Averroès (XIIe siècle).
Elle sera découverte par les clercs occidentaux grâce en particulier aux traductions d’un moine du d’origine grecque, Jacques de Venise. Au XIIIe siècle, intègrera la pensée aristotélicienne dans la doctrine officielle de l’Église, à l’origine de la scolastique.
- Quant à, il surnommera Aristote : « Maître de ceux qui savent »,
- Au tournant des XVIe et XVIIe siècles, la pensée d’Aristote se verra contestée par la science expérimentale et mathématisée de, et,
- L’aura du fondateur du Lycée va pourtant perdurer.
- Au XVIIIe siècle, écrira les premiers livres de L’esprit des Lois avec La Politique d’Aristote à ses côtés.
: Aristote (384 av.J.-C. – 322 av.J.-C.)
Comment Ératosthène à calculer le rayon de la Terre ?
La bibliothèque d’Alexandrie et Ératosthène – Au cours de l’histoire, le foyer principal de la science grecque se déplace de la mer Égée au delta du Nil. À l’époque hellénistique, Sous l’impulsion de la dynastie des Ptolémée, qui gouverne l’Égypte au début du III ème siècle avant J.-C., la ville d’Alexandrie, fondée en -331 par Alexandre, devient le principal centre scientifique de la Méditerranée.
Sa bibliothèque, le Musée, recueille – ou copie – les textes majeurs du monde antique : les bateaux accostant dans le port de la ville et transportant des livres dignes d’intérêt sont sommés de les confier aux scribes d’Alexandrie qui les recopient et en déposent un exemplaire au Musée. Celui-ci attire ainsi les savants.
Euclide et Archimède y auraient travaillé, bien que l’on ne sache pas précisément qui des penseurs grecs dont le nom nous est resté l’ont réellement fréquenté. L’importance des travaux d’Archimède (287 – 212 av.J.-C.) tient à ce que, en raisonnant en ingénieur pour développer des mathématiques appliquées à des problèmes pratiques, il a pu s’affranchir de la distinction épistèmê / technê et de l’interdiction tacite d’user des mathématiques pour expliquer les phénomènes naturels.
Archimède est notamment l’un des savants qui proposent une valeur à la circonférence de la Terre, qu’il estime à 300 000 stades (soit 47 250 km en se basant sur le stade égyptien de 157,5 m). Ses manuscrits seront édités par Ératosthène (v.276 – v.194 av.J.-C.), précepteur du roi Ptolémée IV et conservateur de la bibliothèque d’Alexandrie à l’âge de 40 ans.
Bien que l’on ne connaisse que quelques fragments de l’œuvre scientifique d’Ératosthène, il serait l’initiateur de la division du globe par un système de lignes méridiennes et latitudinales, C’est surtout à lui que l’on attribue, à la suite de Cléomède, le calcul d’une valeur correcte de la circonférence terrestre, par le raisonnement et la mesure résumés sur la figure ci-dessous.
Ératosthène considère que Syène (positionnée sur le tropique du Cancer) et Alexandrie sont alignées sur le même méridien, ce que l’on sait aujourd’hui très approximatif (Syène se situe à 32°53’31 »E, Alexandrie à 29°55’9 »E, soit 3° de différence, c’est-à-dire 12 minutes de décalage horaire).Les rayons du Soleil sont supposés parallèles en raison de l’éloignement de l’astre (cette hypothèse est majeure, puisqu’un Soleil de petite taille et peu éloigné d’une Terre plate produirait aussi des rayons inclinés à Alexandrie : le raisonnement d’Ératosthène est donc « chargé de théorie », celle d’une Terre sphérique) ; les droites qui coupent ces droites parallèles donnent des angles alternes égaux.Considérant que les arcs qui sous-tendent des angles égaux sont semblables, Ératosthène mesure l’angle de l’ombre du gnomon à Alexandrie à l’heure où, à Syène, le Soleil au zénith éclaire le fond d’un puits.
Figure 8. Calcul de la circonférence terrestre par Ératosthène Au solstice d’été à Syène (actuelle Assouan, Égypte), à midi, le Soleil éclaire le fond d’un puits. À Alexandrie (côte égyptienne), un obélisque projette une ombre. Ératosthène en déduit l’angle du Soleil avec la verticale du lieu, angle sous lequel on voit l’arc Syène-Alexandrie depuis le centre de la Terre.
- Avec la distance Alexandrie-Syène, il calcule la circonférence et le rayon terrestre.
- Les incertitudes sur le résultat proviennent surtout de la distance estimée pour l’arc Syène-Alexandrie, plus que de celle de l’angle, de 7°12’0 » selon Cléomède.
- Ératosthène évalue cette distance à 5000 stades, mais la longueur du stade qu’il utilise reste discutée.
S’il emploie le stade égyptien, estimé à un peu moins de 160 m (157,5 m), la valeur obtenue pour la circonférence terrestre est proche des 40 000 km admis aujourd’hui. Par ailleurs, le Soleil apparait au zénith à Syène sur un rayon d’environ 50 km, soit 300 stades, d’où une incertitude supplémentaire de 6%.
Quelle est la courbure de la Terre ?
Un article de Wikipédia, l’encyclopédie libre. Éoliennes à grande distance partiellement cachées derrière la ligne d’horizon. L’ horizon optique est la ligne circulaire où la terre et le ciel semblent se rejoindre et qui limite le champ visuel d’une personne en un lieu ne présentant pas d’obstacle à la vue,
- C’est aussi la limite divisant la sphère terrestre en deux parties, l’une visible de l’observateur, l’autre invisible,
- La Terre étant presque sphérique, elle a une courbure — dite « courbure terrestre », aussi appelée « abaissement » ou « dépression de l’horizon » — qui provoque un phénomène observable à l’horizon optique : au delà de cette limite, la partie haute de certains objets peut encore être visible, alors que leur partie basse est cachée à l’observateur.
La courbure terrestre limite la possibilité d’observer des objets à une distance lointaine. Il existe plusieurs méthodes permettant de calculer la distance de l’horizon optique en fonction de l’altitude du point d’observation, ainsi que la hauteur minimale des points partiellement visibles situés au-delà de cette distance,