Faites des gribouillis sur votre carnet – Il n’y a rien de plus relaxant et rigolo que dessiner, spécialement lorsqu’on gribouille ! Ainsi, pendant que vous écoutez le cours, prenez vos crayons de couleurs et dessinez des choses rigolotes : des marques pages, des marges (abstraites ou folles), des icônes pour souligner un point important du cours (une ampoule, un œil, des bulles, etc.), des animaux rigolos, un personnage marrant, bref, ce qui vous sort du crayon ! De cette manière, chaque fois que vous vous demandez quels jeux à faire quand on s’ennuie en cours, vous ferez sortir l’artiste qui sommeille en vous ! Et, qui sait ? vous pourriez peut-être vous surprendre et débuter une incroyable carrière artistique !
Pourquoi je m’ennuie en cours ?
Les causes de l’ennui scolaire
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Les causes de l’ennui scolaire |
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Détail des différentes causes
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Cette catégorie est certainement l’une des plus riches en témoignages. En effet, les professeurs, selon les élèves, sont, en cas d’ennui, les premiers fautifs car de même que le » bon » enseignant fait le » bon » élève, comme le rappelle un lycéen de seconde : << Il faudrait déjà avoir de bons professeurs car sans bons professeurs, il n'y a pas de bons élèves, >>(G-sec), le » bon » professeur doit savoir faire un cours intéressant, sinon il ne mérite pas son titre d’enseignant et il doit être remplacé ou du moins envoyé en formation. |
Pourquoi la relation pédagogique occupe-t-elle la première place dans la production de l’ennui ? On peut avancer dès à présent quelques explications : · Les élèves peuvent éprouver des difficultés à trouver un sens global au travail scolaire, Cette recherche de significations doit être relayée à l’intérieur du lycée par le biais de la relation pédagogique ou de la mise en forme du cours.
- Les enseignants reçoivent donc un certain nombre de reproches que l’on peut résumer ainsi :
- » Ils ne sont pas assez enthousiastes »
- Des élèves arrivent en cours passifs, c’est-à-dire sans désir, et semblent avoir grand besoin du désir de l’autre pour éprouver eux-mêmes un désir.
Un grand nombre de questionnaires insistent sur l’importance du professeur pour motiver les élèves. Son enthousiasme doit être communicatif. << Je pense que lorsqu'on s'ennuie en cours cela vient beaucoup de l'attitude des professeurs. Il faudrait que certains montrent un peu plus d'enthousiasme et qu'ils nous transmettent leurs connaissances un peu plus par vocation que pour l'argent. Nous avons cette année une prof de français qui se préoccupe beaucoup plus de nous que de sa paye et on voit tout de suite la différence avec les autres. >> (F- 1 SMS) << Certains cours sont ennuyeux : pas pour leurs contenus mais par la non volonté, la lassitude de certains professeurs qui ont l'air d'être là par dépit et à regret de ne pas avoir pu faire autre chose. >> (F- 1 L) << Une aide des professeurs pour nous motiver à travailler,>> (G- 1 S) Le dernier extrait résume l’idée générale : puisque les élèves ne sont pas en désir de savoir, il faut que le désir vienne du professeur, L’émotion que l’on ne trouve pas dans le travail scolaire, on va essayer de la retrouver dans les relations avec les professeurs. Pour éprouver un désir, il faut que les lycéens soient eux-mêmes objets de désir, que leurs enseignants croient en leur réussite, parce qu’eux-mêmes n’y croient pas assez forts pour se passer du désir de l’autre, surtout les moins bons, C’est pourquoi les lycéens peuvent être amenés à formuler cet autre reproche :
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Un autre soupçon pèse sur la professionnalité du professeur, celui qui concerne son sens de la justice. Le professeur doit s’intéresser à tous, voire à la limite plus à ceux qui ont des difficultés (cognitives ou comportementales) afin de les » pousser » sur le » chemin de la réussite « . L’image utilisée est assez parlante : elle indique que les jeunes se sentent passifs comme une pierre qu’on roule sur un chemin. Encore une fois c’est à l’enseignant de les motiver parce qu’eux ne le sont pas, et que ce sont eux qui en ont le plus besoin. A aucun moment ces adolescents montrent qu’ils pourraient se mobiliser eux-mêmes. |
< Certains profs ne s'intéressent qu'à leurs cours, moi je pense qu'ils devraient nous mettre sur le chemin de la réussite en nous poussant un peu à travailler et ne pas nous laisser dans un coin si on est nul,>> (F-sec) << Je voudrais que les profs ne travaillent pas qu'avec les meilleurs. Je voudrais que les profs nous donnent des exemples concrets sur ce qu'ils expliquent,>> (G-sec) » Ils utilisent des méthodes d’enseignement inadaptées » Cette fois, les reproches ne portent plus sur les qualités personnelles ou professionnelles du professeur (son enthousiasme, sa volonté de faire réussir tout le monde), mais sur les méthodes employées pour faire leurs cours. Pour les lycéens, l’ennui est surtout un problème de manière, comme le montre cet extrait : << Oui, ce sont les professeurs qui rendent une matière agréable, ils devraient peut-être changer leur manière de faire cours,>> (F- 1 STT). Le remède dès lors leur apparaît comme simple et relativement facile à mettre en œuvre (sous réserve d’obtenir les moyens financiers nécessaires). Il faut utiliser des moyens audiovisuels, des jeux de rôles, les nouvelles technologies, faire des sorties, des voyages à l’étranger. < < Changer de manière d'enseigner : plus de films ou de visites ; et moins écrire. Éventuellement, changer de professeur,>> (G- 1 S) < < Oui, on devrait passer plus de vidéo, faire plus de sorties : par exemple, si en français on étudie une pièce de théâtre, qu'on aille la voir, pour se rendre compte comment elle se joue. En langues, passer des vidéos en sous titré pour connaître mieux les modes de vie, les villes du pays.,>> (G – sec) Une méthode en particulier est incriminée, c’est celle qui fait appel au » par cœur « . << En histoire, apprendre des dates, et des noms de personnages ou de bataille, c'est encombrer notre mémoire inutilement. De même pour la biologie ou la physique - chimie, s'encombrer de noms de biologistes ou de physiciens pas du tout connus ne nous sert à rien. Il faudrait plutôt retenir leurs découvertes ou leurs expériences,>> (G- sec) << Les formules chimiques ou de physique, les expressions "barbares" en bio, les détails des œuvres aux programmes de lettres (en 1ère et terminale): connaître tous les noms des personnages, toutes leurs actions. >> (F- T L) Cette focalisation sur le » par cœur » est assez étonnante, car de plus en plus, le lycée demande aux élèves de faire preuve d’une réflexion personnelle et non de réciter leurs cours.A. Barrère remarque en effet que les tâches demandées aux élèves sont de plus en plus exigeantes et intelligentes, dans le sens où elles ne demandent pas de répéter ou d’imiter mais de montrer que l’on a compris, et d’être capable d’utiliser les connaissances acquises pour démontrer quelque chose, et non d’appliquer » bêtement » des formules et des procédés. L’exemple du baccalauréat est à ce sujet relativement parlant : il n’y que peu d’épreuves où l’on demande aux élèves de réciter leurs cours, ce qui n’est d’ailleurs pas le cas à l’université comme le souligne A. Barrère.
Un » concept » défini par Charlot peut sans doute nous éclairer sur ce point. Il distingue en effet deux types de disciplines : les disciplines » puzzle » où il y a une logique ; si on la comprend, il est facile d’écouter et de retenir les explications du professeur (d’où l’importance d’avoir un professeur qui explique bien et qui peut réexpliquer), et les disciplines » scrabble « , à base de mots, où il y a à la limite rien à comprendre et où il faut faire un très gros effort de mémorisation. |
Apprendre, c’est alors retenir des faits bruts que le professeur énonce. Une discipline » scrabble » est fermée sur elle-même, c’est une discipline qui ne peut pas prendre appui sur un référent extérieur à la discipline elle-même. Beaucoup de disciplines peuvent a priori être rangées dans cette catégorie. Par exemple, les langues vivantes ne sont pas évaluées sur la capacité des élèves à parler avec des étrangers. En mathématiques, on s’intéresse autant à la démarche intellectuelle, au raisonnement qu’à la justesse du résultat. En français, on considère le plan qu’a suivi l’élève, les outils techniques qu’il a pu employer pour commenter un texte, et non plus forcément ses connaissances en terme de culture littéraire. L’élève est dans les disciplines » scrabble » complètement dépendant de l’enseignant. Pour Charlot, c’est souvent le cas de l’histoire, et effectivement on voit déjà que les élèves se représentent l’histoire comme un amoncellement de dates, de noms de personnages, d’événements à apprendre. Néanmoins, on ne peut pas généraliser, une discipline n’est pas classable en soi, mais en fonction du rapport que l’élève entretient avec la discipline. » Puzzle » et » scrabble » ne se confondent pas forcément ni avec enseignement général et technique ou professionnel, ni avec abstrait ou concret. On peut donc expliquer ce rejet du » par cœur « , et de l’effort qui lui est associé, non parce que l’élève est forcément » paresseux « , mais parce que cela ne fait pas sens pour lui, S’il y a une logique, l’effort est moindre et ce n’est pas seulement de la mémorisation. C’est pourquoi un certain nombre de réponses conseillent comme remède à l’ennui de » bien comprendre avant d’apprendre. » (F – 1 STT) S’il faut vraiment qu’il y ait effort de mémorisation, il faut que celui-ci soit le plus indolore possible. Ainsi, les langues devraient s’apprendre en s’immergeant dans un bain linguistique lors de voyages à l’étranger, et les leçons devraient se présenter comme des jeux ou comme des films que l’on ingurgiterait passivement. L’extrait suivant montre assez ce désir de rejeter tout effort : << Oui, les supprimer ; notamment l'économie pour notre section ou éventuellement la travailler à partir de cassettes vidéos. >> (F- T SMS) Cela signifie en clair que si l’on ne peut pas supprimer les cours, alors il faut que cela nécessite le moins d’efforts possibles en utilisant des moyens audiovisuels. L’essentiel est de ne pas utiliser des moyens » scolaires » et donc forcément ennuyeux. Pour un élève, » l’ennui scolaire » est presque un pléonasme, car l’ennui est forcément associé au » scolaire « .
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Il y a un certain refus que le professeur ait seul le droit de parler. L’élève entend être reconnu comme interlocuteur (et non pas seulement comme interrogé). Le professeur peut être rejeté dans toute sa personne, symbolisée par sa parole. << Ce qui paraît inutile et sans intérêt, ce sont les raisonnements et les commentaires des professeurs. >> (G-sec) L’élève aimerait aussi rencontrer d’autres interlocuteurs qui ne seraient pas ses professeurs, pour avoir des interlocuteurs en face de lui qui n’aient pas d’autorité sur lui. << Nous devrions rencontrer des personnes et dialoguer avec, dans de nombreuses matières pour plus ouvrir le dialogue et sûrement mieux assimiler certaines connaissances. >> (G- sec). << Par exemple, des témoignages de survivants, d'anciens combattants avec plus de reportages cinématographiques nous mettraient plus dans l'ambiance,>> (G- 1 ES) |
Il s’agit alors d’installer ici, non une ambiance de travail, ce qui est le rôle du professeur, mais de recréer l’ambiance de la période historique. Ce mot » ambiance » est un mot typiquement lycéen. Il est polysémique. Il signifie aussi bien le chahut que plus généralement l’atmosphère de la classe. Une » ambiance » est en quelque sorte un climat émotif qu’il s’agit de recréer, puisque les cours où il n’y a pas » d’ambiance » sont les cours sans émotion. << ll y a un remède. C'est de mettre plus d'émotion, de vie dans le cours, pas un cours ennuyant où on ne fait que parler. Ne pas faire un cours magistral,>> (G-sec)
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Une méthode est très largement décriée, celle du cours magistral et de la prise de notes qui l’accompagne, En effet, en se plaignant de trop écrire, les élèves désignent en réalité le fait de prendre des notes, et plus précisément d’écrire sous la dictée. On fonctionne sur un modèle classique de transmission des connaissances par la parole du professeur. L’élève, passif, se contente de copier et il ne voit pas a priori pourquoi il devrait effectuer ce travail, alors qu’il serait si simple qu’on lui fournisse les polycopiés du cours. << Non, car ces matières ne sont pas vivantes, on se contente de copier et d'apprendre, ce n'est que du bourrage de crâne. Je parle du cours et non des TP qui sont plus vivants,>> (F-T SMS). Il y a un stéréotype dans l’attitude de l’élève : assis sur une chaise, il copie des heures durant. Ce mot » copier » n’est d’ailleurs pas innocent. Copier, c’est écrire des mots qui ne sont les siens, c’est écrire les mots du professeur sans se les être appropriés, Les élèves gémissent sans cesse : » On ne fait que gratter « , comme si l’écriture les mettait face à des tâches dont le contenu ne renvoyait pas à des activités de la discipline, |
< Je souhaiterais qu'il y ait plus de pratique car lorsque nous sortirons, la seule chose que nous allons savoir faire c'est de nous asseoir à une table et d'écrire. >>(F-T SMS). << Que le prof explique oralement plutôt que de nous dicter 5 pages. Initier les élèves à quelque chose de plus concret (stage) au lieu de rester assis toute la journée à copier des cours, afin d'aiguiser notre intérêt. >>(F- 1 S). << I l faudrait plus laisser la parole aux élèves, les laisser s'exprimer publiquement (en classe), afin de débattre sur des sujets plus ou moins importants plutôt que de faire prendre des notes aux élèves sans qu'ils ne prennent goût ou comprennent. >> (G-T STT) Enfin, le lycée est globalement perçu comme une institution qui est aussi agent d’apprentissage. L’utilisation massive de vocables comme » il faudrait que le professeur » ou de » les profs devraient » le montre clairement. Elle est très peu individualisée : elle apparaît rarement sous la forme » mon professeur « , ou » tel professeur « . Ce n’est pas une relation personnelle qui s’établit, mais un rapport fondé sur le statut de chacun des acteurs : les élèves d’un côté, les enseignants, fonctionnaires de l’Éducation Nationale de l’autre. C’est l’institution qui apprend aux élèves, et non l’action d’individus singuliers. Or les lycéens accordent une grande importance aux relations humaines. Il est probable que cette absence de liens singuliers dans l’univers scolaire contribue à rendre l’école ennuyeuse pour certains jeunes.
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Sont regroupés dans cette catégorie tous les textes qui font référence à la culture générale. L’expression » culture générale » peut adopter de significations différentes selon que l’on est lycéen ou enseignant. En effet, quand les enseignants parlent de culture, ils se réfèrent implicitement à la culture générale, c’est-à-dire acquise grâce aux disciplines du même nom, qui doit être gratuite et désintéressée. Mais pour les élèves, quelles sont les caractéristiques de la » culture générale » ? Nous allons voir que la vie quotidienne intéresse les élèves. Cependant, on aurait tort de croire que les élèves ne sont capables de s’intéresser au monde que dans ce qu’il a de plus concret. Pour certains, tout (questions existentielles et problèmes sociaux) est d’ailleurs mis sur le même plan : |
< Des cours se rapportant à des sujets universels (qu'est-ce que la mort ? Le chômage, est-ce une bonne chose). >> (G-sec) Ce mélange des genres ne facilite pas l’analyse, néanmoins on peut caractériser ainsi la » culture » telle que le conçoivent les élèves : 1) Tout d’abord, elle permet de découvrir et de mieux comprendre le monde, les autres, et moi-même, et de mieux me faire comprendre d’eux, << La culture : quelques notions historiques à connaître et à mettre en parallèle le présent pour éviter les erreurs du passé ; philosophiques; linguistiques pour communiquer; artistiques : éveiller les élèves. >> (F-sec). << Être logique, clair et structuré dans nos idées, ce qui permet aux autres de nous comprendre mieux. >>(G-sec). Mais ce n’est pas vrai pour tous les jeunes. Chez certains, il n’y pas d’équivalence entre découverte du monde et culture générale. Qu’on en juge par l’extrait suivant :
<< La chimie : constitution des molécules car ultérieurement je n'aurai pas besoin de le savoir pour m'occuper d'enfants. L'économie lorsqu'il s'agit de l'économie de l'État ou des entreprises car je n'en aurais aucune utilité par contre ce qui concerne les recettes et dépenses d'un foyer utile pour plus tard. Je pense que ce serait plus utile d'apprendre à lire une fiche de paye, une feuille de soin, remplir une feuille maladie, >> (F- T SMS) Le monde est ici réduit à l’expérience personnelle que peut en faire cette lycéenne : soigner des enfants, tenir un foyer |
Il ne s’élargit pas jusqu’à englober l’État et les entreprises. Tout se passe comme si pour ces élèves le critère d’intérêt tenait en la convergence de l’expérience personnelle et du discours qui devrait être tenu à l’école. Il y a là une culture, mais centrée sur la vie, le quotidien, l’action et non une culture » savante » qui construit des objets, telle qu’on la conçoit à l’école,
- 2) Elle peut être générale ou concerner seulement quelques matières en particulier, et là encore on remarque qu’il s’agit toujours ou presque des mêmes matières qui sont concernées, les disciplines scientifiques étant les grandes absentes de ce discours :
- << L'histoire et les SES pour acquérir une bonne culture générale > > (F-T ES) << L'histoire et la géographie pour notre culture générale et notre passé,>> (F – T L)
- 3) La culture doit permettre l’expression personnelle
Cette caractéristique est flagrante dès qu’on s’intéresse à l’enseignement des lettres. Il ne s’agit plus d’essayer de porter un jugement esthétique sur un texte littéraire, ou de produire des développements structurés pour proposer une argumentation qui fasse appel à son point de vue, mais aussi aux points de vue d’autres auteurs dont on est capable d’apprécier, de discuter et de nuancer. Il s’agit de pouvoir s’exprimer, de donner son point de vue.A. Barrère note aussi ce passage de la » gratuité » de la culture générale à l’expressivité. << S'écarter de notre vieux système démodé où la définition de la réussite est un travail structuré avec un plan aliénant. Laisser à l'élève la possibilité de plonger dans un texte littéraire plutôt que le guider dans un système oppressant où l'on ne peut pas afficher sa propre personnalité/sensibilité. >> (F- 1 ES) Il y a ici un refus assez radical (avec l’utilisation des mots » oppressant « , » aliénant « ) de tout ce qui est plan, qui est assimilé à une convention, ce qui est considéré comme quelque chose de sec et de formel qui fait obstacle à l’expression du moi. Les élèves savent qu’aller au lycée permet d’acquérir une culture générale, mais peu donnent à l’expression » culture générale » le même sens que les enseignants, Pour les élèves, la culture générale est synonyme de découverte de soi et des autres, d’expression personnelle, et elle est étroitement associée aux disciplines littéraires. Ces divergences élèves -enseignants sur la culture générale sont toutefois minimes, quand on s’aperçoit que d’autres élèves reprennent l’expression, mais la vident complètement de son contenu habituel.
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<< J'aimerais qu'on se spécialise dès la seconde, qu'on nous apprenne un métier et des cours que l'on pourrait appeler " sciences vies " : ce serait des cours qui nous apprendraient à vivre en société, à apprendre la vie (ce serait intéressant). >>(F- sec). Pour elle, il serait naturel que la » vie » soit un sujet d’étude au même titre que les autres objets du savoir, enseignés à l’école. En effet, elle utilise des vocables qui appartiennent au monde scolaire, » cours « , et surtout » sciences « . Elle ne dit pas : » j’aimerais apprendre la vie » mais » j’aimerais avoir des cours sur « . |
Une rapide analyse pourrait conclure que, du fait que le questionnaire s’adressait au Ministère de l’Éducation nationale, l’élève préfère employer le mot » cours « , parce que cela fait plus scolaire, et que justement sa demande risque d’être mieux prise en compte par le Ministère. Bien qu’une telle analyse ne puisse être écartée, on retiendra le nom qu’elle a trouvé pour baptiser cette nouvelle matière : » sciences vies « . Là encore, on peut imaginer que ce sont pour des raisons de légitimité scolaire qu’elle emploie ce terme, l’institution ne comprenant pas si l’on n’utilise pas son langage, mais on peut aussi croire que, pour elle, les apprentissages sociaux peuvent être abordés de manière scientifique. Même si sa proposition peut paraître surprenante, cette élève n’est pas du tout antiscolaire, elle est même très scolaire dans le choix de ses expressions. Il n’y a donc pas une réelle opposition » vie courante » vs » vie scolaire « , parce que si l’on souhaite faire rentrer » la vie » au lycée, c’est finalement sous une forme scolaire. Le problème, c’est que l’élève est scolaire au sens où elle a intégré les formes scolaires et non leur esprit. Par ailleurs, on pourrait penser que les lycéens se sentent plus proches de la vie » courante « , mais tel n’est pas vraiment le cas, puisque le monde qui les entoure leur apparaît souvent comme étranger, C’est un monde qu’il faut déchiffrer pour en apprendre plus sur la » vie « , et plus précisément sur » sa » vie. << Cours sur l'actualité. Quelques heures par semaine pour s'informer en profondeur de l'actualité et en discuter, on se sentirait plus imprégné par son époque, >> (F- 1 L) << J'aimerais apprendre des sujets qui nous touchent de par leur actualité comme les guerres que connaissent les pays de l'Est, ce qui me permettrait de mieux comprendre l'époque à laquelle on vit,>> (F-T L). << C'est une matière qui n'existe sûrement pas, mais apprendre et connaître les traditions françaises les plus importantes serait quelque chose de très intéressant. >> (G- BEP 2) Ces trois textes montrent bien que le monde paraît loin, si l’on a besoin de » s’en imprégner « , et relativement indéchiffrable c’est pourquoi on veut le » comprendre « . Là encore, a priori, les élèves semblent animer des meilleures intentions. Rien de plus louable que de vouloir déchiffrer le monde qui nous entoure. Le malaise peut venir lors de la description que les jeunes vont faire de la vie quotidienne, telle qu’ils l’imaginent. << Faire face à la vie de tous les jours, >> (F- sec). << Des cours sur les choses de la vie : le racisme, l'éducation des enfants, la misère dans le monde, les associations,>> (F- T SMS) << - apprendre à se défendre contre toutes les agressions - apprendre à ne pas dire oui à la drogue - apprendre à être sympa avec les autres (ne plus faire de différence),>> (F- 1 SMS) << Que les professeurs parlent plus de l'actualité du malaise social. Rencontrer des chefs d'entreprises afin de connaître leur volonté et les raisons pour lesquels ils n'emploient pas. >>(G-T STI). << J 'aimerai qu'on nous fasse des cours sur les maladies graves et comment s'en protéger,>> (F-sec). Le monde est vu sous un aspect inquiétant, comme le signale les termes employés : » agressions « , » malaise social « , » maladies graves « , » misère » etc. La société contemporaine, qui semble si impénétrable, doit d’autant plus être un objet de savoir qu’elle recèle nombre de dangers qu’il s’agit de connaître, afin de ne pas » se faire avoir « . Il faut » faire face » aux problèmes quotidiens. Le thème des impôts est particulièrement récurrent : » remplir fiche » est l’un des segments les plus répétés (4 occurrences dans une question).
- Les principales caractéristiques de la vie courante sont donc les suivantes :
- – la vie s’envisage au présent ;
- – elle ne s’oppose pas forcément au scolaire, puisqu’elle pourrait être un objet d’études
- – elle est difficile à déchiffrer
- – les relations sociales sont très importantes.
Par contre, on a du mal à se persuader qu’apprendre aux élèves à remplir une déclaration d’impôts les intéresserait vraiment et durablement. Pour preuve, un certain nombre de lycéens du professionnel ont déclaré inutile et sans intérêt une matière qui n’est enseignée que dans les lycées professionnels, la VSP ou Vie sociale et professionnelle, qui traite justement de ces sujets-là. On se retrouve devant une impasse : l’école ne traite pas les sujets qui pourrait intéresser les élèves, mais quand elle le fait, elle rend ces mêmes sujets ennuyeux.
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- Sous cette catégorie, on peut retrouver tous les discours dans lesquels la future vie professionnelle de l’élève tient une place prépondérante,
- Ici, le contenu du cours n’est pas important en soi, il ne l’est qu’en regard du métier choisi.
- << Des professeurs plus motivants et des cours plus attrayants en relation avec le métier que l'on veut faire. >> (F- 1 SMS)
- Là encore, il est intéressant de se demander comment les élèves imaginent la vie professionnelle, La phrase suivante est assez révélatrice de la manière dont la majorité l’envisage :
- << Plus de pratique sur les gestes qu'on fera plus tard,>> (F-sec)
Dans ce cas précis, le métier est envisagé comme une succession d’actions qu’il faut effectuer, Ce n’est évidemment pas valable pour tous les élèves, on opposera à cet extrait un fragment de questionnaires d’une autre fille de seconde : << Avoir des bases théoriques avant la pratique. L'éventail des connaissances permet une non spécialisation et nous donne une plus grande souplesse. >> (F-sec) Cette jeune fille a mieux saisi l’esprit du lycée d’enseignement général. Mais pour les autres, la théorie n’est pas utile pour la vie active, Travailler, c’est connaître l’enchaînement des actes à accomplir. Le raisonnement, la logique n’interviennent pas. |
Ce qui est important, c’est ce qui arrive » après » les études, celles-ci étant très floues. On a l’impression que continuer à faire des études constitue une obligation, mais qu’il n’y a pas vraiment d’idée précise ni sur la filière que l’on va choisir ni en quoi consistent des études supérieures, mais ce n’est pas important, car ce qui a du sens, c’est de finalement de continuer. C’est d’autant plus grave que, comme le souligne A. Barrère : » le double mouvement de séparation et d’affaissement des significations du travail scolaire se produit alors même que la longueur croissante de la scolarité rend impérieuse la recherche d’un sens « .
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<< L'algèbre est très important pour le métier que je veux faire. Mais l'algèbre est très ennuyant. >> (G- 1 S). Ce dernier extrait est très révélateur. Il indique que le lycéen accorde du sens à la discipline : elle lui est indispensable pour la profession qu’il envisage (il veut devenir ingénieur), c’est donc quelque chose qui devrait le » pousser » vers cette matière, mais non car il souligne que » l’algèbre est très ennuyant « , et le mot important dans sa phrase est le fameux terme » ennuyant « . Il signifie qu’il y a quelque chose dans l’algèbre qui l’ennuie. Le jeune homme n’a pas en effet employé le mot » ennuyeux « . Il est impossible à partir de cette seule phrase de découvrir ce qui le » repousse » dans l’algèbre, mais l’on découvre quand même que l’ennui peut apparaître comme une force de résistance, L’élève » résiste » à l’algèbre – on pourrait dire que » ça » le repousse – et son état de motivation vis-à-vis de cette matière résulte d’un équilibre entre deux forces contradictoires, L’utilisation du » ça « , qui renvoie à Freud, n’est pas innocent. En effet, les disciplines scolaires sont revêtues la plupart du temps de fantasmes et appréhendées au moyen de divers mécanismes de défense pour être utilisées, en fin de compte, dans la dynamique psychique de chaque individu selon la structure de sa personnalité, Le même type de raisonnement peut s’appliquer à l’extrait ci-dessous : << L'anglais m'ennuie mais je sais que cette matière est très importante pour avoir un BTS,>> (G- sec). Il n’est pas rare de trouver ce genre d’énoncé contradictoire, |
Curieusement, le plaisir apparaît toujours dans les phrases d’une manière paradoxale. On note en effet un usage important de la restriction : un élève affirme une proposition, et juste après il ajoute un énoncé qui en limite ou en modifie le sens. Ainsi fonctionnent le fragment suivant : << L'EPS me paraît inutile et sans intérêt (mais j'aime quand même le pratiquer),>> (F- sec).
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Le fait que les élèves les plus motivés par l’école n’osent pas exprimer leur plaisir, qui est pourtant légitime aux yeux de l’institution, est une situation qui suscite de nombreuses interrogations, et notamment sur le rôle que peut jouer l’école dans cet état de fait. Le plaisir intellectuel ne serait-il pas dévalorisé par ceux-là mêmes qui devraient en être les garants ? Pour mieux comprendre cette situation, interrogeons nous sur la place du plaisir (et du désir) dans l’institution scolaire. |
Une analyse des réponses un peu marginales au questionnaire (les réponses » autres « ) peut se révéler à ce titre intéressante. Dans l’ensemble, les lycéens qui ont répondu au questionnaire ont joué le jeu, c’est-à-dire qu’ils ont bien compris qu’ils s’adressaient à un lecteur qui méritait un certain respect.
Néanmoins, un certain nombre d’élèves, essentiellement des garçons, ont utilisé le questionnaire pour faire passer un message provocateur, comme le montre l’exemple ci-dessous : Que souhaiteriez- vous apprendre au lycée et que vous n’y apprenez pas encore ? << Fabrication des explosifs (TNT nitroglycérine) >>(G- sec). |
On remarque cependant que la violence, le racisme restent des thèmes minoritaires. Les deux sujets qui reviennent le plus fréquemment sont le sexe et la drogue, comment l’illustrent les deux extraits suivants : Que souhaiteriez- vous apprendre au lycée et que vous n’y apprenez pas encore ? << La culture du cannabis,>> (G-1 STI) << Il faut légaliser le cannabis. >> (F – T ES) << Le sport en chambre avec beaucoup d'exercices pratiques,>> (G-1 STI) A première vue, on pourrait rapidement passer sur ces interventions, en remarquant brièvement qu’un certain nombre d’adolescents éprouvent le besoin de provoquer leur interlocuteur, et qu’à l’âge de l’adolescence rien de plus banal en quelque sorte que de vouloir transgresser. C’est sans doute exact, mais ce qui est révélateur, c’est le choix des thèmes qui sont les supports de la provocation : le sexe et la drogue. Or, qu’est ce que ces deux thèmes ont en commun, hormis le fait d’être interdits dans l’enceinte scolaire ? C’est le plaisir. En effet, en eux-mêmes, le sexe et la drogue ne sont pas des sujets tabous à l’école, mais ils sont abordés sous un angle particulier, celui de la prévention. Quand le lycée parle de sexe, cela donne une information sur les maladies sexuellement transmissibles ou sur » la fonction reproductive humaine « . Quand il s’intéresse à la drogue, c’est pour mettre en garde les élèves devant ce danger. Dans les deux cas, la dimension hédoniste de ces deux activités est passée sous silence ce qui en revient à en faire un tabou. Le plaisir ne peut pas être scolaire, les deux choses sont antinomiques. Un autre argument va dans le même sens, Les adolescents déclarent massivement inutiles et sans intérêt les matières que l’on peut pratiquer à l’extérieur du lycée, pendant son temps de loisir. Or, dans le même mouvement, ils manifestent une forte demande d’activités culturelles ou sportives : << Des matières plus artistiques telles que le dessin, les arts plastiques, la musique ; des cours d'informatique ; ainsi que des cours fait de débat sur les sujets, comme le SIDA, l'actualité dans le monde, cela développerait notre sens critique,>> (F- 1 L) << Le français afin d'avoir de la culture générale à propos des auteurs. Le sport : foot, basket, badminton sont des sports qui me plaisent et que j'aimerai pratiquer plus souvent. >>(G-sec). Comment interpréter ce paradoxe ? Tout d’abord en remarquant que quand demande il y a, elle ne prend pas la forme d’un cours obligatoire, mais d’une option, ce qui ne remet donc pas en cause fondamentalement l’analyse que nous avons développée plus haut. En effet, ce sont des activités intéressantes en elles-mêmes. Mais elles sont réalisées au lycée : cela pourrait sembler scolaire. Heureusement, elles restent optionnelles, elles ne deviennent pas des » vraies » matières, donc elles ne sont pas vraiment scolaires, et le paradoxe est résolu : << Possibilité de prendre en option musique ou dessin afin de permettre à ce qui ne peuvent pas prendre de cours de progresser à ce niveau pour utiliser cet art. >> (F- T SMS) Enfin, on peut interpréter ces demandes d’activités qui peuvent s’apparenter à des loisirs comme une demande de divertissement. Et si cette demande est forte, c’est que le plaisir au lycée est un grand absent, comme en témoigne la phrase suivante : Qu’est-ce que vous aimeriez apprendre au lycée et que vous n’y apprenez pas encore ? << La joie. >>(G – TL) Gayet soulignait déjà que l’école se défiait des sentiments, parce qu’elle ne savait pas les appréhender, et qu’elle cherchait alors souvent à évacuer les émotions. Le désir, au lycée, doit se trouver une justification rationnelle : << J'aimerais apprendre et avoir des cours régulièrement d'informatique. Car le monde s'informatise. Et si nous ne connaissons rien aux ordinateurs, la France sera vite dépassée car nous sommes les adultes de l'an 2000 et du 21ème siècle. Beaucoup plus de sport. >>(F- sec). On remarque que dans ce dernier extrait, la jeune fille justifie son désir de suivre des cours d’informatique par un stéréotype » le monde s’informatise « . Elle produit un argument qui lui paraît recevable aux yeux de l’institution scolaire, même s’il ne semble être qu’une reprise du discours de quelqu’un d’autre (médias, famille, enseignants etc.). Elle n’est pas la seule à agir de cette manière. Tous les élèves qui ont demandé à suivre des cours d’informatique l’ont souvent justifié par l’impératif de la vie active ultérieure. << Il serait intéressant que les cours d'informatique soient obligatoires pour favoriser l'insertion professionnelle. >> (F- sec) Aucun n’a mentionné le plaisir qu’il pourrait éprouver à faire de l’informatique, et en particulier à surfer sur Internet. Quand ce dernier souhait est présent, il figure seul, sans justifications. De même, dans l’exemple ci-dessus, l’élève de seconde n’a pas justifié pourquoi elle désirait pratiquer beaucoup plus de sport. On peut supposer que cette activité lui plaît, mais que le plaisir qu’elle en retire ne lui semble pas un argument acceptable pour que sa demande soit prise en compte. C’est pourquoi elle préfère ne pas la justifier, plutôt que de marquer une phrase qui serait en quelque sorte » antiscolaire « . Pour les élèves, l’apprentissage semble devoir forcément être un acte douloureux, et très ennuyeux. Le plaisir est divertissement, il nuit forcément à la formation. Il est regrettable de trouver si peu de témoignage qui montre un certain plaisir à l’apprentissage, où le travail est aussi une découverte de soi, une découverte de sa capacité à bien faire, voire une découverte de passions personnelles, comme l’exprime l’extrait suivant : << Savoir exercer une profession que j'aime pour gagner ma vie et vivre raisonnablement et pouvoir moi aussi apprendre mes connaissances (leur faire connaître mes connaissances). >>(G- BEP 1) Ce qui domine dans la plupart des questionnaires, c’est plutôt l’inverse du désir et du plaisir : le dégoût et l’ennui sont très présents. Les idées associées au désir, au plaisir, à la motivation, à la passion, à l’envie sont presque souvent présentées comme invalidées dans le cadre du lycée. L’ennui apparaît important, mais il est souvent justifié par des arguments » logiques » (importance de la matière pour le diplôme, pour avoir un métier plus tard). Les élèves reprennent en fait le discours de l’institution, et leurs discours apparaissent comme aseptisés,
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L’utilisation des technologies de l’information et la communication
Les élèves semblent fonder beaucoup d’espoirs sur l’emploi des TICE dans l’enseignement. Il est vrai qu’à première vue, cette solution présente de nombreux avantages.
· Elle change le rapport enseignant – enseignés. Le maître mot des extraits ci-dessous est d’ailleurs l’interactivité. · Elle bénéficie de l’aura associée, dans l’esprit des élèves, à Internet et au multimédia en général. << Il faudrait plus de travaux pratiques, plus de documents audiovisuels et une diminution en temps de certains cours et plus d'interactivité. >> (G- sec) << Oui, s'il y avait plus d'interactivité dans les cours grâce à l'aide de logiciels sur ordinateur. >>(F- T PRO). |
Les remèdes relevant du savoir
<< Les mathématiques, certaines parties sont inutiles. Quand on apprend quelque chose d'utile pour plus tard, on est motivé. Par contre, le reste >> (G-1 STI) Les lycéens évoquent aussi souvent la monotonie du travail scolaire, et leur impression très prégnante de déjà-vu, déjà étudié, déjà fait. Le problème ne vient pas là (ou pas seulement) des sujets qui ne sont pas actuels, ou qui ne rencontrent pas les préoccupations des élèves, mais du fait que ce sont toujours les mêmes connaissances qui sont proposées comme objet d’études (selon les élèves évidemment), ou les mêmes thèmes. << L'apprentissage du français m'est parfois ennuyeux, comme l'allemand et l'anglais. Ces trois matières sont sans aucun doute très importantes, mais il me semble nécessaire de " changer " les manières de les enseigner, en remettant à jour les textes étudiés, ou les thèmes étudiés, qui sont répétitifs et lassants. >> (G-sec) |
Les remèdes relevant de l’institution
Sous cette catégorie, on retrouve les solutions qui tournent autour de la suppression de certains cours, ou qui conduisent à baisser l’effectif des classes. Le remède consistant à retirer un certain nombre d’heures de cours à l’emploi du temps, ou à » alléger » des matières dites » inutiles » connaît un certain succès. Le raisonnement des élèves est le suivant : certaines matières n’apportent rien en terme de professionnalisation, soit parce qu’elles ne correspondent pas à l’orientation du lycéen, soit parce que l’apprentissage est jugé trop approfondi. La même logique était à l’œuvre quand il s’agissait de n’apprendre » que les bases « , parce que le reste ne servait pas dans la vie quotidienne. << Selon que l'on soit scientifique ou littéraire, on devrait retirer certaines matières. >> (F-sec). L’institution ne devrait pas seulement modifier le nombre d’heures d’enseignement, mais aussi changer les conditions de travail des lycéens. Pour jouer sur l’ennui, il suffirait de jouer sur les conditions matérielles. On n’échappe pas aux classiques revendications sur la baisse des effectifs par classe ou sur le découpage du temps de travail. La logique est la suivante : si les élèves étaient moins nombreux par classe, les professeurs pourraient mieux s’occuper d’eux, donc ils comprendraient mieux et s’ennuieraient moins. S’agissant de l’emploi du temps, s’il était mieux organisé ou s’il y avait moins d’heures, les élèves seraient moins fatigués et donc plus réceptifs aux cours restants. |
Les remèdes relevant de l’élève
Bien que la plupart des apprenants minorent la part qu’ils s’accordent dans le traitement de l’ennui scolaire, certains élèves estiment effectivement que le remède à l’ennui passe par le changement de leur propre comportement, ou, plus souvent, de celui de leurs camarades. Quelques élèves prônent une attitude volontariste face à l’ennui. Il s’agit de combattre contre son propre découragement et ses passages à vide. Pour eux, il ne faut supprimer aucune matière, même si certaines sont ennuyeuses, car tout peut se révéler utile pour plus tard. << Tout est important et je ne pense pas que ça soit ennuyeux même si on ne comprend pas ou que l'on n'aime pas. C'est à nous de faire des efforts. Il faut essayer de comprendre ce qui est ennuyeux et ne pas le mettre de côté. Tout est toujours bon à savoir,>> (G-T STI). Même si des extraits laissent poindre la résignation qui anime l’élève, on aurait tort de croire que les élèves ne font que rejeter la faute sur leurs professeurs. Certains d’entre eux admettent qu’ils ont une part de responsabilité dans la production de l’ennui. Plus exactement : eux-mêmes ne sont pas responsables. Si ennui il y a, c’est vraiment de la faute d’élèves qui n’ont rien à faire au lycée et dont on devrait se débarrasser : << J'aime tout ce que l'on fait, je ne vois rien qui m'ennuie Il faudrait virer d'une façon définitive les éléments perturbateurs des classes,>>
Enfin, quelques rares élèves admettent que le principal remède à l’ennui puisse venir d’eux- mêmes, et qu’il suffirait donc de modifier leur propres actions et leur façon de travailler : << Oui, il faut se dire que c'est bien et être concentré sur ce que l'on fait et de travailler, comme ça l'heure passe plus vite et c'est beaucoup moins ennuyeux. >> (G- BEP 2) << Oui, je pense qu'il faut que je prenne mon courage à deux mains et que je me mette au travail (car je suis fainéant). >> (G- sec) << Oui, changer ma méthode de travail et essayer de me faire à celle des professeurs car nous changeons souvent de professeurs. >>(F- sec). Ces extraits dénotent une attitude nourrie de détermination face à l’ennui, même si dans le dernier fragment, on a l’impression d’écouter non une jeune fille de seconde mais une jeune élève entrant en sixième et découvrant pour la première fois l’organisation du collège. Loin de rechercher un remède miracle de l’extérieur, l’élève peut aussi se poser comme sujet dans son apprentissage et s’accommoder des émotions même négatives qu’il peut provoquer. Il se propose aussi de gérer lui-même ces émotions, en restant concentré, en pratiquant un dialogue intérieur adéquat. E n fait, ce n’est pas gênant que la majorité des élèves pensent que l’ennui vienne des professeurs, ce qui l’est davantage, c’est qu’ils ne comptent que sur l’extérieur pour résoudre ce qui leur apparaît comme un problème. Cette passivité est-elle vraiment compatible avec la réussite scolaire ? Ne faut-il pas savoir négocier avec son propre ennui pour faire son » métier d’élève » ? Les différentes solutions que nous avons présentées peuvent présenter des aspects complémentaires. Ainsi par exemple, » supprimer des cours » et » se concentrer sur les bases » sont deux solutions qui ne s’excluent pas mutuellement. La majorité des élèves, qui adoptent une logique utilitariste, estiment qu’il faut en savoir un minimum dans les disciplines comme le français et les mathématiques. En effet, ces matières sont utiles pour pouvoir évoluer dans la société. Par contre, le reste est jugé superflu, à réserver aux futurs spécialistes. En conséquence, ils acceptent de poursuivre un enseignement dans ces disciplines, à condition que celui-ci se concentre sur les savoirs fondamentaux. Le reste, trop détaillé, trop précis, est vain et ennuyeux ; il est donc à supprimer. Cette apparente complémentarité des remèdes à l’ennui ne doit pas faire oublier la complexité de la situation : la plupart des remèdes s’opposent les uns aux autres, rendant ainsi difficile la disparition de l’ennui à l’école. |
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- Dans cette partie de l’analyse, nous aimerions montrer combien il peut être difficile de lutter contre l’ennui scolaire et ce pour quatre raisons principales :
- 1) Le processus est complexe, et quand on joue sur un point, on peut très bien entraîner une résistance d’un autre élément.
- 2) La question de l’ennui des élèves dépasse, en partie, le cadre de l’institution scolaire.
- 3) L’ennui des lycéens n’est pas un mais multiple, et il semblerait que des remèdes particuliers soient plus souvent réclamés par tel type d’élève, plutôt que par tel autre.
- 4) Les enseignants et les élèves ne s’accordent pas forcément sur l’efficacité des remèdes en question.
Des logiques antinomiques et interdépendantes
Selon Charlot, les jeunes des milieux populaires font une utilisation fréquente de l’opposition, dans un système où l’école s’oppose à la » vraie vie « , à l’extérieur, et au monde du travail, l’enseignement général à l’enseignement professionnel, etc. Le système d’opposition peut même traverser le jeune lui-même : je veux être normal mais c’est embêtant, l’école c’est important mais ennuyeux etc. Le monde est un lieu très polarisé, organisé par des systèmes d’opposition, de compromis et d’équilibre. Or ces systèmes d’opposition se retrouvent dès qu’on parle de l’ennui scolaire, si fréquemment qu’il paraît difficile de n’attribuer leur existence qu’à la seule origine sociale des élèves. Les lycéens semblent en effet s’ingénier à opposer les différentes utilités ou intérêts du travail scolaire, et plusieurs jeux sont alors possibles. |
L’utilité professionnelle ou pour l’examen contre la culture générale Ainsi, les mêmes élèves qui, dans les premières réponses qu’ils ont données dans le questionnaire, auront fait remarquer l’importance de la culture générale, l’intérêt de ne pas se spécialiser trop vite dans une filière, n’auront aucune peine par la suite à nier l’importance de certaines matières au regard de leur utilité par rapport à leur orientation. Pour mieux montrer l’inutilité d’une discipline, on ne la considère pas en bloc, mais on prend des parties du programme, qui, une fois détachées de leur contexte, semblent être en effet dérisoires. << L'apprentissage de la physique et de la SVT me paraît inutile en section littéraire. Je ne vois pas quel est l'intérêt, quand on s'engage dans des études littéraires, à étudier l'énergie ou l'activité cérébrale. >>(F- T L) L’utilité pour l’examen contre la motivation intrinsèque Cette opposition est plus classique. Elle a d’ailleurs été relevée par A. Barrière : » désormais les lycéens s’inquiètent de devoir apprendre des choses qui ne leur servent à rien, mais sont dans le même temps chagrinés de devoir apprendre, au nom de l’utilité du diplôme, des choses qui ne leur plaisent pas. » Ainsi, ce n’est pas parce qu’une matière correspond à la dominante d’une section qu’elle est exempte de tout reproche : on ne peut pas lui enlever son utilité pour obtenir le diplôme, aussi lui reproche-t-on de ne pas apporter de satisfaction intrinsèque. <
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La dimension sociale de l’ennui scolaire
Nous avions montré dans le premier chapitre comment le narcissisme engendre et entretient la production de l’ennui. Or, l’ennui scolaire n’est pas une simple production de l’école, c’est aussi le produit de toute une société. Arrêtons nous maintenant sur quelques thèmes qui sont apparus dans le discours des élèves. · Indifférence Une certaine indifférence transparaît dans les propos des élèves. Elle se remarque d’abord à la manière expéditive dont la plupart des lycéens se sont acquittés de la tâche de remplir le questionnaire : de nombreux questionnaires sont incomplets, d’autres ne contiennent qu’un seul mot jeté à la va vite La plupart des questionnaires ont pourtant été remplis durant les heures de cours. L’indifférence se remarque aussi au manque de cohérence de la plupart des réponses aux questionnaires. L’élève indifférent n’a pas de certitudes absolues concernant son expérience scolaire, et ses opinions sont susceptibles de modifications rapides, au gré des circonstances. C’est pourquoi il peut très facile pour un élève qu’une discipline soit à la fois importante et ennuyeuse, et inutile et sans intérêt. Pourquoi cette indifférence ? La première raison tient en l’inutilité du questionnaire lui-même, en la conviction profonde de l’élève que son avis ne sera pas pris en compte, que la consultation n’est qu’un simulacre. On peut aussi penser que c’est une manière de se protéger, l’expérience scolaire étant douloureuse pour certains (ce n’est quand même pas un hasard si la majorité des non réponses se retrouvent dans les lycées professionnels), la mise en avant d’un désintérêt pour l’école est une manière de prétendre être à l’abri d’une mise à l’épreuve, voire d’une remise en cause de l’image de soi ; c’est un moyen de réconfort narcissique.
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Narcissisme : A travers les questionnaires, les élèves revendiquent un grand besoin d’expression personnelle, Ce constat donnera d’ailleurs lieu par la suite à une volonté de revaloriser l’oral au lycée, et on assistera notamment à la création de cours se déroulant sous formes de débats (ECJS). Pour les lycéens, tout le monde doit s’exprimer et sur le même plan : les élèves, les professeurs, les personnes extérieures au lycée. Le prestige du professeur (du moins celui qui flotte dans l’imaginaire enseignant !) disparaît. Il n’est plus le seul à avoir la parole légitime. Son discours est désacralisé et tenu sur le même plan que celui des médias. Ce n’est pas une leçon que l’on attend du professeur (il est à noter que ce vocable est pratiquement absent du discours lycéen), mais des conseils pratiques tels qu’on peut les trouver dans les magazines ou à la télévision. << Une aide pratique pour toutes les choses qui existent à l'extérieur du lycée (faire la demande d'une carte d'identité, ouvrir un compte) >>(F- 1 SMS) Mais ce désir de vouloir s’exprimer pour dire son opinion ne va pas jusqu’à tolérer l’expression des autres. Finalement, face à cette abondance de paroles, l’oral est discrédité, parce qu’il semble vide. Les élèves peuvent alors en venir à opposer les » bons » cours, ceux où le maître parle et où les élèves écrivent, et les » mauvais » cours, ceux où on ne fait que parler et où les lycéens ont l’impression qu’ils ne travaillent pas, d’où la mise en garde d’un élève s’agissant d’un remède à l’ennui : << Ne pas faire un cours où on ne fait que de parler,>> (G- sec).
Narcissique encore ce dédain de tout ce qui concerne pas directement sa vie, son présent, son petit monde. A la limite, l’univers commence à sa propre naissance. Les recommandations pour changer les programmes sont alors très précises : << Oui, le remède possible c'est de ne plus étudier les œuvres des auteurs des siècles précédents mais d'étudier ceux des contemporains d'aujourd'hui ou de 30 ans avant ce jour mais pas au-delà. >> (G- 1 S) << Oui. On devrait nous apprendre tout ce qui se passe de nos jours,>> (F – sec) << Oui, je pense que l'on devrait passer moins de temps sur l'étude de ces auteurs et plus de temps sur celle des auteurs contemporains,>> (F- sec) |
C’est très net quand on s’intéresse à la façon dont les élèves envisagent l’histoire. Ils veulent vivre pour eux-mêmes, sans se soucier de ce qui les a précédés : le sens historique se trouve déserté. Pour eux, l’histoire ne doit pas s’intéresser au passé mais seulement au présent, Un événement » historique » est un événement important, les deux termes » importants » et » historiques » deviennent synonymes : << Des choses plus d'actualité et couvant tous les domaine. Ça pourrait faire partie de l'histoire. >>(F- 1 S) << Je souhaiterais apprendre le droit (principales notions, bases) ainsi que l'actualité ou les événements récents historiques. >> (F- T ES) Ce narcissisme se double d’une angoisse très forte à l’idée de ne pas arriver à s’intégrer dans la société, ou à l’idée de » se faire avoir « , ce que l’on assimile à un manque d’esprit critique. Si on manifeste de l’intérêt pour la société c’est pour s’y intégrer et non pour la changer. << La gestion : savoir remplir des papiers, savoir choisir nous-mêmes au niveau des banques ce qui nous permettrait d'avoir un esprit plus critique. >>(F- 1 S). · Séduction : Le lycée doit jouer à la fois sur l’autorité et la répression, en excluant les perturbateurs des classes par exemple, mais aussi sur la séduction. L’école doit se montrer séduisante en proposant des horaires mobiles, un programme scolaire à la carte (on garde ce qui intéresse et on jette le reste). << Avoir un choix multiple au niveau du programme. >> (G- 1 S). De même, les professeurs doivent eux aussi fonctionner à la séduction et non à l’autorité, ou du moins cette autorité doit se présenter masquée. Pour cela, ils doivent avoir recours à l’humour et en savoir s’adapter à la classe pour qu’il y ait une bonne » ambiance « . << Que les enseignants puissent adapter leurs cours sur l'humeur de la classe,>> (G- T STI) << Apprendre, en ayant des moments pour rigoler (avoir une ambiance dans la classe) pour que l'on puisse s'intéresser au cours,>> (F- 1 STT). · Hédonisme :
Le temps libre, les loisirs sont valorisés, au détriment de l’effort. On notera d’ailleurs qu’un certain nombre de motivations trouve leur origine dans le monde des loisirs, comme pour les langues (voyager). | << Pour la vie culturelle, il serait bien d'organiser plus de voyages pour mieux visualiser. >> (F- T STT) << Ne pas venir, (ce que je fais régulièrement) >>(G- sec) << Oui, essayer d'apprendre en s'amusant. >>(G- sec) |
On remarque également une prédominance d’une appréhension du monde grâce aux sens et à l’émotionnel sur une appréhension grâce à la raison et à l’intellectuel. · Vide émotionnel Lors des cours, les élèves cherchent souvent à ressentir des émotions, ce qu’ils espèrent rencontrer grâce à » l’ambiance « . Si l’on n’est pas arrivé à créer cette atmosphère particulière, il faut alors que les élèves n’aient pas le loisir de se poser des questions, de se confronter à une réalité peu stimulante, de réaliser qu’ils s’ennuient. Le cours doit être prenant : ils ne doivent pas pouvoir » décrocher « , donc ils ne peuvent pas s’ennuyer, parce qu’ils n’en ont pas le temps. << Je souhaiterais des cours plus rapides, plus brefs, d'une demi-heure, des cours plus speed, plus organisé et il n'y aurait pas cours de 7h à 13h par exemple. Les détails de certains programmes pour moi, apprendre ce qu'il y a de principal, les bases du programme, >> (G-1 STI) << Je pense qu'il faudrait faire ces études plus courtes et plus actives, et plus explicites en classe. >> (F- sec) Nous retrouvons dans les discours des élèves les mêmes valeurs d’individualisme et de narcissisme qui imprègnent la société dans son ensemble, mais qui contribuent aussi à la pérennité de l’ennui.
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Les remèdes théoriques à l’ennui
Les remèdes venant des enseignants | Les remèdes venant de l’institution | Les remèdes venant du savoir |
Changer les méthodes d’apprentissage :
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Varier les lieux d’apprentissage
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Associer les savoirs enseignés au plaisir. Aider l’élève à accorder du sens aux savoirs scolaires. |
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Comparaison entre les remèdes proposés par les élèves et par les enseignants.
Qu’en est-il maintenant des enseignants ? Avancent-ils les mêmes solutions que les élèves ? Parmi les remèdes proposés par les professeurs, le changement de la relation avec les élèves est le plus fréquent. Les enseignants s’attribuent en effet massivement le premier rôle dans le traitement de l’ennui scolaire, alors même qu’ils pensent que l’ennui des élèves est d’abord le fait des élèves eux-mêmes et de l’institution. C’est pourquoi ils ne mentionnent aucun remède à l’ennui scolaire qui puisse venir des élèves et de l’institution. Ils comptent principalement sur leurs qualités personnelles, leur démarche pédagogique pour motiver les jeunes. C’est un point commun avec les élèves. C’est du moins ce qu’ils affirment faire en général. Que se passe-t-il réellement dans la classe ? Les professeurs devinent souvent qu’un élève s’ennuie à son comportement non verbal. Deux cas de figure se présentent : soit l’élève est totalement passif et semble ailleurs, renfermé sur lui-même, soit il bavarde et présente un comportement agité. Les enseignants y réagissent de la manière suivante : les bavards sont sanctionnés (cité 8 fois), les autres sont interrogés pour qu’ils reviennent au cours (cité 7 fois). Mais les professeurs peuvent aussi ne manifester aucune réaction soit parce qu’ils jugent le cas » désespéré » (cité 3 fois), soit parce qu’ils accordent une sorte de » droit à l’ennui » aux élèves (cité 6 fois). C’est surtout vrai dès lors que l’élève ne gêne pas le cours par son comportement. Pourtant, la totalité des enseignants interrogés a déclaré être sensible à l’intérêt que les élèves pouvaient porter à leur cours. Cependant, susciter l’intérêt des élèves en général et maintenir la discipline peut constituer une tâche suffisamment écrasante pour ne pas s’intéresser aux cas particuliers, qui ne présentent finalement qu’une déviance mineure. » Pour cette raison, le professeur finit par dévaloriser les petits écarts qui limitent mais n’empêchent pas totalement la production et ne considère comme indiscipline que ceux qui visent directement son autorité ou sa personne. » De plus, les enseignants sont tous d’accord pour estimer que leurs propres cours ne sont pas toujours intéressants. D’ailleurs plus de la moitié d’entre eux a reconnu s’être déjà ennuyé dans ses propres cours, Les enseignants s’ennuient quand ils sentent que le contact ne passe pas bien avec les élèves (cité 8 fois) : ceux-ci ne participent pas, semblent ne pas comprendre et s’ennuyer. Les sujets traités ce jour-là peuvent aussi être inintéressants (cité 4 fois). En fait, l’exercice du métier lui-même avec ses contraintes peut être fastidieux : refaire les mêmes TD et donc se répéter (cité 1 fois), corriger des copies (cité 2 fois). On a vu que les élèves attendaient de l’enseignant » idéal » qu’il aime son métier. Finalement, alors même que leurs conceptions de l’ennui en classe sont assez proches de celles des élèves, que dans l’ensemble ce sont des individus motivés par leur métier, soucieux d’éveiller l’intérêt des élèves, on ne peut qu’être surpris par la pauvreté des moyens mis en œuvre : soit l’élève est sanctionné, ou interrogé oralement, soit il est laissé dans son coin. C’est particulièrement flagrant pour les élèves plus rapides que les autres. Les enseignants reconnaissent en effet qu’il y a un certain nombre d’élèves qui travaillent plus vite que les autres et qui doivent s’ennuyer parce qu’ils sont freinés dans leur progression. Ceci dit, peu (3 enseignants sur 18) y réagissent, et quand c’est le cas, cela passe par un exercice supplémentaire que l’on donne à l’élève. La plupart du temps, les enseignants demandent à l’élève d’attendre sagement que la majorité de la classe ait terminé l’activité en cours. En définitive, les enseignants essayent de susciter l’intérêt de la classe en général et s’occupent individuellement des élèves qui ne savent pas s’ennuyer en silence. Ces derniers leur donnant suffisamment de travail, les autres sont censés prendre leur mal en patience. Si les représentations des causes de l’ennui par les enseignés et les enseignants sont assez proches, elles ne sont toutefois pas similaires et peuvent parfois être antinomiques. Par exemple, les difficultés cognitives de certains lycéens expliquent que des élèves réclament un rythme moins rapide dans l’acquisition des connaissances, et un programme moins » long » et moins » lourd « . La » lourdeur » du programme le rendrait ainsi ennuyeux. << Un programme moins chargé, plus lent qui permettrait à chacun d'assimiler tout un programme avant de passer à la classe supérieure,>> (F- 1 SMS) << Oui, les professeurs devraient prendre leur temps pour expliquer le cours. Ils sont trop pressés parce que le programme est trop chargé,>> (G- 1 PRO)
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En définitive
L’ennui scolaire semble être principalement une affaire entre l’élève et son professeur, et dans une moins large mesure, avec le savoir. Cette apparente circonscription de l’ennui au triangle didactique ne facilite en rien son éradication. En effet, · Les causes de l’ennui sont multiples, ce qui entraîne automatiquement une inflation des remèdes proposés. Théoriquement, il faudrait en effet envisager une solution pour chaque cas, ce qui paraît difficile à réaliser. · Le problème est que ces remèdes sont inspirés par des logiques différentes, voire concurrentes, Une solution peut paraître être un remède pour certains élèves, en fonction de leur situation scolaire et de leur propre histoire, mais pas pour tous. · En particulier, un grand nombre d’élèves se révèlent très attachés non à l’esprit de l’institution scolaire, mais à ses formes, Ce qui est scolaire est forcément ennuyeux ; si c’est intéressant, ce n’est plus scolaire, et c’est donc inutile et sans intérêt au lycée. · Une cause d’ennui est souvent fortement reliée à une ou des disciplines particulières. Là encore, si on suivait la logique, il faudrait envisager des remèdes différents selon la discipline. · Les causes de l’ennui s’appuient sur des représentations propres à une discipline, ou plus générales comme celles du » métier « , de la » vie courante » de la » culture générale » La disparition de l’ennui passe certainement par un changement de ces représentations associées. · L’ennui scolaire déborde du cadre de la classe, et du lycée ; il peut laisser l’institution désemparée, car il sera difficile à éradiquer avec des moyens pédagogiques par exemple. · Les principaux acteurs, élèves et enseignants, ont des représentations relativement proches des causes et des remèdes à l’ennui. Ceci dit, dans la réalité de la classe, la pauvreté des moyens mis en œuvre des enseignants tranche avec la multiplicité des remèdes proposés par les élèves. De plus, les enseignants et les élèves ne s’accordent pas forcément sur l’efficacité des remèdes en question : une cause d’ennui pour les uns peut être un remède à l’ennui pour les autres. · La certaine stéréotypie des arguments employés pour expliquer l’ennui, la diversité des facteurs possibles, la difficulté de mise en œuvre des remèdes, peuvent laisser penser que l’ennui permet de masquer certaines tensions chez les acteurs. Ainsi, élèves et enseignants préfèrent justifier l’ennui scolaire en arguant de l’abstraction de la matière par exemple. L’élève n’a pas à avouer qu’il maîtrise mal la discipline, et l’enseignant, qu’il peine à transmettre le savoir. Le narcissisme des uns et des autres est protégé, ce qui peut expliquer d’ailleurs pourquoi les représentations des enseignés et des enseignants sont assez proches. Les uns et les autres y trouvent leur compte. |
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Les causes de l’ennui scolaire
Qu’est-ce que l’on peut faire quand on s’ennuie ?
S’initier à la méditation – Lorsque vous vous ennuyez, vous pouvez en profiter pour apprendre à méditer. Trouvez-vous un endroit calme, installez-vous dans une position de méditation, concentrez-vous sur votre respiration et laissez votre esprit ne faire qu’un avec votre corps. La méditation est une excellente activité pour la santé, mais aussi pour stimuler vos fonctions cognitives.
Quelle jeu quand on s’ennuie ?
Jeux quand on s’ennuie : les jeux de société – Avec une partie de jeu de société, c’est toute une ambiance qui se crée. Une partie de Monopoly par-ci, une partie d’Uno par-là ou encore une partie de Twister. Il y a tellement de choix que vous risquez de vous perdre. L’idéal est de choisir des jeux liés à vos centres d’intérêt.
Comment savoir si je m’ennuie ?
Publié le 17/09/2021 à 11h19, mis à jour le 17/09/2021 à 11h19 en collaboration avec Patrick Lemoine (psychiatre) Nous avons du mal à faire face à l’ennui, lorsqu’il s’impose à nous. Pourtant, ces moments de pause sont essentiels pour le corps comme pour l’esprit ! Le Dr Patrick Lemoine, psychiatre et écrivain*, vante les vertus de l’ennui et nous donne des clefs pour mieux l’apprivoiser.
L’ennui est, en grande majorité, vécu comme une contrainte. Lassitude, impression de vide, d’inutilité, malaise, voilà qui résume assez bien les sentiments diffus que nous éprouvons face à cette inactivité forcée. Habitués à jongler entre le travail, les loisirs, les sorties, les impératifs familiaux et les vacances, nous n’avons guère le temps de nous poser.
Aussi sommes-nous quelque peu désarçonnés lorsque l’ennui se présente. Sans divertissements ni obligations, c’est comme si nous étions perdus. Le temps s’étire, se ralentit et nous ne parvenons pas à trouver de satisfaction dans les activités entreprises.
- L’émotion est si désagréable qu’il semble urgent de la fuir à tout prix.
- Alors vite, on saisit son Smartphone, on allume une chaîne d’info en continu, comme pour combler ce vide, sans réaliser que celui-ci avait peut-être quelque chose à nous apprendre » Notre société sait de moins en moins s’ennuyer et met en place de plus en plus de stratégies pour ne pas avoir à y faire face, confirme le Dr Patrick Lemoine, psychiatre, docteur en neurosciences et auteur de Eloge de l’ennui (éd.
Le Relié). C’est regrettable car s’ennuyer est un moment privilégié, c’est presque un art quand on sait le sublimer ».
Quel jeu faire entre copine ?
Laissez-vous emporter par les classiques tels que le Monopoly, le Cluedo, le Scrabble et le Trivial Pursuit, qui vous ramèneront à votre enfance. Vous pouvez également ajouter au marathon des jeux de devinettes comme des charades et même le pictionnary.
Comment s’occuper en silence ?
15 façons d’ajouter du silence dans sa vie – Voici quelques trucs pour intégrer plus de silence dans le flot du quotidien. Certains d’entre eux s’appliqueront davantage à votre réalité; n’hésitez pas à sélectionner ceux qui lui correspondent davantage et à les adapter à votre situation personnelle, par exemple si vous avez des enfants ou des contraintes particulières.
- Faire des «pauses silence», S’arrêter quelques minutes régulièrement durant la journée. Faire des pauses silencieuses non seulement entre les activités planifiées, mais aussi durant ces activités lorsque celles-ci durent plus longtemps. S’étirer, fermer les yeux, respirer Planifier ces moments de pauses dans l’horaire au même titre que les autres activités!
- Faire des siestes, Les siestes sont une merveilleuse façon de couper les stimulations, d’apaiser son corps et de refaire le plein pour la suite de la journée.
- Aller marcher dans la nature, Marcher lentement dans un parc nature, prendre le temps d’écouter les sons des oiseaux, des feuilles qui virevoltent au vent, des branches qui craquent
- Fermer la radio quelques minutes en voiture, Essayer un moment sans radio, balados ou musique durant les trajets en voiture pour noter les bienfaits du silence. Vous pourrez même par la suite tenter des trajets complets!
- Baisser le volume des appareils électroniques, Baisser le son de la télévision et des sonneries des outils numériques, limiter le nombre de notifications, utiliser le mode vibration ou le «mode avion» sur le cellulaire et choisir des sonneries douces, fermer le son lors des pauses publicitaires.
- Éviter de laisser la télévision et la radio jouer en continu, Il est préférable de déterminer des heures précises pour écouter la télévision ou la radio, au moment d’écouter ses émissions, plutôt que de les laisser jouer en arrière-fond constamment.
- Pratiquer la méditation, le yoga ou d’autres techniques de relaxation, S’asseoir en silence est un aspect important de la pleine conscience et des pratiques méditatives, Se concentrer sur sa respiration, les sensations de son corps et les poses pour entrer davantage en contact avec soi.
- Mettre en contraste le bruit et le silence, Prendre un instant pour se concentrer sur les bruits qui nous entourent, puis couper certaines de ces sources de bruit. Savourer le plus grand calme et le silence qui en résultent.
- Apprendre à tolérer l’ennui. Plutôt que de s’occuper rapidement dès qu’un moment d’ennui se pointe, tenter d’embrasser cet ennui. Regarder dehors, suivre les gouttes de pluie qui coulent le long de la fenêtre, ne rien chercher à faire sur le coup. C’est de l’ennui qu’émergent bien souvent les idées créatives.
- Manger en silence. Plutôt que d’écouter une émission en mangeant, prendre le temps de déguster son repas et d’apprécier les saveurs, les odeurs et les couleurs des aliments.
- Prendre le temps de réfléchir. Créer des moments de réflexion à travers le tourbillon des activités du quotidien pour accueillir les pensées qui viennent à notre esprit et les penser justement.
- Lire. La lecture est une activité très propice au silence. S’installer confortablement pour lire quelques pages dans un coin calme et en profiter!
- Adopter un rituel de silence au retour du travail. Un rituel simple (ex.: prendre une douche, lire, méditer, s’asseoir dehors) qui est facile à implanter et qui recharge avant le début de la soirée.
- Ralentir le rythme. Le silence peut plus facilement se pointer dans les horaires dégagés. Tenter de se planifier moins d’activités, de refuser des invitations, de déléguer des tâches et de limiter ses déplacements pour récupérer du temps,
- Cure de silence. Se planifier des journées de «retraite» dans un lieu calme, sans les stimulations du quotidien (ex.: chalet, abbaye, auberge ou le logement d’une ou un proche qui est à l’extérieur pour les vacances!).
Le silence est plus que l’absence de bruit. Le silence regorge de sons qui proviennent de notre intériorité (sensations, pensées, émotions ) et qu’on peut avoir tendance à ne pas écouter. C’est tout un apprentissage que d’apprendre à écouter le silence et les sons intérieurs.
C’est quoi le jeu du 21 ?
DÉROULEMENT DU JEU – Chaque joueur tire une ou plusieurs cartes pour s’approcher de 21, ou décide de ne pas tirer. Dès que le point obtenu dépasse 21, le joueur a perdu. De même, si la banque dépasse 21, elle a perdu. À ce jeu, s’ajoute une mise bonus obligatoire appelée « POK », basée sur les figures de Poker réalisées avec le jeu du croupier.
Quand l’ennuie nous tient ?
M ince, je m’ennuie », « Je n’ai rien à faire aujourd’hui » ou plus vulgairement « Je m’emmerde ». Lorsque l’ennui nous tient, nous avons vite l’impression que notre journée ne rime à rien. L’ennui n’est pas un mal contemporain. Le problème de nos générations en revanche, c’est qu’on ne sait plus comment gérer l’ennui.
- Il nous fait peur ! Un psychologue espagnol, Rafael Santandreau a récemment inventé l’expression « ociofobia », qui signifie littéralement la « phobie du temps libre ».
- Vous voyez, des mots ont enfin été mis sur votre peur : vous êtes tout à fait normal ! Dans le domaine du travail, on a aussi le « Bore Out ».
Vous l’avez compris, c’est l’inverse du « Burn Out ». On parle ici d’insuffisance voire d’absence de travail ou pire, du fait de se sentir inutile. Mais là n’est pas le vrai sujet de cet article. Si vous vous ennuyez au travail, je pense que vous savez déjà ce qu’il vous reste à faire.
Parlons donc de l’ennui que nous connaissons tous. Une journée interminable où vous n’avez rien de prévu. Un trajet de métro sans réseau. Une soirée à laquelle vous n’aviez pas envie d’aller. Pourquoi avez-vous l’impression que même avec toute la bonne volonté du monde, l’ennui vous tient désormais comme prisonnier ? Que ce soit à court terme ou à long terme, nous avons tous besoin d’avoir des objectifs,
En l’absence de projets ou de simulations externes, le cerveau a du mal à rester éveillé et en ordre. Nous recherchons constamment l’excitation dans notre vie. Pour ma part lorsque je m’ennuie, c’est que je n’ai effectivement plus aucun objectif bien défini.
- Pourtant une chose est certaine, nous avons toujours l’esprit bien occupé,
- Mais dans cette période d’ennui, ce sont essentiellement les objectifs que nous n’avons pas envie d’atteindre qui refont surface, car eux aussi sont ennuyeux.
- Sortir les poubelles, faire le contrôle technique de sa voiture, aller à la poste pour récupérer un colis (alors que vous étiez chez vous pour le réceptionner), passer au supermarché pour acheter de la litière pour votre chat.
Je vous l’accorde, ces objectifs à court terme n’ont rien d’excitant. Le souci, c’est que votre esprit aura du mal à se
Comment Appelle-t-on quelqu’un qui s’ennuie vite ?
Comment définir le bore-out ? – Le bore-out est une pathologie d’origine professionnelle par laquelle un salarié désœuvré, ou qui s’ennuie profondément au travail, voit progressivement sa santé psychologique se dégrader. Au départ, le bore-out se caractérise par l’ennui, le désintérêt et la démotivation.
Ensuite, il évolue généralement vers une forme de tristesse intense et/ou de forte anxiété. Non pris en considération, il peut facilement entraîner dans son sillage l’apparition d’une dépression. Ce phénomène peut toucher différents types de salariés, quelles que soient leurs fonctions, dès lors que ceux-ci ne sont pas épanouis professionnellement.
On parle aussi de syndrome d’épuisement par l’ennui pour désigner le bore-out. Bon à savoir : le bore-out est à distinguer du burn-out, Il s’agit dans les deux cas d’un syndrome d’épuisement professionnel, mais le burn-out est causé par un excès de travail tandis que le bore-out est au contraire lié à une sous exploitation des compétences du salarié.
C’est quoi une fille ennuyeuse ?
5 signes d’une personnalité ennuyeuse – 1. La négativité, Rien n’est plus ennuyeux qu’une personne qui voit toujours le côté négatif des choses – une personne qui se plaint constamment. Chaque fois que vous essayez d’évoquer quelque chose de positif («N’aimez-vous pas simplement les parcs d’attractions ?»), l’autre s’en plaint («trop de monde, cher, sale»).2. 3. Impassible. Peu expressif, parle d’une voix monotone, n’établit pas de contact visuel, semble complètement désengagé – c’est un signe certain d’un ennui.4. Égocentrique. Les personnes ennuyeuses parlent trop d’elles-mêmes et montrent peu d’intérêt pour les autres.
Comment savoir si je saoule les gens ?
Une personne ivre peut respirer beaucoup plus lentement ou avoir le souffle court; sa respiration est faible et peu d’air est inspiré ou expiré. Fatigue : L’alcool et le cannabis sont des dépresseurs. Lorsque les gens deviennent intoxiqués, ils montrent des signes de fatigue ou de somnolence.
Quelles sont les causes de l’ennui ?
L’ennui revêt de nombreuses facettes : il peut être lié à la consommation d’alcool, de drogues, au stress, à des problèmes de santé, au décrochage scolaire, à l’échec, etc.
Pourquoi je m’ennuie seule ?
Quand parle-t-on de dépendance émotionnelle ? – Quand les affects deviennent-ils pathologiques et dangereux pour notre santé physique et mentale ? Quand on ne laisse pas de place à l’ autonomie personnelle ; quand on confond l’amour avec la dépendance ; lorsque la relation affective annule l’individualité, produisant un sentiment de vide en l’absence de l’autre.
Quand on se trompe avec l’autre, mais on ne peut pas vivre sans lui. Les personnes qui ont des relations dépendantes ont souvent besoin de leur «drogue personnelle» : partenaire, amis, parents Vous pouvez même dépendre émotionnellement des enfants et de leur vie. Les peurs et les insécurités dominent ces personnes.
En fait, le mythe de «la moitié» ou de «n’être rien sans l’autre» est le reflet de peurs répétitives de solitude et d’abandon qui peuvent conduire les individus à se laisser vivre, à perdre le respect de soi et l’amour de soi. La dépendance affective est liée à un manque émotionnel et constitue le plus grand obstacle à la croissance personnelle.
Comment s’occuper en permanence ?
Travailler en groupe – Autres options à envisager : profiter de ce moment pour plancher à plusieurs sur des travaux de groupe, voire aider vos camarades ou vous faire réexpliquer par eux les points d’une leçon ou des exercices non compris. « C’est plus sympa que de revoir ses cours tout seul chez soi, reconnaît Apolline.
Il faut juste ne pas parler trop fort, surtout au CDI ! » Le CDI : à fréquenter sans modération Le CDI (centre de documentation et d’information) peut se révéler un endroit stratégique pour occuper une heure de perm’, « On a l’habitude d’accueillir des élèves qui atterrissent au CDI sans trop savoir quoi y faire.
Ils viennent là parce qu’ils veulent éviter la permanence », constate Marie, professeure documentaliste à Chaville (92). À ces élèves, elle conseille des revues, des magazines ou des BD en fonction de leurs centres d’intérêt. « Je peux également leur proposer d’écrire un article pour le journal de l’école ou de rédiger un coup de cœur pour le portail Internet du CDI. » Alors, n’hésitez pas à solliciter le professeur présent et demandez-lui de l’aide.