Circoncision masculine : contexte, critères et culture (1ère partie) 26 février 2007 La circoncision masculine et ses liens avec l’infection à VIH font les grands titres des médias et suscitent le débat partout dans le monde, c’est pourquoi le site web de l’ONUSIDA, dans la première d’une série en trois parties, examine de plus près les raisons historiques, traditionnelles et toujours davantage sociales de la pratique de la circoncision masculine dans le monde.
- La circoncision masculine est l’une des interventions chirurgicales les plus anciennes et les plus courantes qui soient connues ; elle est entreprise généralement pour marquer son identité culturelle ou son appartenance religieuse.
- Sur le plan historique, la circoncision masculine était pratiquée parmi les anciennes populations sémitiques, notamment chez les Egyptiens et les personnes de confession juive, les plus anciennes peintures mentionnant la circoncision dans un temple et sur des peintures murales égyptiens remontant à environ 2300 av.J.-C.
Avec les progrès de la chirurgie au XIXe siècle et la mobilité croissante du XXe siècle, l’intervention a été introduite dans certaines cultures qui ne la pratiquaient pas auparavant, pour des raisons à la fois sanitaires et sociales. Selon les estimations actuelles, quelque 30% de tous les hommes à travers le monde – à savoir environ 670 millions d’hommes – sont circoncis.
Sur ce nombre, environ 68% sont de confession musulmane, moins de 1% de confession juive et 13% sont des Américains non musulmans et non juifs. « Les recherches récentes montrant que la circoncision masculine réduit considérablement le risque, pour un homme, de contracter le VIH entraîne un intérêt renouvelé pour cette pratique et la communauté scientifique cherche à comprendre ce que cela va signifier pour la prévention du VIH, » déclare le Dr Catherine Hankins, Conseiller scientifique principal à l’ONUSIDA.
« En examinant les déterminants de la circoncision masculine et l’acceptabilité de cette pratique dans des sociétés qui ne l’utilisent pas, cela nous permet de mieux comprendre comment avancer à partir de ces récents résultats de recherche. » Pratiques religieuses Dans la religion juive, les bébés de sexe masculin sont traditionnellement circoncis le huitième jour après la naissance, à condition qu’il n’y ait aucune contre-indication médicale.
La circoncision est justifiée, dans le livre saint juif la Torah, par l’alliance conclue entre Abraham et Dieu, dont le signe extérieur est la circoncision de tous les juifs de sexe masculin. La Torah spécifie : « Voici l’alliance que vous avez à garder, alliance établie entre moi et vous, et tes descendants après toi : tout mâle parmi vous devra être circoncis » (Genèse 17:10).
La circoncision masculine reste pratiquement universelle parmi les populations juives. L’Islam est le plus grand groupe religieux à pratiquer la circoncision masculine. Comme dans la foi d’Abraham, les populations musulmanes pratiquent la circoncision pour confirmer leur rapport à Dieu et la pratique est également connue sous le nom de ‘tahera’, qui signifie purification.
Avec la propagation mondiale de l’Islam dès le VIIe siècle après Jésus-Christ, la circoncision masculine est largement adoptée dans des peuples qui ne la pratiquaient pas jusqu’alors. L’âge de la circoncision n’est pas clairement défini dans l’Islam, mais le prophète Mahomet a recommandé qu’elle soit pratiquée à un âge précoce et il aurait circoncis ses propres fils sept jours après leur naissance.
De nombreux Musulmans la pratiquent donc à ce moment-là, mais un Musulman peut être circoncis à n’importe quel âge entre la naissance et la puberté. Les Chrétiens coptes d’Egypte et les Chrétiens orthodoxes d’Ethiopie – deux des plus anciennes formes survivantes du Christianisme, pratiquent la circoncision masculine qui n’est pas prescrite dans les autres formes de Christianisme.
Dans le Nouveau Testament, Saint Paul écrit : « en Jésus-Christ, ce qui a de la valeur, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision » (Galates 5:6) et une Bulle papale publiée en 1442 par l’Eglise catholique romaine souligne que la circoncision masculine n’est pas nécessaire : « Par conséquent elle ordonne strictement à tous ceux qui se glorifient du nom de Chrétiens, de ne pratiquer la circoncision ni avant ni après le baptême, car qu’ils y placent ou non leur espérance, elle ne peut être pratiquée sans perdre le salut éternel ».
Des discussions sur la circoncision masculine tenues dans des groupes thématiques en Afrique subsaharienne ne sont pas parvenues à un consensus clair sur la compatibilité de la circoncision masculine avec la foi chrétienne. Certaines églises chrétiennes en Afrique du Sud s’y opposent, la considérant comme un rituel païen, alors que d’autres, dont l’église Nomiya au Kenya, exigent la circoncision pour être admis dans la congrégation et les participants de groupes thématiques en Zambie et au Malawi ont mentionné des croyances analogues, affirmant que les Chrétiens doivent pratiquer la circoncision puisque Jésus lui-même était circoncis et que la Bible enseigne la pratique.
Ethnicité La circoncision est pratiquée pour des raisons non religieuses depuis des milliers et des milliers d’années en Afrique subsaharienne ainsi que dans de nombreux groupes ethniques partout dans le monde notamment chez les Aborigènes australasiens, les Aztèques et les Mayas dans les Amériques, parmi les habitants des Philippines et de l’Est de l’Indonésie ainsi que dans diverses îles du Pacifique, dont Fidji et la Polynésie.
Dans la majorité de ces cultures, la circoncision fait partie intégrante des rites de passage vers l’âge adulte, mais à l’origine, elle pourrait bien avoir été un test de bravoure et d’endurance. « La circoncision est également associée à des facteurs tels que la masculinité, la cohésion sociale entre garçons du même groupe d’âge qui sont circoncis en même temps, l’identité et la spiritualité, » explique le Dr Hankins.
- L’ethnographe Arnold Van Gennep dans son ouvrage de 1909 ‘Les Rites de Passage’, décrit divers rites d’initiation présents dans de nombreux rituels de circoncision.
- Ces rituels comportent trois étapes : la séparation du reste de la société ; une période durant laquelle le néophyte subit sa transformation ; et enfin la réintégration dans la société dans un nouveau rôle social.
Ce processus s’explique sur un plan psychologique, car l’ambiguïté dans les rôles sociaux crée des tensions et une reclassification symbolique est nécessaire lorsque les individus s’approchent de cette transition entre la période où ils sont définis comme des enfants et celle où ils sont définis en tant qu’adultes.
Cette explication est renforcée par le fait qu’un grand nombre de ces rituels attachent une signification particulière à la circoncision qui justifie son but dans ce contexte, » dit encore le Dr Hankins. Par exemple, certains groupes ethniques dont les Dogon et les Dowayo d’Afrique de l’Ouest et les Xhosa d’Afrique du Sud considèrent le prépuce comme l’élément féminin du pénis, dont l’ablation (couplée à diverses épreuves) fait de l’enfant un homme.
La tradition joue un rôle majeur pour de nombreux groupes ethniques. Parmi les populations de l’Etat de Bendel, au sud du Nigéria, 43% des hommes déclarent que leur motivation pour la circoncision, c’est le maintien des traditions. Dans certaines sociétés où la circoncision est la norme, les hommes non circoncis sont ostracisés.
Pour les tribus Lunda et Luvale en Zambie, ou les Bagisu d’Ouganda, il est inacceptable de rester non circoncis, à un point où la circoncision forcée des garçons plus âgés n’est pas rare. Parmi les Xhosa d’Afrique du Sud, les hommes qui n’ont pas été circoncis peuvent subir des formes extrêmes de punition, dont des brimades et des coups.
La circoncision en tant qu’affirmation sociale Les raisons sociales entourant la circoncision masculine sont de plus en plus courantes. Selon le Dr Hankins, « Le désir de se conformer est une motivation importante dans les endroits où la majorité des garçons le sont.
- » Une enquête conduite à Denver, Etats-Unis, où la circoncision a lieu peu après la naissance, a relevé que les parents, en particulier les pères, des garçons nouveau-nés, donnent une raison sociale comme déterminant principal du choix de la circoncision (p. ex.
- Ne voulant pas que le fils ‘ait l’air différent’ de son père).
Aux Philippines, où la circoncision est pratiquement universelle et a lieu généralement entre 10 et 14 ans, une enquête parmi des garçons a montré que deux tiers des participants à l’étude avaient choisi d’être circoncis simplement ‘pour éviter de ne pas être circoncis’, et 41% estimaient que cela faisait ‘partie de la tradition’.
- Les préoccupations sociales semblent également être la raison première de la circoncision en Corée du Sud où 61% de répondants d’une étude estiment qu’ils seraient tournés en ridicule par leurs pairs s’ils n’étaient pas circoncis.
- Ce désir ‘d’appartenance’ est probablement aussi le principal facteur expliquant les forts taux de circoncision chez les hommes adultes parmi les immigrants vers Israël venus de pays qui ne pratiquent pas la circoncision (principalement les pays de l’ex-Union soviétique).
Dans plusieurs pays, des facteurs économiques influencent également la prévalence de la circoncision, notamment les pays où la pratique est plus récente comme les pays industrialisés de langue anglaise. Au début de la circoncision au Royaume-Uni, vers la fin du XIXe et le début du XXe siècle, c’est dans la haute société qu’elle était le plus répandue.
Aux Etats-Unis, un examen des 4,7 millions de nouveau-nés circoncis dans l’ensemble du pays entre 1988 et 2000 a aussi trouvé une association significative avec l’assurance privée et un statut socio-économique élevé. Avantages sanitaires et sexuels perçus Plus récemment, la pratique de la circoncision dans le monde industrialisé s’est accrue parce qu’on a pensé qu’elle apportait une meilleure hygiène et réduisait les risques d’infection.
Aux Etats-Unis en 1983, une étude sur des nouveau-nés a montré que les mères citaient l’hygiène comme premier facteur déterminant leur choix de la circoncision pour leurs fils et au Ghana, la circoncision masculine est considérée comme une purification de l’enfant après la naissance.
L’amélioration de l’hygiène est également citée par 23% de 110 garçons circoncis aux Philippines et en Corée du Sud, les principales raisons données en faveur de la circoncision étant ‘l’amélioration de l’hygiène pénienne’ (71% et 78% respectivement) et la prévention de maladies telles que le cancer du pénis, les maladies sexuellement transmissibles et le VIH.
Dans la Province de Nyanza, au Kenya, 96% des hommes non circoncis et 97% des femmes, quelle que soit leur opinion concernant la circoncision masculine, affirment être convaincus qu’il est plus facile de rester propre pour un homme circoncis. Une amélioration perçue de l’attirance et de la performance sexuelles peut également motiver la circoncision.
Une enquête parmi des garçons aux Philippines a révélé que 11% d’entre eux pensaient que les femmes préfèrent avoir des rapports sexuels avec un homme circoncis et que c’était là une des raisons de le faire et 18% des hommes participant à une étude en Corée du Sud affirmaient que la circoncision pouvait augmenter le plaisir sexuel.
Dans la Province de Nyanza, au Kenya, 55% des hommes non circoncis pensaient que les femmes préfèrent les rapports sexuels avec des hommes circoncis. De même la majorité des femmes le pensaient, même s’il est probable que la plupart des femmes de Nyanza n’ont jamais eu de relations sexuelles avec un homme circoncis.
- Dans le nord-ouest de la Tanzanie, des hommes plus jeunes associaient la circoncision au plaisir sexuel accru pour les hommes comme pour les femmes et dans le district de Westonaria, en Afrique du Sud, la moitié des hommes environ déclaraient que les femmes préféraient des partenaires circoncis.
- Demande accrue probable Les estimations mondiales de 2006 suggèrent que 30% environ des hommes — soit un total approximatif de 670 millions d’hommes — sont circoncis.
Les derniers résultats des recherches suggérant que les hommes circoncis ont un risque significativement plus faible de contracter une infection à VIH, il est probable que la demande de services de circoncision masculine sûrs et abordables va rapidement augmenter.
« Maintenant que l’on a montré que la circoncision masculine peut réduire le risque d’infection par le VIH, il faut faire en sorte que les hommes comme les femmes comprennent que cette intervention ne fournit pas une protection complète contre l’infection à VIH, » précise le Dr Hankins, qui rappelle que ces questions seront examinées lors d’une Consultation internationale sur le thème ‘La circoncision masculine et la recherche sur la prévention du VIH – implications politiques et programmatiques’, qui se tiendra à Montreux du 6 au 8 mars 2007.
« La circoncision masculine ne doit être considérée que comme l’un des éléments d’un ensemble complet de prévention du VIH, comprenant l’utilisation correcte et systématique du préservatif, masculin et féminin, la réduction du nombre des partenaires sexuels, le report du début de l’activité sexuelle et l’abstention de rapports sexuels avec pénétration.
Liens:
: Circoncision masculine : contexte, critères et culture (1ère partie)
Quel est l’intérêt de la circoncision ?
2) Quand faut-il pratiquer la circoncision ? — Si l’on laisse de côté les raisons religieuses et que l’on se concentre sur les questions de santé, il existe différents points de vue. D’une part, il existe une opinion majoritaire aux États-Unis selon laquelle il est préférable de circoncire les bébés à la naissance.
- Selon l’American Academy of Pediatrics (AAP), «les avantages pour la santé de la circoncision des nouveau-nés de sexe masculin l’emportent sur les risques».
- Parmi les avantages, elle cite la prévention des infections des voies urinaires, du cancer du pénis et de la propagation de certaines maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH.
Crédit photo, Getty Images Légende image, La circoncision traditionnelle est pratiquée à l’aide d’un scalpel. «La circoncision pratiquée pendant la période néonatale présente des taux de complication nettement plus faibles que lorsqu’elle est pratiquée plus tard dans la vie», ajoute-t-elle.
- L’organisation nuance son avis en disant qu’il n’y a pas suffisamment de preuves pour appeler à en faire une procédure de routine pour tous les bébés.
- C’est une décision que les parents doivent prendre, avec l’aide d’un médecin», déclare Ilan Shapiro, membre de l’AAP et pédiatre.
- L’Association médicale royale néerlandaise, par exemple, adopte un point de vue opposé, affirmant que les bébés ne devraient pas être circoncis car «il n’existe aucune preuve convaincante que la circoncision est utile ou nécessaire en termes de prévention ou d’hygiène», et donc «elle n’est pas justifiable, sauf pour des raisons médicales/thérapeutiques».
«Contrairement à la croyance populaire, la circoncision comporte un risque de complications médicales et psychologiques. Les complications les plus courantes sont les saignements, les infections, le rétrécissement de l’urètre et les crises de panique», précise l’organisation.
- Les principales raisons médicales qui peuvent conduire à la circoncision sont le phimosis, le paraphimosis et la balanite.
- Crédit photo, Getty Images Légende image, La grande majorité des circoncisions sont pratiquées sur des nouveau-nés.
- On parle de phimosis lorsque le prépuce est si étroit à son extrémité qu’il ne permet pas au prépuce de glisser comme il le devrait jusqu’à ce que tout le gland soit découvert.
S’il est détecté à un âge précoce, il peut être soigné à l’aide de crèmes, de sorte que la chirurgie n’est pas nécessaire. Le paraphimosis se produit lorsque le prépuce glisse complètement mais ne revient plus. Et la balanite est le gonflement du gland, presque toujours causé par une mauvaise hygiène.
Pourquoi la circoncision dans l’islam ?
1. Shaltut, Cheikh d’Al Azhar de 1958-1963 pendant l’époque nassérienne —
55 Le texte de la fatwa dans Abu-Sahlieh, op. cit., p.664.
49 Concernant la circoncision, il y a une évolution dans la pensée de cet auteur. Dans une première fatwa de 1951 55, il établit que la circoncision est sunna et que l’excision est makarama. Il essaie de distinguer ces deux catégories par la nécessité de la circoncision pour l’homme.50 Dans une autre fatwa datant de 1958, il estime, concernant le khitan, qu’il n’y a pas de base juridique solide, ce qui explique les divergences entre les fuqaha’.
Une partie utilise le verset 123 de la sourate des Abeilles et dit qu’il faut suivre Abraham, et puis est rapporté un hadith disant qu’Abraham s’est circoncis. Pour lui, cela est « étrange ». Selon l’autre base, c’est le verset 124 de la sourate de la Vache qui parle des épreuves d’Abraham ( qalimat ).
Dans les commentaires du Coran, on ajoute dix épreuves parmi lesquelles la circoncision. Pour lui, ce n’est pas la preuve qu’il existe un texte qui oblige cette pratique et il faut donc recourir à un principe de la Shari’a selon lequel on ne peut faire souffrir un être vivant sauf s’il y a un intérêt pour lui et si cet intérêt est au-delà de la souffrance qu’il subit.
Il fait en sorte qu’il y ait un équilibre entre les intérêts et examine celui qui prévaut. Cela nous rappelle Al-Mawardi mentionné plus haut, mais qui parlait de l’intérêt en général et non pas de l’intérêt de la personne en particulier. Le grand imam neutralise les textes religieux et les présente comme non pertinents.
Puis il utilise un principe qu’il découvre dans la Shari’a et examine la question uniquement sous l’angle de l’intérêt de la personne en question.51 Il établit une distinction entre les garçons et les filles : 52 Pour les garçons, s’il ne dit pas que la circoncision est obligatoire, il dit toutefois qu’ils ont intérêt à être circoncis car cela évite les infections, le cancer et les autres maladies dangereuses.
Quelle est la signification de la circoncision ?
Excision totale ou partielle du prépuce. (En usage dans de nombreux peuples, la circoncision est un rite religieux essentiel dans le judaïsme, où elle est le signe de l’alliance du peuple de Dieu avec Yahvé, et dans l’islam, où elle constitue une étape initiatique à l’orée de la vie adulte.)
Pourquoi circoncire un garçon ?
CONCLUSIONS FINALES —
La circoncision apporte divers avantages importants durant toute la vie. Au nombre de ces avantages figure la protection contre le VIH et le sida, le virus du papillome humain, d’autres infections transmises sexuellement, le cancer des organes génitaux et les infections graves des voies urinaires chez le nourrisson. Les nombreux bienfaits de la circoncision l’emportent largement sur les risques de la chirurgie, qui sont rares (environ 0,5% des cas) et habituellement bénins. La période suivant la naissance est le moment idéal en raison de la facilité de l’intervention, de la présence de forts taux d’hormones de contrôle du stress et de la douleur, et de la rapidité de la guérison. Il faudrait toujours utiliser l’anesthésie locale.
Quel est le rôle du prépuce chez l’homme ?
Quel est le rôle du prépuce ? — Le prépuce est un repli de peau qui coulisse en couvrant plus ou moins le gland à l’état de flaccidité (pas d’érection), et qui se rétracte en érection. C’est un tissu composé de peau, de muqueuse, de nerfs, de vaisseaux sanguins et de fibres musculaires.
Est-ce que les chrétiens sont circoncis ?
Notes — 1 L’ Index thématique de l’édition d’ Alberigo Giuseppe ( Les conciles œcuméniques, vol.2, Paris, Éd. du Cerf, 1994, p.2364) comporte deux renvois, mais il s’agit de conciles du second millénaire : le concile de Florence, session XI (1442) déclare la circoncision, le sabbat et les autres observances de l’ancienne Loi étrangers à la foi dans le Christ, et le concile de Trente, session VI (1547), sur la justification, qui rappelle ce propos de saint Paul (1 Co 7,19 ; Ga 5,6 ; 6,15 ; Col 3,11) : « dans le Christ Jésus ni la circoncision ni l’incirconcision n’ont de valeur » ( Ibid.p.576 et 674).2 Voir plus loin, n.8.3 La réception de ce principe dans les Églises : Join-Lambert Arnaud, « Circoncision et baptême, un recto verso qui s’ignore », in Burnet Régis, Luciani Didier (dir.), La circoncision aujourd’hui, Paris, Éd.
Feuilles, coll. « Questions de religion », 2014, p.45-67 ; Id., « La disparition de la fête liturgique de la Circoncision du Seigneur. Une question historico-théologique complexe », Ephemerides liturgicae, 2013, 127, p.307-327.4 Join-Lambert Arnaud, art. cit., p.53-56 ; Cannuyer Christian, Les Coptes, Turnhout, Brepols, coll.
« Fils d’Abraham », 1996, p.165 ; Stoffregen-Pedersen Kirsten, Les Éthiopiens, Turnhout, Brepols, coll. « Fils d’Abraham », 1990, p.130. Dans ces populations la pratique de la circoncision a été adoptée sous diverses influences et de façon variable : références à l’héritage du temps des pharaons et aux usages bibliques.
Des patriarches de ces Églises s’y sont opposés, selon les époques.5 Présentation de cette littérature : Metzger Marcel, L’Église dans l’Empire romain. Le culte. Vol.1 : Les institutions, Rome, Studia Anselmiana, 2015, p.86-129.6 Édition usuelle : Rordorf Willy et Tuilier André, La Doctrine des douze Apôtres (Didachè), Sources chrétiennes 248 bis (1977, 1998).
Dans la suite des notes, l’indication Sources chrétiennes (collection publiée à Paris, Éd. du Cerf, depuis 1941), sera abrégée en SC.7 Éditions usuelles : Nau François, La Didascalie des Douze Apôtres traduite du syriaque, Paris, Lethielleux, 1912 ; Vööbus Arthur, The Didascalia Apostolorum in syriac, CSCO Scriptores syri, t.175, 176, 179, 180 ; Metzger Marcel, Les Constitutions apostoliques, SC 320, 329 et 336.8 À l’inverse, le mot άκροβυστία, prépuce, impliquant le refus de la circoncision, peut désigner des non-juifs : « Vous les nations selon la chair, appelés incirconcision par la soi-disant circoncision selon la chair » ( Ep 2,11, traduction littérale) ; traduction de la Bible liturgique : « Vous qui autrefois étiez païens, traités de «non-circoncis» par ceux qui se disent circoncis ».
- Autre exemple : « L’évangélisation de l’incirconcision m’avait été confiée (Paul), comme à Pierre celle de la circoncision » ( Ga 2,7).
- Voir aussi Rm 2,27 ; 1 Co 7,18 ; Ep 2,11 ; etc.9 La controverse la plus développée est celle de Justin de Rome († 165) avec le juif Tryphon.
- Édition critique et traduction française : Justin, Dialogue avec Tryphon, éd.
Philippe Bobichon, Fribourg (CH), Academic Press, « Paradosis 47/1-2 », 2003, 2 vol. Les arguments du débat sur la circoncision : voir l’Index analytique, p.1056, et l’Appendice VII, p.959-963.10 De même, dans les extraits transcrits, les passages en italiques sont des emprunts aux écrits bibliques.11 Constitutions apostoliques, VI, 12,2-3 ; éd.
SC 329, p.326-329 ; passage correspondant dans la Didascalie : éd.F. Nau, p.191-194.12 Constitutions apostoliques, VI, 10,3 ; éd. SC 329, p.322-323.13 Constitutions apostoliques, VI, 11,10 ; éd. SC 329, p.326-327.14 Constitutions apostoliques, VI, 14,5 ; éd. SC 329, p.340-341.15 Constitutions apostoliques, I, 6,7 ; éd.
SC 320, p.116-119.16 Constitutions apostoliques, VI, 22,5 ; éd. SC 329, p.368-369.17 Constitutions apostoliques, VI, 23,4-6 ; éd. SC 329, p.370-373.18 Code Théodosien, 8.26 (9 avril 423) ; éd. SC 497, p.410-411.19 Code Théodosien, 9,1 (21 octobre 335) ; éd.
SC 497, p.418-419.20 Code Théodosien, 9, 2 (13 août 339) ; éd. SC 497, p.420-421.21 Éd.G. Alberigo, Les conciles œcuméniques, vol.2, p.37.22 Dans l’édition des Constitutions apostoliques, SC 336, p.280-281.23 « Il y en a qui se sont eux-mêmes rendus eunuques à cause du Royaume des cieux » ( Mt 19,12) ; Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, éd.
Gustave Bardy, SC 41, p.95-97.24 Socrate de Constantinople, Histoire ecclésiastique, II, 26,9 ; éd. Pierre Périchon et Pierre Maraval, SC 493, p.124-125.25 Dans l’édition des Constitutions apostoliques, SC 336, p.304-305.26 Il s’agit des Canons apostoliques transcrits plus haut.27 Canon 8, éd.
Pourquoi se faire enlever le prépuce ?
Tout savoir sur la circoncision Vérifié le 08/02/2022 par PasseportSanté La circoncision, aussi appelée posthectomie, est une intervention chirurgicale qui consiste à enlever le prépuce qui recouvre le gland du pénis. Cette opération facultative est pratiquée sous anesthésie et ne dure généralement que quelques minutes. Comment se déroule le circoncision ? Explications dans cet article.
La circoncision est un acte chirurgical qui consiste en l’ablation du prépuce, la peau qui recouvre naturellement le gland sur le pénis. L’ablation peut être partielle ou totale et a pour conséquence de laisser le gland à découvert. Lorsqu’elle est effectuée pour des motifs médicaux, on parle de posthectomie.
On considère que la circoncision est l’intervention chirurgicale la plus ancienne et la plus pratiquée dans le monde. En effet, environ 30 % des hommes de plus de 15 ans sont circoncis à l’échelle mondiale. La circoncision peut être pratiquée pour des motifs religieux, culturels ou médicaux.
- La circoncision est effectuée dans les religions juive et musulmane (en général entre 3 et 8 ans chez les musulmans, quelques jours après la naissance chez les Juifs).
- La circoncision a longtemps été (et est encore) proposée aux parents de nouveau-nés pour des raisons hygiéniques dans les pays anglo-saxons (États-Unis, Australie, Canada et Grande-Bretagne ainsi qu’en Corée du Sud).
La circoncision peut être nécessaire en cas de phimosis, qui survient lorsque l’orifice du prépuce est trop étroit pour permettre au gland de sortir en cas d’érection (le décalottage est aussi impossible). Cette situation peut entraîner diverses complications, comme des difficultés urinaires, une inflammation ou une infection du gland ou du méat urétral. Recevez chaque jour les conseils de nos experts pour prendre soin de vous *Votre adresse email sera utilisée par M6 Digital Services pour vous envoyer votre newsletter contenant des offres commerciales personnalisées. Elle pourra également être transférée à certains de, sous forme pseudonymisée, si vous avez accepté dans notre bandeau cookies que vos données personnelles soient collectées via des traceurs et utilisées à des fins de publicité personnalisée.
A tout moment, vous pourrez vous désinscrire en utilisant le lien de désabonnement intégré dans la newsletter et/ou refuser l’utilisation de traceurs via le lien « Préférences Cookies » figurant sur notre service. Pour en savoir plus et exercer vos droits, prenez connaissance de notre Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation d’anesthésie pré-opératoire est nécessaire quelques jours avant l’opération.
Il existe deux types d’opérations :
une plastie préputiale, aussi appelée posthoplastie : c’est une petite incision sur l’extrémité du prépuce, à l’endroit le plus serré ;une circoncision, aussi appelée posthectomie : c’est une ablation complète du prépuce avec le gland qui reste à découvert.
Pour la circoncision complète, l’opération se déroule en ambulatoire, sous une courte anesthésie générale ou locale. Avant l’opération, il est conseillé de prendre une toilette intime avec décalottage. L’intervention est généralement courte et dure entre 15 et 30 minutes.
- Les points de suture sont résorbables et la cicatrisation prend seulement quelques semaines.
- Après l’opération, il est possible de ressentir de légères douleurs, notamment la nuit.
- Pour apaiser les douleurs, vous pouvez prendre des antalgiques.
- La cicatrisation se fait majoritairement entre 2 et 4 semaines avec des soins locaux pendant quelques jours.
Les fils de suture tombent spontanément entre 2 à 3 semaines. En attendant une cicatrisation complète, évitez les bains, les douches trop chaudes, les sports de contact et les rapports sexuels. L’assurance maladie ne rembourse pas l’intervention, sauf si celle-ci est recommandée pour une raison médicale (phimosis).
saignements ou infection de la plaie après l’opération ;ablation d’une trop grande surface de la peau ;cicatrice douloureuse ou gênante ;diminution de la sensibilité lors des rapports sexuels ;effets secondaires liés à la prise de médicaments pour calmer la douleur.
L’intervention doit être pratiquée par un professionnel expérimenté. De plus, n’hésitez pas à effectuer un suivi les jours qui suivent l’opération pour s’assurer que la cicatrisation se fasse correctement. En cas de fortes douleurs, consultez votre médecin ou un autre professionnel de la santé.
- La circoncision peut avoir des effets sur la sensibilité du gland dû à son exposition à l’air et aux frottements.
- Cette diminution de la sensibilité du gland peut se faire ressentir lors des rapports sexuels.
- De plus, suite à cette opération, une diminution de lubrification du gland lors de la pénétration peut également se faire ressentir.
Cela peut représenter un frein pour la/le partenaire de l’homme. : Tout savoir sur la circoncision
Quelle religion mange le prépuce ?
Déroulement de la Brit Milah — Brit Milah au huitième jour La circoncision est un rituel obligatoire pour les Juifs, Fidèles à la tradition millénaire de leurs ancêtres, les garçons juifs sont circoncis au huitième jour à partir du jour de la naissance inclus, avant le crépuscule, Jeu d’instruments utilisés pour réaliser la brit milah, exposé dans le musée de la ville de Göttingen, D’un point de vue médical, il a été découvert qu’il faut justement sept jours en moyenne pour que les saignements du nouveau-né liés à la carence en vitamine K (nécessaire à la coagulation du sang ) cessent,,
- En cas de suspicion médicale (poids faible, maladie, ictère ou autre), la brit milah peut être repoussée jusqu’à une date ultérieure,
- « Les sources juives classiques sont conscientes de certains risques et précisent qu’en cas de mort d’un enfant aîné, le petit frère ne doit pas être circoncis »,
- De nos jours, des tests de coagulation de sang sont pratiqués systématiquement les jours précédents la circoncision pour éviter tout risque lié à l’ hémophilie,
C’est au père qu’il incombe de circoncire son fils. Le temps qui lui est imparti lors du huitième est du matin jusqu’au coucher du soleil, on ne pratiquera pas la Brit milah la nuit,, Toutefois, il peut déléguer l’exécution de la circoncision à un mohel, soit un circonciseur rituel, qui n’est pas forcément rabbin ni médecin (bien qu’il puisse l’être) mais doit au minimum être un Juif pieux formé pour cela, Banc de circoncision, XVIII e siècle. Musée juif de Suisse, Coussin de circoncision, musée juif de Suisse, Lors des circoncisions cérémonielles dans la synagogue, on utilise souvent un banc ou siège de circoncision. Certains bancs ont deux sièges ; le sandaq est assis à gauche avec le bébé, pendant que le siège de droite reste vide pour le prophète Elie,
- la Milah proprement dite : section du prépuce tout en protégeant le gland ;
- la Perya ou déchirure : ablation de la muqueuse interne du prépuce accolé au gland ;
- la metsitsa ou succion post Perya ; dans la pratique ultra-orthodoxe, le mohel suce le sang en appliquant sa bouche sur le pénis du bébé afin de « nettoyer » la plaie,,
- la Havisha ou pansement antihémorragique qui suit une hémostase parfaite ;
- la Bakara Rishona ou visite de contrôle le soir de la Milah ;
- la Bakara Chenia ou retrait final du pansement, de 24 heures à 72 heures après selon la décision du mohel,
Si une hémorragie même légère persiste 15 minutes après le pansement, il faut sans délai consulter un médecin. Après l’opération, il est procédé à une bénédiction durant laquelle l’enfant reçoit son prénom hébraïque, en lui souhaitant de grandir en juif et de transmettre un jour à son tour, sa foi,
Quels sont les avantages et les inconvénients de la circoncision ?
Selon les études mentionnées plus haut, les principaux avantages médicaux de la circoncision seraient les suivants : — — Une étude américaine a prouvé que la circoncision diminuerait de presque 60 % la probabilité pour les hommes d’être infecté par le VPH et protégerait les hommes de l’herpès et du virus du papillome humain.
Une étude africaine a fait la preuve que la circoncision réduirait les risques de contracter le sida. Les cellules du prépuce seraient en effet sensibles au VIH. Cette étude a été menée sur un large échantillon de population au Kenya, en Ouganda et en Afrique du Sud. Les résultats, concluants, ont d’ailleurs mené l’OMS à inclure la circoncision des hommes adultes dans un son programme de prévention de propagation du SIDA en Afrique subsaharienne.
Attention toutefois, la circoncision n’est en aucun cas une protection valable contre le sida. — La circoncision diminuerait d’environ 12 fois les risques d’infections urinaires chez le nourrisson. Or, 0.7 % des bébés sont hospitalisés dans leur première année à cause d’une infection urinaire.
Pourquoi la circoncision dans la Bible ?
B. La circoncision — 12 À relire attentivement les versets 10-11 de Genèse 17, un autre détail risque d’étonner qui n’est pas familier du langage biblique : la circoncision y est présentée, en effet, à la fois comme « l’alliance » et le « signe de l’alliance ».
13 Gn 15,18 ; 21,27.32 ; 26,28 ; 31,44 ; Ex 24,8 ; etc. (cf. Ex 4,25 par rapport à la circoncision du (.)
13 La circoncision renvoie donc à la fois au rite (la lettre inscrite dans la chair) – on parle d’ailleurs de « couper » une alliance 13 – et à sa signification (l’esprit). L’un ne va pas sans l’autre et s’il y a bien lieu de distinguer les deux, leur articulation empêche de les séparer et encore moins de les opposer : pas de lettre sans l’esprit et pas d’esprit sans la lettre.14 Par ailleurs, cette circoncision comporte un versant individuel (« tout mâle parmi vous », c’est-à-dire « chacun », v.10.12.14), mais aussi un versant collectif (tous les mâles du clan, sous peine d’exclusion du groupe, v.14) qui confirme la dimension politique dont j’ai déjà parlé plus haut.
- 14 Voir, cependant, 1 M 1,15 et les techniques de « restauration de prépuce » que l’on trouve expliqué (.)
- 15 Sur le caractère indélébile du sacrement, voir le Cathéchisme de l’Église Catholique, § 1121.
15 Ensuite, elle est pérenne et assurément irréversible puisqu’« elle s’inscrit dans la chair pour toujours » 14, Elle marque le corps et provoque un changement de statut (d’incirconcis à circoncis). Et de ce point de vue, quel que soit son rapport avec le baptême, la circoncision partage avec lui la même impossibilité d’abrogation : se dé-circoncire n’a pas plus de sens que de se débaptiser 15,
- 16 Voir aussi Gn 21,4 (Isaac), Lv 12,3 (naissance d’un garçon) et Lc 2,21 (Jésus).
- 17 Et non plus un rite prépubertaire ou prémarital comme dans l’Égypte ancienne, dans les tribus afric (.)
- 18 Les jours précédant la circoncision sont un temps d’observation pour s’assurer du bon développement (.)
16 Enfin, même si Gn 17 permet de justifier tous les types de circoncision – celle des adultes, pour Abraham ou celle des adolescents, pour Ismaël – avec la mention du 8 e jour (17,12) 16, elle est clairement présentée, et c’est là une spécificité du judaïsme, comme un rite de naissance 17,
19 Voir Talmud de Babylone, Shabbat 132a et Sanhédrin 59b.
17 – Lien avec le shabbat (7 e jour). L’enfant étant circoncis un 8 e jour aura donc forcément vécu un shabbat avant sa circoncision et il retire de cette rencontre préalable avec la « fiancée » shabbat, non pas la seule force physique préalable à l’accomplissement du rite, mais une force spirituelle supplémentaire.
- 20 Ex 22,28-29 : « 28 Tu me donneras le premier-né de tes fils.29 Tu feras de même pour ton bœuf et pou (.)
- 21 Voir, par exemple, Lévitique Rabba XXVII, 11 (sur Lv 22,27).
- 22 À ce sujet, voir l’ouvrage de Biale David, Le sang et la foi. Circulation d’un symbole entre juifs (.)
- 23 Il s’agit d’un Midrash daté du viii e siècle.
18 – Lien avec d’autres 8 e jours « bibliques ». L’offrande du premier-né à Dieu (homme et bétail) se faisant le 8 e jour selon Ex 22,28-29 20 (cf. Lv 22,27), la circoncision peut aussi être comprise comme le substitut symbolique de l’offrande de l’enfant à Dieu (cf.
24 Le commentaire rapproche les deux textes de Gn 17 et Lv 16 en se basant sur la présence, de part et (.)
19 « Ce jour même Abraham fut circoncis » ( Gn 17,23.26). C’est donc un jour de Kippour qu’Abraham fut circoncis. Et chaque année, le jour de Kippour, Dieu considère le sang de la circoncision d’Abraham et pardonne toutes nos fautes, ainsi qu’il est dit « et ce jour-là, il vous pardonnera et vous purifiera » ( Lv 16,30) 24,20 Le jour où ils sortirent d’Égypte, ils se firent tous circoncire du plus petit au plus grand ( Ex 12,44-48).
- Ils prirent le sang de la circoncision et le sang de l’agneau pascal et en marquèrent les linteaux de leurs maisons.
- Quand Dieu passa cette nuit-là sur l’Égypte pour frapper les premiers nés, il vit ce sang sur les portes et fut pris de pitié pour Israël ainsi qu’il est dit « je suis passé au-dessus de toi et je t’ai vu te débattant dans tes sangs et je t’ai dit, «vis par tes sangs», et je t’ai dit «vis par tes sangs» » ( Ez 16,6).
Rabbi Eléazar dit : pourquoi le texte répète-t-il deux fois « vis par tes sangs » ? Parce que Dieu a dit : « par le mérite du sang de la circoncision et par le mérite du sang du sacrifice pascal, je vous ai délivré d’Égypte ».
25 Voir Exode Rabba XIX, 5.
21 Notons, pour conclure sur ce point, que cette valeur apotropaïque du sang de la circoncision avait déjà été suggérée par d’autres commentateurs qui font remarquer que le même verbe « enduire » est utilisé tout à la fois en Ex 4,25, dans l’épisode de la circoncision du fils de Moïse (enduire les pieds avec le sang de la circoncision) et en Ex 12,22 dans le cérémonial de la Pâque (enduire les linteaux des maisons avec le sang) 25,
Quel est le symbole de la circoncision ?
Circoncision de Jésus | |
---|---|
La Circoncision de Jésus, Philippe Quantin (1635). | |
Observé par | les catholiques célébrant le rite tridentin et les orthodoxes |
Type | Célébration religieuse de forme extraordinaire (rite romain de forme extraordinaire ) |
Signification | Commémoration de la circoncision de Jésus-Christ |
Est-ce que les hommes circoncis ont un frein ?
Il peut devenir fibreux, s’altérer et se raccourcir. Ceci peut l’amener à se rompre au cours d’une stimulation manuelle ou d’un rapport sexuel. Les personnes circoncises ne sont pas concernées par la rupture du frein. En effet, la circoncision consistant au retrait du prépuce, la rupture du frein n’est pas possible.
Est-ce plus propre d’être circoncis ?
Il n’y a apparemment pas de réelle différence entre un homme circoncis et un homme non-circoncis qui se lave chaque jour le pénis au savon, en se décalottant. Le prépuce aurait en outre un rôle de protection du gland.
Comment savoir si un homme est circoncis ?
En France, la circoncision concerne 14 % des hommes et 30 % au niveau mondial. Anatomie, sexualité, infections quelles différences entre circoncis et non circoncis ? La circoncision, c’est l’ablation de la peau mobile appelée prépuce qui entoure le gland du pénis chez l’homme.
Elle est réalisée pour des raisons différentes dans le monde : religieuses, culturelles (passage à l’âge adulte par exemple) ou médicales non systématiques après 6 ans en cas de phimosis, une affection où l’adhésion anormale du prépuce et du gland empêche le décalottage. L’intervention rituelle est réalisée le plus souvent chez les nourrissons ou jeunes enfants, ce qui limite les complications.
Sur le plan anatomique, on peut voir la différence entre circoncis et non circoncis en observant le gland : s’il est à découvert même au repos, c’est que l’on a retiré le prépuce. La différence s’observe moins lors d’une érection, car le gland du pénis non circoncis se décalotte naturellement.
Comment enlever l’odeur du gland ?
2. Toilette intime de l’homme : technique pour garder un pénis propre — Il est déconseillé d’utiliser des savons agressifs pour le lavage intime masculin car ils peuvent provoquer des irritations. Utilisez de l’eau tiède et un savon doux ou adapté pour lavage intime masculin au quotidien et après chaque rapport sexuel pour nettoyer vos parties intimes correctement.
Quelle est la taille d’un gland ?
4° La longueur du gland, en raison de sa variabilité, est uii des éléments caractéristiques du pénis Elle a été mesurée en projection sur la face supérieure du gland, du sillon balano-pré- putial jusqu’à l’extrémité antérieure du gland. Longueur moyenne : 30 mm ; maximum : 43 mm ; minimum : 19 mm.
Quel âge pour le décalottage ?
Traitement du phimosis congénital et du phimosis acquis — Auparavant, l’intervention chirurgicale était souvent proposée mais désormais les recommandations des associations professionnelles d’urologie préconisent de mettre en place un traitement local en première intention.
- Il s’agit de crèmes à base de corticoïdes que l’on applique 1 à 2 fois par jour sur le prépuce pendant plusieurs semaines.
- Cela permet de libérer les adhérences et d’assouplir le prépuce.
- Les études montrent une très grande efficacité de ce traitement *,
- Il ne doit être envisagé (tout comme la chirurgie) qu’après l’âge de 5-6 ans, quand le phimosis persiste.
* Une étude a montré que sur 96 enfants traités par l’application d’une crème 2 fois par jour, le taux de guérison était de 92 % après le suivi d’une ou deux cures. (voir les références en bibliographie)
Quel pays ne pratique pas la circoncision ?
De notre envoyée spéciale en Islande, Réputé depuis longtemps pour être l’un des pays les plus respectueux en matière des droits de l’Homme, l’Islande souhaiterait faire passer une nouvelle loi qui va dans ce sens : l’interdiction de pratiquer la circoncision.
Si l’opération, l’ablation totale ou partielle du prépuce, n’est pas réalisée pour « raisons médicales », elle serait alors passible d’une peine allant jusqu’à six ans d’emprisonnement, stipule le projet de loi déposé par la députée Silja Dögg Gunnarsdóttir. Le souci, c’est que la grosse majorité des circoncisions sont pratiquées dans un cadre religieux.
Le texte, qui devrait être soumis au vote des députés avant l’été, a provoqué l’ire des organisations juives et musulmanes de l’archipel, et un véritable tollé à l’étranger. La plupart craignant que le débat ne renforce encore davantage l’antisémitisme et l’islamophobie latents dans un pays qui compte pourtant une infime minorité de juifs et de musulmans,
Qui a inventé la circoncision ?
Quels sont les enjeux symboliques de ce rituel ancien qu’est la circoncision? Pour Malek Chebel, les justifications de cette pratique tiennent à son rapport à la fécondité, à l’initiation et au sacrifice, de même qu’elles sont médicales, psychanalytiques et esthétiques.
- Spécialiste de l’islam et du monde musulman, l’anthropologue Malek Chebel a publié une vingtaine d’ouvrages, tant sur les aspects religieux que sur la sexualité dans l’Islam.
- Devant la montée de l’intégrisme, il a publié un manifeste pour un Islam des Lumières et a fait paraître une étude sur l’islam et la raison.
Cette fois, s’appuyant sur les textes sacrés, littéraires et ethnologiques, il retrace l’histoire de la circoncision. Chebel distingue trois catégories de circoncision. La première, profane, n’est ni rituelle ni laïque tout en se prévalant d’un lien assez sommaire avec le sacré comme la pratiquaient les Mayas, les Égyptiens, les Phéniciens, ou comme les ethnies africaines traditionnelles qui pratiquent cette «circoncision initiatique animiste, sorte de sacrifice primitif de substitution qui permet à l’homme de l’Antiquité d’éviter de se sacrifier lui-même ou son enfant pour la divinité tutélaire».
La circoncision monothéiste, qu’elle soit juive ou musulmane, inscrit le sujet dans un cycle de rites collectifs préétablis. Font partie de cette catégorie la plupart des circoncisions pratiquées de nos jours. Enfin, le troisième type de circoncision est d’origine laïque. La circoncision laïque comprend celles qui sont faites à des fins hygiéniques, médicales ou autres, où le critère religieux n’intervient pas.
Devant la vague hygiéniste, la circoncision médicale devient une simple formalité dans certains pays riches. Pratique ancienne Déjà, Hérodote révélait, cinq siècles avant notre ère, qu’il ne savait dire qui, du peuple égyptien ou du peuple éthiopien, avait emprunté cette pratique à l’autre tant cette coutume était déjà ancienne.
- La Bible fait remonter la circoncision au début de l’histoire religieuse, lorsque Abraham a dû la pratiquer sur son propre corps et sur son fils Ismaël, l’ancêtre éponyme des Arabes.
- Si les juifs et les musulmans ont été ses grands propagateurs dans le monde, de grandes civilisations ne l’ont pas pratiquée, comme Sumer et Babylone ou la Chine et l’Inde, sauf chez leur population musulmane.
Après nous avoir fait l’anatomie de la circoncision, incluant l’aspect chirurgical et même la psychologie du circoncis, Malek Chebel nous présente une géographie de la circoncision. On y apprend que trois continents, l’Afrique, l’Océanie et l’Asie (la Chine et le Japon exceptés), sont habités par des communautés dont les mâles sont en majorité circoncis.
- On estime à un milliard d’individus le nombre de circoncis dans le monde, soit plus d’un homme sur trois.
- Chez les Égyptiens anciens, la circoncision juvénile est amplement montrée par les vestiges archéologiques: de privilège de caste, ce rite de passage initiatique se serait généralisé.
- Abordant la circoncision juive, Chebel note que dans aucune autre religion elle ne constitue autant la «consécration d’une rencontre entre la divinité et sa créature».
Dans le judaïsme, elle est un signe de l’alliance avec Yahvé depuis 3000 ans, même si sa codification talmudique ne remonte qu’au deuxième siècle de notre ère. Pratiquée très tôt, soit huit jours après la naissance, contrairement aux circoncisions africaines qui sont fixées entre dix et quinze ans, la circoncision juive a une dimension religieuse plus marquée que dans toute autre religion, y compris l’islam, et on ne trouve pas, dans l’espace hébreu, d’excision féminine, ce que d’autres religions fournissent dans une équivalence qui mime la circoncision.
Chebel rapporte les propos du grand théologien du judaïsme de l’Andalousie, Maïmonide, qui expliquait que «la circoncision devait affaiblir la concupiscence et diminuer quelquefois la volupté». Si aujourd’hui la circoncision est un acte banal et courant, encore très peu de juifs peuvent la remettre en question.
Antérieure à l’islam À propos de la circoncision arabe, Malek rappelle qu’elle est bien antérieure à l’islam. Aujourd’hui, dans tout le monde arabe, elle est pratiquée entre trois et sept ans et tout musulman de sexe masculin fraîchement converti à l’islam doit se circoncire, même s’il a dépassé l’âge requis.
Tandis qu’elle est obligatoire chez les sunnites, les autres courants ne font que la recommander fortement, car elle n’est pas mentionnée dans le Coran. Cette ablation est tenue par les musulmans «comme une mesure privilégiée», un acte de conformité à l’esprit du croyant plus qu’à la lettre du texte sacré et qui commande son intégration à la communauté des croyants.
L’auteur nous rappelle en outre que, dans l’Empire ottoman, la circoncision du prince impérial entraînait des festivités d’une semaine, où les ambassades rivalisaient de somptueux cadeaux. Et pour faire partie du corps d’élite des janissaires, les jeunes captifs, souvent adolescents, devaient faire le sacrifice de leur prépuce.
Le baptême contre la circoncision Dans les premiers temps de l’évangélisation chrétienne, une vive polémique opposa dans l’Église catholique juifs et chrétiens: fallait-il circoncire les nouveaux disciples du Christ, les gentils et les païens? Tous les pères de l’Église y sont allés de leurs commentaires savants pendant plusieurs siècles.
Finalement, on a substitué le baptême à la circoncision, sauf chez les coptes. On conserva dans les textes de l’Église catholique l’expression «circoncision du coeur» pour désigner le renoncement aux désirs impurs et aux fausses croyances. Elle est absente chez les Grecs et Rome l’interdira.
- Chebel explique les enjeux symboliques de ce rituel: les justifications apportées, son rapport à la fécondité, à l’initiation et au sacrifice.
- Il apporte des considérations d’ordre médical, psychanalytique et esthétique.
- Ainsi, il présente une cinquantaine de représentations picturales de la circoncision du juif Jésus.
L’ouvrage fournit des extraits des textes fondateurs religieux et littéraires, un répertoire des principales représentations de circoncision conservées dans les musées et une étonnante bibliographie. La guerre feutrée entre circoncis et non-circoncis qui remonte à l’Ancien Testament, lorsque le sarcasme le plus cinglant qu’un juif pouvait adresser à un étranger était celui de non-circoncis, s’est estompée.
Comment s’appelle celui qui circoncis ?
1 Expliquer l’importance du rite de la circoncision pour le judaïsme à un public occidental me semble une gageure. En effet, ce rite central et même fondamental pour le judaïsme n’obéit pas vraiment à nos critères de rationalité. Il devient dès lors très difficile de le justifier, notamment aux oreilles de juristes.2 On connaît l’ancienneté de ce rite.
Il n’est guère exclusivement juif et on le retrouve sous différentes modalités dans diverses contrées. Pour le judaïsme, d’après le récit de la Genèse (17,11), la circoncision initiée par Abraham, ancêtre fondateur du peuple juif, représente la marque de l’Alliance du clan abrahamique avec Dieu. Tout mâle doit être circoncis, si possible à l’âge de huit jours.
Ce commandement est répété dans Lévitique 12,3.3 Il est à mettre en parallèle avec la « circoncision du cœur » ( Ezéchiel 44,7 ; Jérémie 4,4) qui représente la dimension morale et symbolique, comme si le cœur humain lui-même avait un prépuce, une fermeture à enlever.4 La non pratique de ce rite est considérée comme très grave par la tradition juive et sa sanction est le « retranchement » ( karet ), punition symbolique puisque céleste, mais considérée comme une remise en cause de l’être même.
Il ne s’agit donc pas seulement d’un rite de passage ou initiatique, mais d’une marque d’appartenance indispensable pour faire pleinement partie du peuple et participer à certains rites comme la consommation du sacrifice pascal tel que cela se faisait à l’époque du Temple. Le Talmud ( TB Nedarim 31b) affirme même que ce commandement vaut tous les autres.5 Il ne s’agit donc nullement d’une vague coutume ou d’une pratique accessoire, encore moins d’une mesure hygiénique, mais bien d’un rite fondateur que les Juifs se sont efforcés de conserver y compris dans des circonstances dramatiques.6 À toute époque, la circoncision a été incomprise et critiquée.
Certains Gréco-romains y voyaient une forme de mutilation. Ils voulurent même l’interdire un temps et des Juifs sacrifièrent leur vie pour la maintenir. Le christianisme, à part certains chrétiens orientaux, l’abandonna et très vite, moqua les Juifs qui continuaient à la pratiquer.
- Au Moyen Âge la circoncision de Jésus est représentée comme le début de sa passion et donc la première atteinte à son corps par les Juifs déicides.
- Le même monde chrétien médiéval faisait un lien entre la circoncision vue comme cruelle et mystérieuse et le crime rituel supposé Le protestantisme l’a parfois remise en pratique, sans rituel, et curieusement, la circoncision chirurgicale est devenue très courante aux États-Unis parmi la population chrétienne pour des raisons essentiellement hygiéniques.7 Le judaïsme ne donne pas de justification à cet acte, il obéit à un commandement divin et considère l’homme incirconcis comme incomplet.
Des chercheurs ont donné toutes sortes d’explications parfois contradictoires : castration symbolique, marque d’appartenance clanique, renforcement symbolique de la puissance sexuelle Le fait est qu’elle inscrit l’individu dans la mémoire d’un peuple.8 La circoncision se pratique en principe le 8 e jour après la naissance, sauf problème de santé de l’enfant, ce qui repousserait la cérémonie.
- Elle est effectuée par un mohel, circonciseur rituel qui n’est pas forcément rabbin, ni forcément médecin, mais doit au minimum être un Juif pieux formé pour cela.
- Il existe une brève formation de mohel, notamment en Israël, mais en France il n’existe pas d’ordre des mohalim précis, ni d’organisation professionnelle.
C’est en général un rite domestique mais qui peut parfois être pratiqué à la synagogue. L’enfant est amené avec des chants de joie et maintenu par un adulte sur un haut fauteuil dédié au prophète Élie. Le circonciseur opère à l’aide d’instruments traditionnels stérilisés.
On étire délicatement la peau du prépuce à travers la fente d’un instrument de métal spécial afin de protéger le gland, on coupe cette peau ( mila ), puis on rompt la muqueuse qui entoure encore le gland qui est ainsi mis à nu ( priya ), on pratique encore parfois une succion du sang à l’aide d’un tube et chez certains directement avec la bouche ( metsitsa ) mais de moins en moins car cette dernière étape a été abandonnée par beaucoup.
On saupoudre la plaie de poudre cicatrisante et désinfectante, puis on fait un pansement. C’est à ce moment que dans une bénédiction, l’enfant reçoit son prénom hébraïque en lui souhaitant de grandir en juif et de transmettre un jour à son tour, sa foi.
La douleur de l’enfant. Lors de l’opération l’enfant ressent une certaine douleur, c’est incontestable. Mais elle est variable et relative. J’ai plusieurs fois vu des bébés ne pas se réveiller lors de l’opération et juste manifester un petit geignement, j’en ai vu d’autres hurler soudainement Cette douleur peut facilement être atténuée par l’usage d’une crème anesthésiante. Hélas, bien des circonciseurs ne l’utilisent pas, par manque d’information. La douleur peut aussi survenir au moment de la cicatrisation si la plaie n’est pas badigeonnée avec un corps gras dans les règles de l’art ou encore un accès de fièvre peut survenir à la suite de l’opération. On peut comparer la douleur subie à celle due aux diverses vaccinations que subit tout nourrisson, mais les détracteurs de la circoncision affirmeront la non nécessité de celle-ci contrairement aux divers vaccins D’un point de vue juif, la cérémonie est indispensable, en revanche, la douleur ne l’est pas et on peut l’atténuer au maximum. Les risques médicaux. Comme toute opération médicale, la circoncision comporte une part de risque. Elle n’est pas grande, mais elle existe. Outre des risques d’infections faciles à résoudre, il existe des risques plus importants comme l’hémorragie, la nécrose, l’arrêt cardiaque ou encore la mutilation si l’opération est mal effectuée. Ces risques sont rares et mal comptabilisés (aucun enregistrement de complications n’est effectué et aucune organisation ne s’occupe de cela) mais suffisants pour qu’on s’en inquiète et qu’on fasse le maximum pour les juguler. Les sources juives classiques sont conscientes de certains risques et précisent qu’en cas de mort d’un enfant aîné, le petit frère ne doit pas être circoncis. On sait aujourd’hui qu’il s’agissait là du risque génétique de l’hémophilie qui était donc pris en compte. Aujourd’hui des tests de coagulation de sang sont pratiqués systématiquement les jours précédents la circoncision. La pratique contestable de la succion, la metsitsa. Cette pratique est décrite dans la Mishna ( Shabbat 19,2). Elle n’est pas obligatoire d’après le Talmud ( TB Shabbat 137b) contrairement aux deux autres étapes : ablation du prépuce ( mila ) et dégagement de la muqueuse ( priya ). Le circonciseur devait sucer le gland ensanglanté (en crachant le sang ensuite) afin, d’après les connaissances de l’époque, de favoriser la coagulation et désinfecter la plaie. Le Talmud ( TB Shabbat 133b) affirme que celui qui ne la pratique pas ne doit pas être pris comme circonciseur à cause du danger à ne pas le faire. À nos yeux modernes, c’est évidemment absurde et cela est au contraire une source d’infection. On connaît aujourd’hui le nombre important de bactéries contenues dans la salive. Au xix e siècle, avec les progrès médicaux, nombre de rabbins firent remarquer que comme la succion n’était pratiquée que pour raison « médicale », on pouvait la remplacer par autre chose selon le savoir médical moderne. Soit on l’annulait totalement, soit on se servait d’un petit tube stérile qui évitait la succion directe. Mais certains rabbins ultraconservateurs prônent jusqu’à aujourd’hui la pratique ancestrale utilisant la bouche. C’est ainsi que récemment un bébé est mort à New-York en contractant l’herpès du circonciseur et que d’autres bébés ont été gravement contaminés. Concrètement, ce problème ne se pose que dans certains cercles fondamentalistes. L’imposition d’un rite irréversible à un enfant incapable d’exprimer sa volonté. Dans l’idée occidentale de l’autonomie de l’individu, on ne saurait imposer quoi que ce soit à un enfant et surtout pas un rite physique douloureux et irrationnel.
1 Auslander Simon, La lamentation du prépuce, Paris, Belfond, 2008, 312 p.
9 Toutes ces considérations expliquent qu’il existe un tout petit groupe de Juifs militant contre cette pratique qu’ils refusent de faire subir à leur enfant. On lira avec bonheur l’essai iconoclaste de Shalom Auslander 1, La lamentation du prépuce, qui décrit de façon comique les tergiversations d’un futur père face à l’inéluctable naissance d’un fils et de la cérémonie qui devrait s’ensuivre, circoncision qui sera faite d’ailleurs 10 Il est très clair que toute restriction juridique sur la pratique de la circoncision serait inacceptable d’un point de vue juif.
Ce serait une très grave atteinte à la possibilité de l’existence d’une communauté juive dans les pays concernés. En ce sens, le jugement du tribunal de Cologne de 2012 a été particulièrement mal reçu et contré aussitôt. L’Europe est en effet particulièrement mal placée pour restreindre en quoi que ce soit ce qui reste de l’existence juive On peut cependant comprendre la nécessité de mieux encadrer juridiquement une pratique aux conséquences non négligeables.
On pourrait exiger l’accord des deux parents, la création d’un diplôme de circonciseur médicalement sérieux et surveillé, l’emploi systématique d’une pommade anesthésiante. On pourrait interdire strictement la pratique de la succion ( metsitsa ), dangereuse et nullement nécessaire d’après la grande majorité des rabbins et non des moindres.11 On pourrait exiger une prise de contact préalable par le circonciseur avec le centre médical le plus proche en cas de besoin urgent.
Mais il serait toutefois exagéré d’exiger un cadre hospitalier pour une opération facile à sécuriser dans le cadre classique familial. Il est clair que sur le plan strictement médical on se trouve face à une pratique hors norme qu’il est difficile de faire entrer dans le strict cadre des exigences médicales actuelles qui exige un bloc opératoire pour toute opération et surtout une justification thérapeutique claire.12 De mon point de vue rabbinique, il me semble que de sérieuses améliorations à la situation actuelle sont envisageables.
On pourrait améliorer la qualité de la pratique le plus souvent faite sans surveillance d’aucune organisation sérieuse, sans retour sur les éventuelles complications, sans registre et sans même de diplôme reconnu. La loi juive met le prix de la vie au-dessus de tout et la santé autorise bien des aménagements et des concessions, or dans le cas de la circoncision, une pratique rigoureuse suffirait à améliorer sérieusement la situation.
Le législateur pourrait exiger un minimum de conditions sans pour autant contrer une pratique aussi fondamentale qu’ancienne.13 Enfin sur les arguments d’ordre moral, il faut à mon avis les relativiser. Voir dans la circoncision une mutilation est très exagéré et même si le gland perd en effet de sa sensibilité, on ne peut affirmer que les circoncis et leurs partenaires soient lésés sur le plan sexuel.14 La question du consentement de l’enfant est délicate et j’entends bien l’argument.
Cependant, exiger le consentement de l’enfant est impossible car la loi juive interdit de surseoir à cette pratique sauf force majeure et même le shabbat doit être transgressé pour respecter la date du 8 e jour. Un enfant se voit imposer quantité de choix parentaux et non des moindres.
On pourrait, en caricaturant, arguer que le fait même d’imposer l’identité juive à un enfant est cause de traumatismes futurs et de névrose assurée On peut répondre qu’à l’inverse, ne pas circoncire un enfant juif sera bien plus problématique pour lui et le mettra face à un choix douloureux et une difficulté de construction psychique et identitaire qu’il pourrait ne pas surmonter sa vie entière.
Au contraire, inscrire clairement l’enfant dans son identité et sa lignée ancestrale représente l’idée même d’engagement et de responsabilité parentaux.15 La douleur imposée à l’enfant peut et doit être réduite au minimum. Mais elle doit être relativisée face aux nombreuses peines que subissent les enfants à la naissance : vaccins, soins divers, maux de ventre et chagrins divers L’avantage de la circoncision à huit jours est qu’on en porte la trace sans en garder le souvenir Comme nous l’avons dit en introduction, un regard extérieur aura forcément de grandes difficultés à saisir le pourquoi d’une telle pratique.
D’un point de vue juif, l’enjeu est si essentiel, au-delà même de toute croyance religieuse car répondant autant à une question identitaire que religieuse, que la remise en cause d’une telle pratique n’est même pas discutable. Le rôle du législateur est ici comme ailleurs de prendre en compte l’ensemble des paramètres et des enjeux de la question, d’entendre la spécificité juive et de savoir, avec finesse, entendre et comprendre pour mieux protéger.16 Enfin, on peut, face aux détracteurs de la circoncision, affirmer que d’un point de vue juif, la circoncision est absolument nécessaire pour la future construction psychique et identitaire de l’enfant juif.
De ce point de vue, omettre la circoncision d’un tel enfant serait lui causer un préjudice moral et psychologique sans doute plus grave que tous les inconvénients avancés.
Quels sont les avantages et les inconvénients de la circoncision ?
Selon les études mentionnées plus haut, les principaux avantages médicaux de la circoncision seraient les suivants : — — Une étude américaine a prouvé que la circoncision diminuerait de presque 60 % la probabilité pour les hommes d’être infecté par le VPH et protégerait les hommes de l’herpès et du virus du papillome humain.
Une étude africaine a fait la preuve que la circoncision réduirait les risques de contracter le sida. Les cellules du prépuce seraient en effet sensibles au VIH. Cette étude a été menée sur un large échantillon de population au Kenya, en Ouganda et en Afrique du Sud. Les résultats, concluants, ont d’ailleurs mené l’OMS à inclure la circoncision des hommes adultes dans un son programme de prévention de propagation du SIDA en Afrique subsaharienne.
Attention toutefois, la circoncision n’est en aucun cas une protection valable contre le sida. — La circoncision diminuerait d’environ 12 fois les risques d’infections urinaires chez le nourrisson. Or, 0.7 % des bébés sont hospitalisés dans leur première année à cause d’une infection urinaire.
Quelle religion mange le prépuce ?
Déroulement de la Brit Milah — Brit Milah au huitième jour La circoncision est un rituel obligatoire pour les Juifs, Fidèles à la tradition millénaire de leurs ancêtres, les garçons juifs sont circoncis au huitième jour à partir du jour de la naissance inclus, avant le crépuscule, Jeu d’instruments utilisés pour réaliser la brit milah, exposé dans le musée de la ville de Göttingen, D’un point de vue médical, il a été découvert qu’il faut justement sept jours en moyenne pour que les saignements du nouveau-né liés à la carence en vitamine K (nécessaire à la coagulation du sang ) cessent,,
En cas de suspicion médicale (poids faible, maladie, ictère ou autre), la brit milah peut être repoussée jusqu’à une date ultérieure, « Les sources juives classiques sont conscientes de certains risques et précisent qu’en cas de mort d’un enfant aîné, le petit frère ne doit pas être circoncis », De nos jours, des tests de coagulation de sang sont pratiqués systématiquement les jours précédents la circoncision pour éviter tout risque lié à l’ hémophilie,
C’est au père qu’il incombe de circoncire son fils. Le temps qui lui est imparti lors du huitième est du matin jusqu’au coucher du soleil, on ne pratiquera pas la Brit milah la nuit,, Toutefois, il peut déléguer l’exécution de la circoncision à un mohel, soit un circonciseur rituel, qui n’est pas forcément rabbin ni médecin (bien qu’il puisse l’être) mais doit au minimum être un Juif pieux formé pour cela, Banc de circoncision, XVIII e siècle. Musée juif de Suisse, Coussin de circoncision, musée juif de Suisse, Lors des circoncisions cérémonielles dans la synagogue, on utilise souvent un banc ou siège de circoncision. Certains bancs ont deux sièges ; le sandaq est assis à gauche avec le bébé, pendant que le siège de droite reste vide pour le prophète Elie,
- la Milah proprement dite : section du prépuce tout en protégeant le gland ;
- la Perya ou déchirure : ablation de la muqueuse interne du prépuce accolé au gland ;
- la metsitsa ou succion post Perya ; dans la pratique ultra-orthodoxe, le mohel suce le sang en appliquant sa bouche sur le pénis du bébé afin de « nettoyer » la plaie,,
- la Havisha ou pansement antihémorragique qui suit une hémostase parfaite ;
- la Bakara Rishona ou visite de contrôle le soir de la Milah ;
- la Bakara Chenia ou retrait final du pansement, de 24 heures à 72 heures après selon la décision du mohel,
Si une hémorragie même légère persiste 15 minutes après le pansement, il faut sans délai consulter un médecin. Après l’opération, il est procédé à une bénédiction durant laquelle l’enfant reçoit son prénom hébraïque, en lui souhaitant de grandir en juif et de transmettre un jour à son tour, sa foi,
Pourquoi la circoncision dans la Bible ?
B. La circoncision — 12 À relire attentivement les versets 10-11 de Genèse 17, un autre détail risque d’étonner qui n’est pas familier du langage biblique : la circoncision y est présentée, en effet, à la fois comme « l’alliance » et le « signe de l’alliance ».
13 Gn 15,18 ; 21,27.32 ; 26,28 ; 31,44 ; Ex 24,8 ; etc. (cf. Ex 4,25 par rapport à la circoncision du (.)
13 La circoncision renvoie donc à la fois au rite (la lettre inscrite dans la chair) – on parle d’ailleurs de « couper » une alliance 13 – et à sa signification (l’esprit). L’un ne va pas sans l’autre et s’il y a bien lieu de distinguer les deux, leur articulation empêche de les séparer et encore moins de les opposer : pas de lettre sans l’esprit et pas d’esprit sans la lettre.14 Par ailleurs, cette circoncision comporte un versant individuel (« tout mâle parmi vous », c’est-à-dire « chacun », v.10.12.14), mais aussi un versant collectif (tous les mâles du clan, sous peine d’exclusion du groupe, v.14) qui confirme la dimension politique dont j’ai déjà parlé plus haut.
- 14 Voir, cependant, 1 M 1,15 et les techniques de « restauration de prépuce » que l’on trouve expliqué (.)
- 15 Sur le caractère indélébile du sacrement, voir le Cathéchisme de l’Église Catholique, § 1121.
15 Ensuite, elle est pérenne et assurément irréversible puisqu’« elle s’inscrit dans la chair pour toujours » 14, Elle marque le corps et provoque un changement de statut (d’incirconcis à circoncis). Et de ce point de vue, quel que soit son rapport avec le baptême, la circoncision partage avec lui la même impossibilité d’abrogation : se dé-circoncire n’a pas plus de sens que de se débaptiser 15,
- 16 Voir aussi Gn 21,4 (Isaac), Lv 12,3 (naissance d’un garçon) et Lc 2,21 (Jésus).
- 17 Et non plus un rite prépubertaire ou prémarital comme dans l’Égypte ancienne, dans les tribus afric (.)
- 18 Les jours précédant la circoncision sont un temps d’observation pour s’assurer du bon développement (.)
16 Enfin, même si Gn 17 permet de justifier tous les types de circoncision – celle des adultes, pour Abraham ou celle des adolescents, pour Ismaël – avec la mention du 8 e jour (17,12) 16, elle est clairement présentée, et c’est là une spécificité du judaïsme, comme un rite de naissance 17,
19 Voir Talmud de Babylone, Shabbat 132a et Sanhédrin 59b.
17 – Lien avec le shabbat (7 e jour). L’enfant étant circoncis un 8 e jour aura donc forcément vécu un shabbat avant sa circoncision et il retire de cette rencontre préalable avec la « fiancée » shabbat, non pas la seule force physique préalable à l’accomplissement du rite, mais une force spirituelle supplémentaire.
- 20 Ex 22,28-29 : « 28 Tu me donneras le premier-né de tes fils.29 Tu feras de même pour ton bœuf et pou (.)
- 21 Voir, par exemple, Lévitique Rabba XXVII, 11 (sur Lv 22,27).
- 22 À ce sujet, voir l’ouvrage de Biale David, Le sang et la foi. Circulation d’un symbole entre juifs (.)
- 23 Il s’agit d’un Midrash daté du viii e siècle.
18 – Lien avec d’autres 8 e jours « bibliques ». L’offrande du premier-né à Dieu (homme et bétail) se faisant le 8 e jour selon Ex 22,28-29 20 (cf. Lv 22,27), la circoncision peut aussi être comprise comme le substitut symbolique de l’offrande de l’enfant à Dieu (cf.
24 Le commentaire rapproche les deux textes de Gn 17 et Lv 16 en se basant sur la présence, de part et (.)
19 « Ce jour même Abraham fut circoncis » ( Gn 17,23.26). C’est donc un jour de Kippour qu’Abraham fut circoncis. Et chaque année, le jour de Kippour, Dieu considère le sang de la circoncision d’Abraham et pardonne toutes nos fautes, ainsi qu’il est dit « et ce jour-là, il vous pardonnera et vous purifiera » ( Lv 16,30) 24,20 Le jour où ils sortirent d’Égypte, ils se firent tous circoncire du plus petit au plus grand ( Ex 12,44-48).
Ils prirent le sang de la circoncision et le sang de l’agneau pascal et en marquèrent les linteaux de leurs maisons. Quand Dieu passa cette nuit-là sur l’Égypte pour frapper les premiers nés, il vit ce sang sur les portes et fut pris de pitié pour Israël ainsi qu’il est dit « je suis passé au-dessus de toi et je t’ai vu te débattant dans tes sangs et je t’ai dit, «vis par tes sangs», et je t’ai dit «vis par tes sangs» » ( Ez 16,6).
Rabbi Eléazar dit : pourquoi le texte répète-t-il deux fois « vis par tes sangs » ? Parce que Dieu a dit : « par le mérite du sang de la circoncision et par le mérite du sang du sacrifice pascal, je vous ai délivré d’Égypte ».
25 Voir Exode Rabba XIX, 5.
21 Notons, pour conclure sur ce point, que cette valeur apotropaïque du sang de la circoncision avait déjà été suggérée par d’autres commentateurs qui font remarquer que le même verbe « enduire » est utilisé tout à la fois en Ex 4,25, dans l’épisode de la circoncision du fils de Moïse (enduire les pieds avec le sang de la circoncision) et en Ex 12,22 dans le cérémonial de la Pâque (enduire les linteaux des maisons avec le sang) 25,