Réponse du Département Arts et Loisirs Sur le site du Ministère des affaires étrangères d’Israël, un article signé par Simon Griver, écrit en juillet 1999, fait le point sur la place des sports en Israël. Après un bref rappel historique de la pratique sportive, l’auteur relève bien la dépendance au XXe siècle du sport et de la politique, aussi bien en interne qu’en externe.
Sur votre question concernant les compétitions internationales, l’auteur signale : « Cependant, alors que la politisation du sport a décliné, elle s’est intensifiée sur la scène internationale, les pays voisins arabes cherchant à isoler l’Etat juif depuis 1973. Paradoxalement, cette tactique a eu un effet inattendu.
Expulsé de toutes les fédérations sportives d’Asie, Israël a été, par la suite, accepté dans les organisations européennes, ce qui lui a permis de participer à bon nombre de compétitions internationales des plus prestigieuses comme le championnat d’athlétisme européen, les compétitions européennes de natation, les coupes de football de l’UEFA, les matchs de basket-ball européens et autres grands tournois.En football, Israël a commencé à participer aux championnats européens après une série sans précédent de cinq victoires consécutives, toutes en matchs amicaux, notamment un score de 3 à 1 contre l’Argentine.
Après les 5 premiers jeux dans le cadre d’Euro 2000 et, en particulier, la victoire à domicile remportée sur l’Autriche en juin 1999 par 5 à 0, Israël est bien placé pour parvenir en finale contre les Pays-Bas et la Belgique. Ces victoires ont permis au pays de se hisser au 22e rang dans le classement mondial de la FIFADepuis 1993, les équipes d’Israël participent aux grandes compétitions européennes et, après quelques victoires remarquables — Hapoël Petah Tikvah, 2 à 1 contre Feyenoord en 1993 ; Maccabi Haïfa, 1 à 0 contre Parme en 1994 ; et Bétar Jérusalem 2 à 1 contre Bruges en 1997 — Maccabi Haïfa est devenue la première équipe à créer la surprise en battant Paris St-Germain par 4 buts contre 3 au total pendant la coupe d’Europe des clubs champions en 1998, parvenant ainsi en quart de finaleL’avenir semble prometteur pour le football israélien, compte tenu des excellentes performances enregistrées ces dernières années par les équipes nationales des moins de 16 ans et des moins de 18 ans.
L’équipe des moins de 16 ans a remporté la médaille de bronze du championnat européen en Autriche en 1996 et est parvenue en seizième de finale en 1998 ; quant à l’équipe des moins de 18 ans, elle est arrivée en huitième de finale en 1996. Plusieurs vedettes sont issues de ces équipes de jeunes, notamment Yossi Benayoun qui a bénéficié d’une période de succès dans l’équipe de jeunes d’Ajax Amsterdam, Shlomi Dahan et Amos Sassi qui ont remporté les championnats de la jeunesse allemande avec le Borussia DortmundEn reconnaissance des succès enregistrés grâce aux jeunes sportifs, Israël accueillera les championnats européens des moins de 16 ans en l’an 2000 » Pour rester dans le football, voici un court aperçu d’un passage consacré à la situation d’Israël dans le livre FIFA 1904-2004 : le siècle du football, éd.
Le cherche midi, 2004 : « Au milieu des années cinquante, l’Israël Football Association (IFA) souhaite rejoindre l’UEFA, toutefois, le comité exécutif lui répond qu’Israël doit être inclus dans le continent asiatique. Au début, les Israéliens comptent parmi les meilleures équipes de l’AFC Finalement, le 14 septembre 1974, l’AFC exclut l’IFA de ses rangsl’UEFA ne commence à s’ouvrir un peu au football israélien qu’en 1986 seulement, malgré les intercessions répétées du président et du secrétaire général de la FIFAEn raison des rapports de force politiques en présence, ce n’est qu’après l’effondrement de l’Union soviétique et du bloc de l’Est qu’elle peut accepter l’IFA en tant que membre à part entière.
Cette décision n’intervient finalement qu’en 1993 Si le conflit avec Israël est jusqu’à présent resté unique, c’est aussi parce que la géographie est entre-temps devenue un critère parmi d’autres lorsqu’il est question de choisir à quelle confédération il apparaît comme le plus judicieux d’affilier un nouveau membre.
Pourquoi des pays non européens participent à l’Euro ?
Article réservé aux abonnés La Turquie, l’Azerbaïdjan, Israël, autant d’exemples de pays transcontinentaux ou asiatiques qui participent aux championnats d’Europe des nations de football, phase de qualification comprise. Mais quelles en sont les raisons ? Il faut remonter à la création de l’UEFA pour comprendre pourquoi la Turquie participe à l’Euro. (Photo AFP) Emmenée par Burak, la Turquie a été éliminée de l’Euro 2020 après trois défaites face à l’Italie (0-3, face au pays de Galles (0-2) et face à la Suisse (1-3).
Mais pourquoi ce pays transcontinental, à cheval entre l’Europe et l’Asie, tout comme la Russie, participe-t-il à l’Euro ? Tout comme ceux qui ont pris part à la phase éliminatoire du championnat d’Europe des nations : l’Arménie, l’Azerbaïdjan (Bakou co-organise la compétition), la Géorgie, le Kazakhstan ? Il faut remonter aux origines de la création de l’UEFA pour comprendre leur présence.
Concernant les quatre derniers cités, l’explication est plutôt simple, comme l’illustre Fabien Archambault, maître de conférences à l’université de Limoges et spécialiste de l’histoire du football : « Ce sont des républiques d’Asie centrale qui appartenaient à l’Union soviétique, alors adhérente à l’UEFA.
Pourquoi Israël Eurobasket ?
Sports
Alors que les Bleus affrontent Israël jeudi soir à Montpellier, retour sur les raisons de la présence de cette sélection dans les compétitions européennes. Omri Casspi, la star de l’équipe d’Israël, affronte les Bleus de Tony Parker ce soir à Montpellier. © AFP PHOTO/PASCAL GUYOT Temps de lecture : 4 min La règle est la même pour l’ensemble des sports collectifs : Israël est rattaché à la zone Europe et participe à l’ensemble des compétitions du continent.
- Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas.
- En football, Israël a été rattaché pendant vingt ans à la Confédération asiatique (l’AFC) et a remporté la Coupe d’ Asie des nations en 1964.
- En basket, la sélection a participé a plusieurs reprises aux Jeux asiatiques qu’elle a gagnés à deux reprises (en 1966 et en 1978).
Mais face aux menaces de boycott et aux pressions politiques, Israël a rejoint les instances européennes et participe à leurs compétitions. Alors que plusieurs associations pro-palestiniennes ont appelé à manifester devant l’Arena de Montpellier jeudi soir ( France -Israël à 21 heures), Pascal Boniface, directeur de l’Iris (l’Institut des relations internationales et stratégiques) explique les raisons de ce rattachement atypique.
- Le Point.fr : Comment expliquer la présence d ‘ Israël dans l ‘ensemble des compétitions européennes, tous sports confondus ? Pascal Boniface : Géographiquement, Israël devrait appartenir à la zone Asie, ce qui a d’ailleurs été le cas dans le passé.
- Sauf que face aux refus de certains pays arabes d’évoluer face à Israël, il a été décidé de modifier les frontières des zones.
Israël a rejoint les instances sportives européennes afin de participer aux compétitions internationales. Toutes les fédérations internationales ont suivi ce mouvement ? Elles l’ont accepté, d’autant que cela témoigne de la solidarité affichée par les pays occidentaux à l’égard d’Israël.
L’idée de cette démarche est qu’il n’y ait pas de boycott important d’Israël dans la zone Asie. C’est le cas pour l’ensemble des sports collectifs : en football où Israël a rencontré à plusieurs reprises la France, notamment en s’imposant en 1993 (2-3), mais aussi en handball ou en basket. En football, Israël a fait partie pendant vingt ans de la Confédération asiatique (l ‘AFC, de 1954 à 1974).
C ‘était une position intenable ? Oui, le meilleur exemple reste les qualifications à la Coupe du monde de 1958. La Turquie, l’Indonésie, l’Égypte et le Soudan avaient refusé de jouer contre Israël, qui remportait du coup tous ces matches sur tapis vert.
- La Fifa a donc organisé à la dernière minute un match de barrage contre le Pays de Galles qui s’est imposé.
- Plus tard, nombre de pays arabes ou musulmans ont refusé à nouveau de jouer face à Israël.
- D’une certaine façon, les instances ont jugé plus simple de basculer la sélection dans la zone Europe.
- Depuis qu ‘ Israël figure dans la zone Europe, cette présence semble instituée.
Peut-elle à nouveau être mise en doute ? On peut sérieusement penser qu’avec l’émergence du mouvement BDS («Boycott, Désinvestissement, Sanctions») et la contestation de plus en plus forte envers Israël il puisse y avoir des contestations. Les mouvements de protestation pourraient profiter des compétitions sportives européennes pour attirer l’attention du public sur le conflit israélo-palestinien.
- Le basket est un sport très populaire en Israël et en Iran également.
- Est-il envisageable d ‘assister un jour à un match entre les deux sélections ? C’est peu probable.
- Déjà, sportivement, l’Iran est en Asie et Israël est en Europe.
- Il faudrait qu’aux Mondiaux ou aux JO, les deux équipes se qualifient et se retrouvent au jeu du tirage au sort.
Mais cela n’est pas une garantie pour que le match se joue : en 2011, un nageur iranien a refusé d’être opposé à un Israélien. Deux ans plus tard, un judoka iranien avait également pris la même décision. Mais ces choix peuvent être sanctionnés par les instances sportives : plus qu’un abandon, des manifestations politiques en marge de l’événement sont plus envisageables.
Au-delà des faits, la présence d ‘ Israël dans les compétitions européennes et internationales a-t-elle un impact politique ? Si de nombreux mouvements avaient contesté l’organisation de l’Euro de football espoir en Israël en 2011, cela a surtout démontré que le pays appartient désormais à la zone géopolitique européenne.
Pour Israël, c’est primordial : cela assure une participation aux compétitions internationales. D’ailleurs, l’Autorité palestinienne n’est pas parvenue à exclure Israël de la Fifa, comme elle l’a proposé en mars dernier. Cela prouve que la présence d’Israël dans les instances européennes est solide pour le moment. Signaler un contenu abusif Merci de nous préciser le motif * : Merci de renseigner la raison de votre alerte. Ce champ est obligatoire Veuillez saisir le code de sécurité ci-dessous * : Ce champ est obligatoire Code erroné Envoyer Annuler 6 Commentaires Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.
Pourquoi le Maccabi joue la Ligue des Champions ?
L’UEFA accepte que le Maccabi Haïfa joue à l’extérieur pour Yom Kippour. Le club israélien qui se retrouve dans le groupe du PSG, de la Juventus Turin et du Benfica, avait demandé à l’UEFA de ne pas jouer à domicile lors de la 3e journée, en raison d’une fête juïve, le Yom Kippour, qui tombe le 4-5 octobre.
Est-ce que Israël fait partie de l’Asie ?
Géographie et paysages d’Israël — Carrefour du Proche-Orient, Israël et la Palestine se trouvent à la jonction des continents africain et asiatique, à la pointe occidentale des terres cultivables du Croissant fertile. À l’ouest, le rift sépare la plaque africaine de la plaque arabique et délimite Israël et la Palestine de la Jordanie par la plus longue vallée du monde.
- Le Jourdain s’y écoule depuis les hauts plateaux du Golan jusqu’à la mer Rouge, en passant par le lac de Tibériade et les profondeurs de la mer Morte, le point le plus bas du globe (- 424 m).
- Entre mers et déserts, le climat et les paysages sont assez contrastés, en raison des glissements de terrain entre les diverses plaques tectoniques et la rencontre des climats méditerranéen et désertique.
La topographie change sans cesse. Israël comprend, grosso modo, 4 régions : — Au nord, les terres fertiles et les vignobles de Galilée, le haut plateau du Golan avec le mont Hermon, dont la cime enneigée culmine à 2 814 m. — Au sud, les déserts de rocailles et de sable du Néguev et de l’Arava, limitrophes des déserts du Sinaï en Égypte et de la Jordanie.
Quelle est la monnaie la plus faible d’Europe ?
Le lev bulgare (BGN)
Pourquoi la Turquie ne se trouve pas en Europe ?
QUESTION — Alors que le match France-Turquie au stade de France ce lundi (20h45) promet d’être relevé au regard de l’enjeu sportif, les autorités craignent que le conflit kurdo-turc tende encore un peu plus l’ambiance. Des responsables politiques s’interrogent d’ailleurs sur la présence de la Turquie dans les Championnats d’Europe.
Pourtant, les «Rouges» font partie de l’Europe du football depuis plus d’un demi-siècle. Explications. — La tenue de ce match a, un temps, été remise en question. Ce lundi, la rencontre de football entre la France et la Turquie, dont le vainqueur sera officiellement qualifié pour l’Euro 2020, vient télescoper l’actualité internationale.
Deux jours plus tôt, la France a dénoncé une «offensive unilatérale» et suspendu ses ventes d’armes vers la Turquie, appelant ensuite Ankara à cesser l’offensive lancée sur la Syrie. Une position qui n’a pas ébranlé la volonté du président Recep Tayyip Erdogan, ni le soutien des joueurs de l’équipe turque de foot qui, après la victoire contre l’Albanie vendredi, ont réalisé un salut militaire pour rendre hommage aux soldats turcs engagés dans ce qu’Ankara a baptisé «l’opération Source de paix».
- A la suite de ce geste, plusieurs responsables politiques ont d’ailleurs réclamé l’annulation de ce match comptant pour les éliminatoires à l’Euro, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, sur LCI, considérant la présence de la Turquie à une Coupe d’Europe comme une «aberration».
- Une situation qui remonte pourtant à plus d’un demi-siècle.
Géographiquement parlant, la Turquie n’a toutefois que très peu d’attaches avec l’Europe, à hauteur de 3%. Seule la région de la Thrace orientale, située au sud-est du pays, se trouve en Europe. Les 97% restants, comportant notamment l’Anatolie et la capitale Ankara, se situe quant à elle en Asie.
Pour autant, la partie européenne du territoire abrite 12% de la population turque, à savoir 10 millions de personnes. A l’instar de l’Ukraine, la Russie et Israël, pourtant non membres de l’Union européenne, la Turquie fait bel et bien partie des qualifications du championnat d’Europe des nations. Au total, elle a participé à quatre phases finales de l’Euro, en 1996 en Angleterre, en 2000 aux Pays-Bas et en Belgique, en 2008 en Autriche et en Suisse, atteignant le dernier carré de la compétition, et en 2016, en France.
A l’origine membre de la Confédération asiatique de football, la Turquie est devenue membre de l’UEFA dès 1962, après un bras de fer avec la FIFA qui préférait que les Turcs restent du côté de la fédération asiatique. A défaut d’un rapprochement réel vers l’Europe d’un point de vue géopolitique, les raisons de la Turquie de faire partie de la fédération européenne de football sont avant tout sportives et commerciales.
En évoluant sur le Vieux continent d’un point de vue footballistique, la Turquie donne l’opportunité à ses joueurs de disputer les plus grandes compétitions, à savoir l’Euro mais aussi la Ligue des champions et la Ligue Europa. De quoi permettre à ces derniers de se frotter aux meilleurs joueurs de la planète, essentiellement basés en Europe.
De plus, ces joueurs turcs s’exportant plus facilement dans les grands clubs européens bénéficient d’une exposition plus grande, et par conséquent sont plus «bankables» sur le marché de la vente des maillots. Ainsi, dans l’histoire du football turc, de nombreux joueurs se sont illustrés en Europe, comme l’attaquant Hakan Şükür, le milieu de terrain Emre Belozoğlu, passés par l’Inter Milan, ou encore plus récemment Arda Turan, qui a fait les beaux jours de l’Atlético de Madrid avant d’évoluer au FC Barcelone.
Pourquoi France soutient Israël ?
1. La France est l’amie des Israéliens et des Palestiniens. — La France partage avec Israël des liens historiques, culturels et humains forts. La France a été l’un des premiers pays à reconnaître le nouvel État et à établir avec lui des relations diplomatiques, dès 1949.
Depuis plus de 70 ans, elle défend le droit d’Israël à exister et à vivre en sécurité ainsi que sa pleine appartenance à la communauté des nations souveraines. La relation bilatérale franco-israélienne se nourrit également de la présence en Israël d’une importante communauté française et francophone et, en France, de la première communauté juive d’Europe.
La France est aussi l’amie des Palestiniens et soutient la création d’un État palestinien, vivant dans des frontières sûres et reconnues, en sécurité au côté d’Israël, avec Jérusalem comme capitale de ces deux États. Le 22 novembre 1974, la France a voté en faveur de la reconnaissance de l’OLP au sein de l’ONU en tant que membre observateur, réaffirmant les droits inaliénables du peuple palestinien.
Quelle marque boycotter Israël ?
Les produits des entreprises qui soutiennent l’État d’Israël (américaines ou européennes) : COCA-COLA — Marques du groupe : Aquarius, Cherry Coke, Fanta, Nestea, Sprite, Minute Maid, Tropical.
Pourquoi Israël occupe la Palestine ?
1948-1949 : Première guerre israélo-arabe — La première guerre israélo-arabe éclate le 15 mai 1948, alors que les troupes britanniques terminent leur départ de l’ancienne Palestine mandataire, et que les armées de certains pays arabes envahissent le territoire.
Les Juifs souhaitent protéger des territoires afin d’y établir leur État, et les Arabes veulent instaurer un État palestinien. Plusieurs trêves permettent aux parties de se réarmer. Israël reçoit notamment des armes de la part de l’ Union soviétique, par le biais de la Tchécoslovaquie, En 1949, date de la fin du conflit, Israël a l’avantage, et signe des cessez-le-feu avec les États arabes voisins.
La « ligne verte » est ainsi formée, signifiant l’ensemble des nouvelles frontières de fait entre l’ État juif, l’ Égypte, la Transjordanie, le Liban et la Syrie, L’État d’Israël s’étend alors sur 78 % de l’ancienne Palestine mandataire, soit 23 % de plus que ce que le plan de partage de 1947 le lui accordait.
Pourquoi Israël ne participe pas à la Coupe du Monde ?
Pas de Mondial U20 pour l’Indonésie, où la présence d’Israël faisait débat La Fifa a préféré s’éviter une situation pouvant devenir intenable à l’occasion de la Coupe du monde masculine de football des moins de 20 ans, programmée du 20 mai au 11 juin en Indonésie.
- L’organisation de ce a en effet été retirée à l’Indonésie ce mercredi, en raison d’un imbroglio politique ayant empêché la tenue du tirage au sort.
- « Un nouveau pays hôte sera désigné dès que possible, les dates de la compétition demeurant pour le moment inchangées », précise l’instance mondiale du football dans un communiqué, évoquant de possibles « sanctions » à l’égard de la fédération indonésienne de football (PSSI).
La n’avance pas d’explication plus précise que « le contexte actuel », mais l’annulation du tirage au sort du tournoi, prévu vendredi dernier à Bali, avait justifié une réunion d’urgence ce mercredi entre le président de la PSSI Erick Thohir et celui de la Fifa, Gianni Infantino.
Est-ce que l’Israël fait partie de l’Union européenne ?
Éventuelle candidature israélienne — Bien qu’Israël ne soit pas situé en Europe, il se considère comme faisant partie de la « famille européenne », culturellement parlant, Ce sentiment est aussi celui de beaucoup en Europe, la situation géographique d’Israël étant comparable à celle de Chypre, elle-même déjà membre de l’Union.
Israël est déjà membre de multiples fédérations transnationales européennes et prend part à de nombreux évènements sportifs ou culturels européens (tels que l’ Eurovision ou le Championnat d’Europe de football ). Des ministres israéliens ont déclaré vouloir faire entrer Israël dans l’Union européenne.
Le Président du Conseil des ministres italien, Silvio Berlusconi, a déclaré lors d’une visite en Israël en février 2010 que son « plus grand désir » serait de voir Israël rejoindre l’Union, En 2009 déjà, le Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’époque, Javier Solana, avait déclaré que la très forte relation entre l’État d’Israël et l’Union européenne équivalait à une adhésion de facto à travers la participation de l’État hébreu à nombre de programmes européens,
Quel est le seul joueur à avoir remporté la Ligue des champions avec trois clubs différents ?
Seedorf, un quadruple vainqueur d’exception | UEFA Champions League Seul joueur à avoir remporté l’UEFA Champions League avec trois clubs différents (AFC Ajax, Real Madrid CF et AC Milan), le retraité estime avoir tissé un lien particulier avec la plus importante compétition européenne de clubs.
- « Des émotions, des souvenirs, heureux pour la plupart », affirme Seedorf à l’évocation de l’épreuve.
- Mais surtout de grands moments de spectacle.
- Du spectacle et du grand football, des soirées inoubliables.
- Je pense que c’est un peu tout ça : de l’expérience, des émotions et cette chose si particulière que la Champions League apporte quand on est sur le terrain.
» Le site du football européen revient sur les quatre sacres de l’ancien milieu de terrain.
Quelle pays soutient l’Israël ?
Normalisation des relations entre Israël et les pays arabes — L’ Égypte et la Jordanie sont les premiers pays arabes à signer un traité de paix avec Israël, respectivement en 1979 et 1993. Les accords d’Abraham, signés le 15 septembre 2020, sont deux traités de paix entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part et entre Israël et Bahreïn d’autre part.
- Le 23 octobre 2020, le président américain Donald Trump annonce qu’Israël et le Soudan vont normaliser leurs relations,
- L’accord est signé le 6 janvier 2021 à Khartoum,
- Le 10 décembre 2020, Israël et le Maroc acceptent de normaliser leurs relations dans le cadre d’un accord négocié avec l’aide des États-Unis,
Une déclaration conjointe est signée le 22 décembre 2020 à Rabat,
Pays | Date du traité de paix | Article détaillé |
---|---|---|
Égypte | 26 mars 1979 | Traité de paix israélo-égyptien |
Jordanie | 26 octobre 1994 | Traité de paix israélo-jordanien |
Bahreïn | 15 septembre 2020 | Accords d’Abraham |
Émirats arabes unis | 15 septembre 2020 | Accords d’Abraham |
Maroc | 22 décembre 2020 | |
Soudan | 6 janvier 2021 | Accords d’Abraham |
Quels sont les pays qui soutient Israël ?
Intégration dans le monde arabe au XXI e siècle — Les années 2010 sont marquées par de nouveaux affrontement entre l’armée israélienne et les mouvements pro-palestiniens dans la Bande de Gaza en 2010, 2012 et 2014, L’abordage d’un navire humanitaire turc en 2010 provoque une crise diplomatique entre Israël et la Turquie et une suspension de leurs relations bilatérales entre 2010 et 2013.
Dans la deuxième moitié des années 2010, le président américain Donald Trump se distingue par une série de décisions particulièrement favorables à Israël : la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’État hébreu en décembre 2017, de l’annexion par Israël du plateau du Golan en mars 2019, et la « légalité » des colonies israéliennes en novembre 2019,
Parallèlement, Israël renoue ses relations diplomatiques avec plusieurs pays africains : le Soudan du Sud (nouvellement indépendant) en 2011, la Zambie en 2015, et le Tchad en 2019, L’année 2019 est également marquée par la reprise des relations diplomatiques entre Israël et la Bolivie, rompues sur décision d’Evo Morales, dirigeant pro-palestinien et pro-iranien,
- En 2020, Israël normalise ses relations diplomatiques avec au moins 5 pays : les Émirats arabes unis et Bahreïn lors des « Accords d’Abraham » (15 septembre), le Soudan (23 octobre), le Maroc (10 décembre) et le Bhoutan (12 décembre),
- En début d’année 2021, Israël normalise ses relations avec le Kosovo (2 février), qui annonce son intention d’installer son ambassade à Jérusalem, reconnaissant la ville disputée comme capitale officielle de l’État hébreu,
Parallèlement, dans le contexte de pandémie du Covid-19, Israël utilise des offres de fournitures de grandes quantités de vaccins pour se rapprocher, nouer des relations, ou obtenir des concessions de certains pays bénéficiaires, y compris la Syrie pourtant officiellement en guerre avec Israël,
En mai 2021, la reprise des affrontements entre Israéliens et Palestiniens, en Israël comme dans la bande de Gaza, met dans l’embarras les pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l’État hébreu l’année précédente, Mais contrairement à la seconde intifada, ces affrontements ont peu de chances d’avoir des conséquences significatives sur les relations diplomatiques israélo-arabes, chacun ayant des intérêts stratégiques dans ces relations,
En effet, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont besoin de la technologie israélienne et du soutien militaire américain, obtenu en échange des Accords d’Abraham, tandis que le Soudan et le Maroc ont obtenu d’importantes concessions de la part des États-Unis en échange de leur reconnaissance d’Israël : le retrait de la liste noire des États soutenant le terrorisme pour le Soudan, et la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, Pays entretenant des relations diplomatiques avec Israël
Quel pays a reconnu l’État d’Israël ?
Les Émirats arabes unis et le royaume de Bahreïn ont signé mardi à Washington des accords avec Israël pour normaliser leurs relations. Avant eux, seuls quatre des 22 membres de la Ligue arabe, une organisation interétatique, ont reconnu l’État d’Israël : l’Égypte, l’Autorité palestinienne, la Jordanie et la Mauritanie.
Pourquoi 1 Euro vaut 1 dollar ?
Que signifie ‘parité’ euro-dollar? La parité euro-dollar veut dire que, pour un euro, on ne peut plus acheter qu’un dollar. C’est une première depuis 2002. En 2008 par exemple, on pouvait acheter, pour 1 euro, 1,60 dollar.
Quel pays a quitté l’euro ?
Sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne : tout ce qu’il faut savoir sur le Brexit. À l’occasion du référendum du 23 juin 2016, la population britannique a voté en faveur d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne à hauteur de 51,9%.
Quelle est la monnaie la plus chère du monde ?
Quelle est la monnaie la plus forte ? — Cela peut paraître surprenant, mais, ce n’est ni l’euro, ni le dollar, ni le franc Suisse, encore moins la livre sterling. La monnaie la plus puissante au monde est celle du dinar koweïtien ou KWD, Révélé autour des années soixante, le dinar du Koweït constitue la monnaie nationale du pays.
Cette monnaie est connue et est considérée comme la plus puissante du monde en raison des industries pétrolières, des fonds d’investissement offshore qui sont d’ailleurs très actifs. En effet, le Koweït est un État situé entre l’Irak et l’Arabie Saoudite. Elle est surtout connue pour ses grandes exportations pétrolières qui ont contribué à consolider son empire monétaire.
Aujourd’hui, 1 dinar koweïtien est égal à 2,97 euros, Et, elle conserve une parité fixe sur 1 dollar USD qui est égal à 0,301175 dinar koweïtien. C’est d’ailleurs, cette parité fixe qui fait d’elle la plus forte monnaie du monde.
Quel est l’ancien nom de la Turquie ?
Empire ottoman (1299 à 1923)
Quelles sont les faiblesses de la Turquie ?
Les ménages turcs sont extrêmement endettés, les banques en manque de liquidités et le trou de la dette extérieure en devises atteint plus de 440 milliards de dollars, soit près de la moitié de la production économique totale. » Une dette en devises étrangères d’autant plus problématique que la livre turque est devenue
Comment s’appelait la Turquie avant l’Empire ottoman ?
L’Asie mineure avant les Turcs — Avant d’être intégré dans les Empires mésopotamiens (babylonien puis perse), le territoire de l’actuelle Turquie a connu au IIe millénaire avant notre ère la domination des Hittites, un peuple indo-européen. Puis, au premier millénaire avant J.-C., les Grecs s’installent dans l’Ouest de ce qu’ils appellent l’Asie mineure ou Anatolie, bien après la « guerre de Troie », notamment à Ephèse.
- Ils y luttent contre les Perses au cours des Ve et IV siècles avant notre ère.
- Le Macédonien Alexandre le Grand les défait et étend le domaine de l’hellénisme vers l’orient.
- Puis les Romains intègrent tout le pourtour méditerranéen à leur empire, l’Asie mineure devenant le cœur de l’empire romain d’orient après le partage de 395, un empire qu’il faut protéger des Perses Sassanides à l’est.
Cet empire d’orient se prolonge plus longtemps que l’empire d’occident qui disparait en 476. Constantinople devient donc le cœur d’un empire gréco-romain, souvent appelé byzantin d’après l’ancien nom de la ville, qui domine les Balkans et une grande partie de la Méditerranée orientale, y compris l’Anatolie.
Au VIe siècle, Justinien incarne l’apogée de cet empire et fait construire la cathédrale Sainte-Sophie dans sa capitale. Après les missions de l’apôtre Paul au Ier siècle, le christianisme s’y est très tôt imposé, mais conserve des caractères différents du christianisme latin pratiqué en occident, à commencer par l’usage du grec puis des langues slaves.
Ce christianisme, qualifié d’orthodoxe, se sépare de Rome en 1054. Il est étroitement associé au pouvoir de l’Empereur et dirigé par le patriarche grec de Constantinople. La péninsule anatolienne est alors peuplée de Grecs, d’Arméniens (qui possèdent leur propre église) et de Kurdes qui sont en majorité musulmans, sunnites ou chiites.
A partir du VIIe siècle, l’expansion de l’islam a réduit progressivement le territoire de l’empire et est déjà un objectif pour les cavaliers arabes qui souhaitent accomplir les prophéties en s’emparant de la ville. Hellénisme, héritage romain et christianisme, sont donc des marqueurs forts de ce territoire au confluent des mondes asiatique et méditerranéen.
Les marchands italiens, génois et vénitiens notamment, sont nombreux à commercer et à s’installer dans tout l’empire et à Constantinople. : 7 étapes dans l’histoire de la Turquie
Pourquoi la Russie joue l’euro alors qu’elle ne fait pas partie de l’Europe ?
Pourquoi la Russie pourra jouer l’Euro 2020 La décision vient de tomber : la Russie et aux championnats du monde des quatre prochaines années après une décision de l’AMA (Agence mondiale antidopage). Une claque pour la Russie, qui sera privé de l’événement sportif majeur que sont les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020, bien qu’elle ait encore la possibilité d’avoir recours au Tribunal arbitral du sport.
- Si elle ne peut pour l’instant pas participer à la Coupe du monde de football 2022 au Qatar, la sélection russe de football devrait jouer l’Euro, compétition pour laquelle elle s’est déjà qualifiée.
- Pourquoi ? Premièrement, par définition, l’Euro appartient à l’UEFA et est une compétition continentale, non internationale.
Ce n’est donc pas considéré comme un événement sportif majeur dans le monde du sport, puisqu’il ne concerne que certains pays de la planète, contrairement aux championnats du monde. «Ce n’est pas un événement mondial ni un championnat du monde. La Russie ne doit pas s’inquiéter quant à l’organisation des matches de l’Euro sur son sol», avait récemment expliqué un porte-parole de l’AMA.
Pourquoi la Russie et la Turquie joue l’euro ?
1 Les relations entre la Russie et la Turquie ont évolué de façon spectaculaire au cours de la dernière décennie. En réalité, elles ont probablement atteint en 2005 un degré de qualité sans précédent depuis plusieurs siècles, en raison de leur rivalité impériale, des guerres récurrentes entre la Russie et l’Empire ottoman depuis le xviii e siècle et de la confrontation pendant la guerre froide.
Depuis 2003, le président Poutine et le Premier ministre Erdogan se sont rencontrés à plusieurs reprises, et les deux pays semblent avoir trouvé des terrains d’entente sur les contentieux d’antan.2 Le contraste est frappant par rapport au début de l’après-guerre froide : la Russie considérait la Turquie comme un pays proche des États-Unis et un rival stratégique dans l’Eurasie post-soviétique.
Au cours des années 1990, la Russie et la Turquie ont adopté des positions diamétralement opposées sur plusieurs problèmes clés comme la Bosnie, le Kosovo et la Tchétchénie : les liens historiques étroits de la Turquie avec les peuples musulmans de la région et la présence d’importantes diasporas venant des Balkans et du Caucase sur son territoire expliquent cette différence d’approche.
La politique turque au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) combinée à la perspective de l’élargissement de l’OTAN vers les anciennes républiques soviétiques a accentué l’exaspération de la Russie. Ces facteurs sont à l’origine de tensions bilatérales. La Russie a donné la priorité à ses relations avec les États-Unis, l’Europe et les États voisins de la Communauté des États indépendants (CEI), tandis que la Turquie s’est consacrée à son partenariat stratégique avec les États-Unis, la gestion de sa relation instable avec la Grèce et Chypre et les efforts en vue de devenir membre de l’Union européenne (UE).
Pendant une grande partie des années 1990, la Russie et la Turquie se sont enfermées dans une indifférence politique réciproque, qui n’a cependant pas contrarié le développement des relations commerciales.3 Comment expliquer la mutation de cette relation bilatérale ? Les signes les plus visibles ont été les relations énergétiques ainsi que l’augmentation du commerce et des flux touristiques entre les deux pays.
- En ce qui concerne la dimension géostratégique du rapprochement turco-russe, la motivation principale semble être un sentiment de frustration partagé à l’égard de l’« Ouest ».
- C’est particulièrement visible depuis 2003 : les déceptions russes et turques vis-à-vis des États-Unis et de l’Europe, leur volonté commune d’éviter l’implication des Américains et des Européens dans le Caucase, ainsi que la contestation de la politique américaine au Moyen-Orient, ont contribué au rapprochement russo-turc.4 De ce point de vue, le Caucase – zone de compétition ouverte entre la Russie et la Turquie pendant plusieurs décennies, de l’époque impériale aux années 1990 en passant par la guerre froide – émerge en tant que région où les intérêts russes et turcs commencent à converger.
Une telle évolution n’était guère prévisible au lendemain de la chute de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Aujourd’hui, elle entraîne des conséquences importantes pour l’UE, qui, compte tenu de son élargissement aux pays de la mer Noire, doit désormais construire une nouvelle politique à l’égard de la région du Caucase et de chacun de ses États (Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan), situés dans l’espace géopolitique entre la Russie et la Turquie.5 Plusieurs facteurs ont favorisé ce profond changement dans les relations russo-turques depuis l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine en 2000.
- Aujourd’hui, à titre d’exemple, la Russie fournit plus de 70 % du gaz importé par la Turquie.
- Un gazoduc passant sous la mer Noire – le Blue Stream – a été spécialement construit pour augmenter les exportations russes.
- Les deux pays viennent de signer des accords complémentaires pour intensifier leur partenariat énergétique : ils peuvent contribuer à transformer la Turquie en principal pays de transit du gaz russe vers l’Europe et, potentiellement, vers le Moyen-Orient.
Le volume global du commerce entre les deux pays est en augmentation constante : de 10 milliards de dollars en 2004, il est passé à 15 milliards en 2005. Une augmentation à 25 milliards de dollars est prévue à l’horizon 2007 ,6 Bien que l’énergie représente la plus large proportion du commerce bilatéral, les relations économiques se sont également développées dans d’autres domaines.
Dans le secteur du bâtiment, des groupes turcs ont remporté des contrats conséquents à Moscou et dans d’autres grandes villes. En 2004, la Turquie a été la première destination de vacances pour les Russes : environ 1,7 million de Russes ont représenté, à côté des Allemands, l’un des principaux flux touristiques étrangers.
La Turquie a aussi été pendant longtemps la destination préférée des « touristes économiques » russes, qui ont profité, depuis le milieu des années 1990, de vols charters pour faire de courts voyages à Istanbul, où ils achetaient des articles turcs pour les revendre ensuite en Russie.
Appelé couramment « commerce de navette » en Russie et « tourisme de la valise » en Turquie, ce commerce informel, estimé à 2 ou 3 milliards de dollars, est à ajouter aux chiffres officiels. Il est intéressant de souligner l’existence d’un lobby politique et économique anti-UE qui s’appuie sur ce type de commerce pour obtenir des accords de libre-échange avec des pays comme la Russie, l’Iran, la Chine et l’Inde en refusant de fonder toute la politique commerciale de la Turquie sur son union douanière avec l’UE ,7 Cette volonté de réorientation vers les voisins orientaux et septentrionaux venant des milieux nationalistes turcs traduit un sentiment de frustration croissant à l’égard de l’UE, perçue comme une source d’ingérence permanente dans la politique intérieure turque.
Les tensions avec les États-Unis au sujet de l’Irak ont également contribué à la dégradation des relations turques sur le « front occidental ». Cette complexe interaction entre dynamiques politiques et économiques a influencé d’une manière positive la perception par une grande partie de la société turque de la Russie ; cette dernière est désormais considérée comme un partenaire potentiel et non plus comme un ennemi historique.8 Sur les questions de sécurité, plusieurs dossiers épineux ont été réglés, ouvrant ainsi la voie à la poursuite du rapprochement.
La création du Conseil OTAN-Russie a amorti le choc de l’élargissement de l’OTAN pour la Russie. En mars 2003, le refus de la Turquie d’autoriser les troupes américaines à utiliser son territoire pour ouvrir un front nord en Irak a illustré son émancipation à l’égard des États-Unis. La Russie et la Turquie ont aussi trouvé un terrain d’entente au Moyen-Orient, souvent par opposition ouverte à la politique américaine dans la région.
Malgré la pression de cette dernière, les deux pays se sont efforcés de préserver leurs relations économiques avec l’Irak et l’Iran. En outre, pour des raisons différentes, ils se sont opposés à la guerre en Irak et s’opposent à une éventuelle intervention en Iran.9 Les inquiétudes et les intérêts turcs quant à l’Irak sont évidents.
Avant l’intervention américaine, la Turquie redoutait la désintégration de l’Irak, l’apparition d’un État kurde indépendant dans le nord du pays, une déstabilisation profonde du commerce transfrontalier ainsi qu’un afflux massif de réfugiés. Le sud-est de la Turquie dépend fortement du commerce avec l’Irak : Ankara avait évalué à 30 milliards de dollars les pertes dues aux sanctions imposées par les États-Unis sur le commerce avec l’Irak après la guerre du Golfe et à l’interruption des exportations du pétrole irakien via Ceyhan, port turc sur la Méditerranée.
Les inquiétudes russes étaient moins vives et portaient essentiellement sur la dette de Bagdad à l’égard de Moscou, contractée à l’époque soviétique pour environ 8 milliards de dollars, ainsi que sur des contrats préférentiels pour la réouverture des champs pétroliers irakiens à long terme (après la levée des sanctions) de la compagnie pétrolière russe LUKoil.
La Russie craignait de voir ses intérêts économiques en Irak complètement lésés par l’intervention américaine.10 La Turquie et la Russie ont d’importants intérêts commerciaux en Iran : la Turquie achète du gaz iranien, alors que la Russie vend des technologies nucléaires civiles à l’Iran et considère ainsi Téhéran comme l’un de ses alliés stratégiques au Moyen-Orient.
Même si Moscou et Téhéran ont récemment eu quelques désaccords sur le partage des ressources énergétiques de la mer Caspienne, l’Iran a toujours appuyé la position russe sur la Tchétchénie et s’est abstenu de soutenir des groupes radicaux islamistes agissant au sein de la Fédération.
- La Turquie fait preuve de davantage de prudence dans ses relations politiques avec l’Iran, en raison du soutien apporté dans le passé par Téhéran à des groupes islamistes et terroristes en Turquie.
- Ce soutien a affecté les relations commerciales bilatérales.
- Dans le même temps, la Turquie considère l’Iran comme une force potentielle de stabilisation de la région et non pas comme le rogue state absolu dépeint par l’Administration Bush depuis 2000.
Bien que les militaires turcs refusent l’émergence de l’Iran comme puissance nucléaire, il est important de rappeler que la dernière guerre entre Turcs et Iraniens remonte au xvii e siècle. En ce sens, la majorité de la population turque ne considère pas l’Iran comme une menace pour sa sécurité.
En réalité, une frappe préemptive américaine contre l’Iran est considérée comme plus déstabilisante ,11 En plus de ces approches largement partagées sur les dossiers irakien et iranien, la Turquie et la Russie entretiennent chacune des liens de plus en plus étroits avec Israël. Les trois États – Turquie, Russie et Israël – partagent la même volonté d’endiguer les mouvements islamistes radicaux en provenance du Moyen-Orient ou qui y sont liés.
La Turquie a conclu une alliance en matière de sécurité avec Israël dans les années 1990. En ce qui concerne Moscou, ses relations avec Jérusalem n’ont cessé de se développer à travers l’immigration vers Israël, qui est à l’origine d’une importante diaspora russophone (environ 1 million de personnes) dans ce pays.
Les Israéliens russophones sont devenus une force culturelle et politique importante ; ils contribuent au développement des relations commerciales, qui pourraient bientôt s’étendre directement à la Turquie. De manière significative, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture officielle du gazoduc Blue Stream en novembre 2005, le ministre russe de l’Énergie et de l’Industrie Viktor Khristenko a évoqué la future construction d’un autre pipeline sous-marin en Méditerranée, destiné à acheminer du gaz russe en Israël, via la Turquie.12 Ces évolutions et frictions partagées avec les États-Unis ont profondément modifié les rapports russo-turcs.
Outre l’action des États-Unis en Irak et leur politique à l’égard de l’Iran, la Russie et la Turquie sont préoccupées par la stratégie américaine, qui consiste manifestement à encourager les « révolutions colorées » et les changements de régime en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizstan, avec en ligne de mire d’autres pays en Eurasie.
- Chaque action des États-Unis en faveur d’élections libres et équitables dans la région est perçue par Moscou, d’une manière ou d’une autre, comme hostile.
- Aux yeux de la Russie, l’objectif des États-Unis est de remplacer les alliés traditionnels de la Russie par des amis et affidés « occidentaux », (comme Mikhaïl Saakachvili en Géorgie ou Viktor Iouchtchenko en Ukraine).13 Tout en approuvant officiellement la politique de démocratisation menée par les États-Unis au Moyen-Orient et en Eurasie, Ankara craint de manière sous-jacente de voir la marche de l’Administration Bush en faveur de « la liberté et l’autodétermination » aboutir inévitablement à l’indépendance du Kurdistan irakien ,
Dans la mesure où la Turquie compte environ 15 millions de citoyens d’origine kurde – contre 5 millions de Kurdes en Irak –, la perspective de l’indépendance kurde représente pour elle un « scénario cauchemar ». En outre, depuis l’arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants en Géorgie et en Ukraine, la Turquie considère ces pays comme des concurrents potentiels à l’adhésion à l’UE, ou, tout au moins, comme une autre série de prétextes que l’UE pourrait utiliser pour bloquer les négociations d’adhésion.
- Le peu d’enthousiasme manifesté par les démocrates chrétiens allemands et la classe politique française devant la perspective d’adhésion de la Turquie ne fait qu’accentuer son sentiment d’incertitude.
- Une grande partie de la société turque considère déjà l’UE comme un « club chrétien ».
- À ses yeux, il ne serait guère surprenant de voir l’Ukraine ou la Géorgie – deux pays traditionnellement (et anciennement) chrétiens – bénéficier d’un traitement plus favorable en Europe, en particulier de la part des démocrates chrétiens européens.14 Plus largement vis-à-vis de l’UE, les deux pays mènent des négociations complexes avec Bruxelles, qui ont des conséquences décisives non seulement sur le développement de leurs économies, mais aussi sur leur future identité politique et culturelle européenne.
Les deux éprouvent un sentiment croissant de rejet voire de mépris de la part de l’UE ; ils lui reprochent de ne pas suffisamment tenir compte de leurs préoccupations. En Turquie, l’opinion publique semble s’éloigner de l’idée que la Turquie sera (et même qu’elle souhaiterait être) membre de l’UE.
- Fin septembre 2005, par exemple, à la veille de la décision d’ouverture des négociations d’adhésion, la plupart des sondages indiquaient une baisse brutale (de 85 % à 65 %) du nombre de personnes favorables à l’adhésion.
- En ce qui concerne la Russie, l’opinion et les élites politiques savent qu’il n’est pas question de devenir membre de l’UE.
Cependant, les observateurs politiques à Moscou surveillent de près les négociations turques avec l’UE. Même si la Russie ne manifeste pas un enthousiasme particulier devant la poursuite de l’élargissement vers les pays situés le long des frontières russes – il y aurait de ce point de vue une certaine satisfaction à voir la candidature de la Turquie rejetée comme membre à part entière et à assister finalement à l’émergence d’une UE à trajectoires multiples –, elle comprend, en même temps, qu’un échec de la Turquie rendrait plus difficile son propre partenariat avec l’UE.15 Désormais, en Russie comme en Turquie, des observateurs et des hommes politiques, y compris au plus haut niveau, expriment ouvertement l’importance de s’affirmer comme principales puissances régionales et de former une alliance étroite entre elles, au cas où elles ne parviendraient pas à obtenir satisfaction de la part de l’UE (ou des États-Unis) ,
- En Turquie, la Russie est perçue comme une meilleure alternative stratégique, notamment par les partisans de l’aile kémaliste dure des militaires, préoccupés par les pressions européennes et les sympathies américaines en faveur des droits politiques des Kurdes.
- L’accentuation des sentiments antiaméricains, combinée à une vision plus positive de la Russie, explique pourquoi, dans certains milieux politiques ou d’analyse à Ankara, tout dossier lié aux intérêts américains en mer Noire ou dans le Caucase est perçu comme un facteur potentiel de déstabilisation.
Pour les mêmes raisons, la Russie s’est opposée en 2005 à la demande des États-Unis d’obtenir le statut d’observateur au sein de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire (CEMN), basée à Istanbul. De son côté, la Turquie, membre de l’OTAN, alliée régionale des États-Unis et pays d’accueil du siège de cette organisation, n’a pas cherché à appuyer cette demande.
Ce sont d’autres membres de la CEMN qui ont dû faire pression pour que la candidature des États-Unis soit acceptée.16 Pour résumer, la Russie et la Turquie ne se perçoivent plus comme puissances rivales dans leur voisinage du Caucase. Au cours des années 1990, la Turquie n’a jamais réellement réussi à pénétrer la région économiquement et politiquement en dépit de l’affaiblissement des positions russes.
En outre, les deux pays entretiennent des relations difficiles et controversées avec certains États de la région (par exemple, la Russie avec la Géorgie ou la Turquie avec l’Arménie), ce qui rend les prises de décision complexes. Aujourd’hui, la Russie et la Turquie ont rapproché leurs positions sur des dossiers qui étaient hier encore des pierres d’achoppement (comme la Tchétchénie ou la question kurde).17 Au cours de la première guerre en Tchétchénie, les Tchétchènes et les autres diasporas d’origine nord-caucasienne installées en Turquie, y compris les Abkhazes et les Tcherkesses, ont soutenu d’une manière active la cause tchétchène, sans provoquer de réponse énergique de la part des autorités turques.
Parallèlement, la Russie a fermé les yeux sur les activités des associations kurdes liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et basées à Moscou (la Russie et chaque État du Caucase ont leur propre minorité kurde). Cependant, depuis le début de la deuxième guerre en Tchétchénie, les inquiétudes turques devant le fondamentalisme islamique et la radicalisation des groupes islamistes en Turquie même, ainsi que la peur de voir émerger un Kurdistan indépendant à la suite de la politique américaine en Irak ont tempéré les sympathies pour la cause tchétchène.
Lors de la dernière rencontre bilatérale à Sotchi, en juillet 2005, V. Poutine et T. Erdogan se seraient, selon certaines sources, mis d’accord pour se soutenir mutuellement sur les questions de la Tchétchénie et du Kurdistan, tout en exprimant les mêmes inquiétudes au sujet du terrorisme et du séparatisme.18 Le rapprochement des positions sur la Tchétchénie, la fin des perceptions croisées hostiles et une notable amélioration de l’état général des relations entre la Russie et la Turquie devraient (au moins théoriquement) exercer une influence positive sur la situation politique et économique dans le Caucase, tout en ouvrant des perspectives pour l’intégration régionale de cette zone charnière.
Pourtant, il n’en est rien.19 Pour quelles raisons ? Du côté russe, cela s’explique par l’hostilité de Moscou vis-à-vis de la Géorgie et par son obsession du rôle joué par les États-Unis dans la région, qui minent ses relations avec tous les États du Caucase. Du côté turc, cela s’explique par une profonde inertie vis-à-vis des pays du Caucase.
La Russie et la Turquie manifestent aujourd’hui peu de volonté d’engager un dialogue stratégique sur cette région ,20 La politique étrangère russe actuelle – globale, aussi bien qu’à l’égard du Caucase – est avant tout réactive. Pourtant, les relations de la Russie avec tous ses ennemis historiques, y compris la Turquie, la Chine, le Japon, l’Allemagne, la France, l’Iran et même les États-Unis, sont sans doute meilleures qu’elles ne l’ont jamais été.
- De plus, la Russie reste un acteur international majeur au sein des institutions prestigieuses comme le G8 (qu’elle préside en 2006) ou le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU).
- Cependant, le rapide déclin de ses capacités militaires conventionnelles depuis 1991, l’adhésion de ses anciens satellites à l’OTAN et l’UE, une image généralement négative à l’étranger et une absence manifeste de tout allié proche, à l’exception de la Biélorussie, ont alimenté un profond sentiment d’humiliation.
Ne pas avoir d’amis et être considérée comme une « Haute Volta avec des missiles » ou une « Haute Volta avec beaucoup de pétrole et de gaz », sont deux traits mal acceptés par l’élite politique russe, les responsables de la politique étrangère et le Kremlin.21 Par conséquent, la Russie est devenue une puissance paranoïaque sur la scène internationale, de plus en plus soucieuse de prévenir la diminution de son influence, d’éviter le prochain élargissement de l’UE, ainsi que la pénétration des compagnies et des intérêts occidentaux, notamment américains, sur les marchés eurasiatiques.
- Moscou poursuit la construction de son propre espace économique commun en Eurasie, en misant sur ses principaux partenaires commerciaux comme l’Ukraine et le Kazakhstan.
- En outre, elle a cherché à contrer les alliances régionales « sponsorisées par l’Occident » et perçues comme antirusses – de l’OTAN au GUAM en passant par l’OSCE – par la conclusion d’arrangements spéciaux (comme le Conseil OTAN-Russie), la création de structures alternatives ou des actions délibérées visant à paralyser leur fonctionnement (comme, par exemple, ses tentatives de bloquer le budget de l’OSCE en 2005).22 En outre, la stratégie de Moscou à l’égard de ses voisins – en particulier, les États du Caucase, les États baltes ou l’Ukraine – est dominée par la vieille approche de « jeu à somme nulle ».
Moscou voudrait avoir le dernier mot dans les décisions de ses voisins en matière de politique étrangère ou d’investissements économiques (en créant une nouvelle forme de « finlandisation » comme à l’époque soviétique) ; elle a donc misé l’essentiel de ses forces sur la préservation du statu quo,
- La Russie n’est pas décidée à prendre les choses en main pour, par exemple, régler les problèmes régionaux dans le Caucase, tels que les conflits territoriaux en Abkhazie, Ossétie du Sud et Haut-Karabakh – surtout si le règlement à long terme est susceptible d’affecter ses positions actuelles.
- À cet égard, parmi tous ses voisins, ses relations avec la Géorgie sont probablement les plus délicates.23 À titre d’exemple, des heurts sévères, liés à la situation en Tchétchénie, ont été évités de justesse entre la Russie et la Géorgie en 2002.
À cette date, de nombreux réfugiés et combattants tchétchènes s’étaient installés dans la vallée de Pankissi en Géorgie, une zone isolée, avec la population autochtone tchétchène. Au début, la Géorgie a manifesté peu d’empressement pour traiter ce dossier en dépit d’une forte pression de la Russie.
Le gouvernement géorgien était confronté à des conflits internes, une impopularité croissante d’Édouard Chevardnadze, des troubles sociaux, une corruption endémique, une criminalité généralisée et des relations conflictuelles avec l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Les observateurs extérieurs, surtout à Moscou, ont commencé à analyser la Géorgie comme un failed state,
Après une période de tensions et de protestations réciproques, des raids aériens russes clandestins dans la vallée de Pankissi, la menace russe d’envoyer des troupes sur le territoire géorgien et le lancement par les États-Unis d’un programme d‘entraînement des militaires géorgiens, le gouvernement géorgien a fini par lancer sa propre opération antiterroriste.
- Cette opération et l’accord russo-géorgien sur la création des patrouilles frontalières communes ont provisoirement stabilisé la situation.
- Toutefois, des hommes politiques russes, y compris le président Poutine et le ministre de la Défense Sergueï Ivanov, ont laissé clairement entendre qu’ils continuaient à considérer la Géorgie comme un failed state,
La confrontation entre la Russie et la Géorgie reste toujours aussi vive sous Mikhaïl Saakachvili que sous Chevardnadze : Moscou soupçonne les États-Unis d’avoir orchestré la « révolution des roses », en novembre 2003, pour amener Saakachvili au pouvoir et renforcer ainsi leurs positions dans la région de la mer Noire et au Caucase.24 Les relations de la Turquie avec les États du Caucase ne sont pas aussi négatives que les relations entre la Russie et la Géorgie : elles sont stagnantes dans la plupart des cas.
Mises à part quelques personnes au ministère des Affaires étrangères, Ankara n’a pas réfléchi à une véritable stratégie dans le Caucase depuis la mort du président Turgut Ozal en 1993, qui avait mis en œuvre une nouvelle approche à l’égard de cette région. La même observation peut être faite à propos des trois États du Caucase : aucun d’eux n’a accordé d’attention particulière à son voisin du sud au cours des dernières années, en se cantonnant, par effet d’inertie, aux relations existantes (ou à l’absence de relations dans le cas de l’Arménie).25 Les préoccupations de la Turquie sont en général mal comprises par les États du Caucase.
La Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont beaucoup plus préoccupés par leur politique intérieure respective, les relations bilatérales au sein de ce triangle et les rapports avec la Russie plutôt qu’avec la Turquie. Cependant, la Turquie est leur principal partenaire commercial, y compris pour l’Arménie.
- Des négociations sont en cours sur la modernisation et l’extension des lignes ferroviaires entre l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie pour augmenter le commerce interrégional.
- En outre, les dirigeants des trois États soutiennent la candidature turque d’adhésion à l’UE en estimant qu’un échec serait contre-productif pour leurs propres intérêts.
Chacun des trois pays envisage l’adhésion à l’UE à long terme : le refus de la candidature turque marquerait clairement un temps d’arrêt pour l’élargissement de l’UE et affaiblirait leurs chances d’adhésion, voire les réduirait à néant. En revanche, avoir un État membre de l’UE à leurs frontières, qui plus est sur ce côté de la mer Noire, donnerait une forte impulsion à leur développement économique et politique.
Malgré ces considérations, même l’Azerbaïdjan, qui fait, pourtant, figure de proche allié de la Turquie dans la région, n’a pas de réflexion stratégique sur le nouveau rôle que la Turquie pourrait potentiellement jouer en tant que futur candidat à l’adhésion à l’UE.26 En réalité, sous bien des aspects, les relations entre la Turquie et l’Azerbaïdjan se caractérisent par l’inertie.
Les deux pays pensent bien se connaître grâce à leurs liens culturels et linguistiques anciens, ainsi qu’à des relations économiques et politiques étroites, établies depuis le début des années 1990. Cependant, leurs divergences d’intérêt s’accentuent sur plusieurs dossiers : le rôle de l’islam dans la société et la politique – le gouvernement azéri se montre de plus en plus mal à l’aise avec la conception de l’islam politique défendu par l’AKP en Turquie ; l’Iran, dans la mesure où un conflit frontalier terrestre ou maritime (dans la Caspienne) est susceptible à long terme d’opposer l’Iran et l’Azerbaïdjan et même facilement d’impliquer la Turquie ; les relations avec les États-Unis, car le gouvernement azéri est de plus en plus considéré comme pro-américain, tandis que les sentiments antiaméricains se renforcent en Turquie ; et, enfin, l’Arménie et le Haut-Karabakh, où le gouvernement turc se sent pris au piège en raison de son soutien à l’Azerbaïdjan.27 En ce qui concerne les relations entre la Turquie et l’Arménie, elles se heurtent à la reconnaissance du génocide de 1915, au problème du rétablissement de relations diplomatiques et à l’ouverture de la frontière commune.
L’Arménie continue de considérer la Turquie comme la principale source de menace pour sa sécurité. De son côté, la Turquie perçoit de plus en plus l’Arménie comme un obstacle supplémentaire (outre la question chypriote) à son adhésion à l’UE dans la mesure où plusieurs États membres soutiennent la cause arménienne, en faisant pression sur le gouvernement turc pour qu’il reconnaisse le génocide et en considérant cet acte comme condition préalable à une adhésion à part entière.
Les Arméniens ne considèrent plus l’ouverture de la frontière et la normalisation des relations avec la Turquie comme prioritaires. L’Arménie vit une période de croissance économique : son commerce bilatéral annuel avec la Turquie atteint (au moins) 100 millions de dollars malgré la frontière fermée.
Les marchandises transitent par voie terrestre à travers la Géorgie ou par vols charters directs entre Erevan et Istanbul. Les hommes d’affaires arméniens, en particulier dans la vente de détail et dans l’import-export avec la Russie et l’Iran, appuyés sur la diaspora arménienne dans le monde entier, sont parvenus à contourner le « blocus » de l’Arménie.
Le pays ressemble de plus en plus à une mini-Chypre, un territoire enclavé et une zone « off-shore » qui peut fonctionner seule pendant un certain temps. Dans ce contexte, l’Arménie peut mieux se développer que l’Azerbaïdjan et la Géorgie, même si elle a sacrifié la croissance des industries manufacturières d’exportation et a renoncé à jouer un rôle économique et politique de premier plan dans la région.28 Si les relations bilatérales de la Turquie avec l’Azerbaïdjan et l’Arménie stagnent, celles entre la Géorgie et la Turquie se dégradent au point de susciter aujourd’hui une certaine inquiétude.
- Cette situation s’explique à la fois par l’inexpérience du nouveau gouvernement de Saakachvili dans la gestion du dossier turc lors de son arrivée au pouvoir en janvier 2004 et par la priorité accordée aux relations avec les États-Unis, la Russie et l’Europe.
- C’est également la conséquence des incompréhensions mutuelles sur certains dossiers comme l’Abkhazie.29 À la suite de l’exode de populations caucasiennes de l’Empire russe vers l’Empire ottoman dans les années 1860, il y a plus d’Abkhazes en Turquie qu’en Abkhazie (c’est le deuxième groupe ethnique après les Tcherkesses).
Nombreux sont les Turcs qui ont une interprétation erronée du conflit en Abkhazie, en n’y voyant qu’une persécution de la minorité musulmane par des Géorgiens chrétiens. La complexité du problème et le fait que le mélange ethnique en Abkhazie comprend un grand nombre d’Arméniens et de russophones leur échappent donc.
C’est la présence du « facteur russe » dans le conflit actuel entre l’Abkhazie et la Géorgie qui lui confère son caractère particulièrement complexe. Ayant soutenu la sécession abkhaze, les forces armées russes veillent aujourd’hui au respect du cessez-le-feu. La Russie est le seul lien de l’Abkhazie avec le monde extérieur.
Le rouble russe circule comme monnaie officielle dans la République, et la majorité de la population possède maintenant des passeports délivrés par Moscou, qui remplacent les anciens passeports soviétiques expirés. Seuls ces passeports permettent de voyager en Russie.
Pendant la dernière décennie la dépendance de facto de l’Abkhazie vis-à-vis de la Russie s’est ainsi progressivement transformée en une dépendance quasiment de jure, À plusieurs reprises, Moscou a clairement exprimé son désir, sinon sa ferme intention, de voir l’Abkhazie devenir de jure une région de la Fédération de Russie.
Tout récemment, Moscou a évoqué la possibilité d’utiliser le précédent de l’indépendance du Kosovo (si elle est reconnue dans les prochains mois) pour faire pression en faveur de la séparation officielle de l’Abkhazie de la Géorgie et de son intégration éventuelle dans la Fédération de Russie.
Compte tenu du soutien américain au gouvernement de Saakachvili, ces tensions ont transformé la Géorgie en une des principales pierres d’achoppement des relations russo-américaines.30 La Turquie est un autre élément de complexité dans ce conflit. Au cours de la dernière décennie, les relations commerciales entre la Turquie et l’Abkhazie n’ont cessé de croître.
Le nouveau gouvernement géorgien a récemment essayé de mettre fin à ce commerce, en interceptant des bâtiments turcs qui naviguaient sur la mer Noire entre les ports de Samsun ou de Trabzon et le port abkhaze de Soukhoumi. Leurs capitaines et équipages ont été arrêtés, condamnés à une amende et emprisonnés.
Les négociations entre la Géorgie et la Turquie sur la possibilité de surveiller ensemble leur frontière maritime n’ont pas connu d’avancées significatives. Les Géorgiens soupçonnent l’existence d’une sorte de collusion russo-turque sur le dossier abkhaze. Chacun de ces incidents turco-géorgiens à la frontière maritime peut facilement prendre une tournure plus grave, compte tenu de l’antagonisme persistant entre, d’une part, la Géorgie, et, de l’autre, la Russie et l’Abkhazie.
La Turquie est actuellement considérée par les Géorgiens comme un pays soutenant ces dernières. Reste à savoir comment Ankara réagirait à l’utilisation par Moscou du précédent du Kosovo pour finaliser l’indépendance abkhaze, compte tenu de ses propres inquiétudes à l’égard des territoires kurdes.
Quoi qu’il en soit, il ne faut pas perdre de vue que la Géorgie a sans doute besoin de coopérer avec la Turquie pour rétablir et améliorer ses relations actuelles avec l’Abkhazie.31 Paradoxalement, ce sont donc les relations turco-géorgiennes qu’il est urgent de normaliser plutôt que les relations turco-arméniennes, qui retiennent tant l’attention des pays européens.
La Turquie n’a été ni encouragée ni aidée par l’Europe ou les États-Unis à jouer un rôle plus actif en Géorgie et dans le règlement du conflit en Abkhazie. Elle a pourtant traditionnellement joué un rôle positif en Géorgie à travers, par exemple, son soutien à l’indépendance géorgienne après la chute de l’URSS, sa participation à la négociation du cessez-le-feu en Ossétie du Sud en 1992 et son rôle pour faciliter la « démission » pacifique du chef adjar Aslan Abachidze au lendemain de la « révolution des roses » en 2003.
Cependant, le rapprochement avec la Russie, l’antipathie croissante à l’égard des États-Unis à cause de la guerre en Irak et une frustration croissante vis-à-vis de l’UE déterminent par défaut ses relations avec la Géorgie.32 *** 33 Les évolutions des relations russo-turques font l’objet d’une attention particulière en Europe, surtout dans le contexte de la nouvelle politique de voisinage de l’Union à l’égard du Caucase, dans laquelle la Turquie devrait jouer un rôle de premier plan.
Un rapprochement de la Turquie et la Russie est sans doute une meilleure chose pour l’Europe qu’une compétition territoriale de ces deux anciens rivaux géopolitiques. Il n’est pas impossible qu’une Turquie démocratique et prospère, devenue membre de l’UE, ait une influence positive sur la Russie.
- Cependant, il est important que l’UE prenne conscience qu’au-delà de certains intérêts communs économiques, politiques et sécuritaires (même s’ils sont importants), le principal moteur du rapprochement russo-turc est le désir partagé de maintenir le statu quo,
- Si la Turquie craint une déstabilisation à ses frontières et ses conséquences pour sa propre intégrité territoriale, la Russie est davantage préoccupée par la pénétration des États-Unis et de l’UE dans sa sphère traditionnelle d’influence.
Elle cherche à tirer un avantage économique et politique des appréhensions de la Turquie et de son insatisfaction vis-à-vis des États-Unis et de l’UE. Par conséquent, ce partenariat est davantage fondé sur les inquiétudes et les angoisses d’aujourd’hui que sur les espoirs de demain.34 Les angoisses des deux partenaires doivent être prises en compte, mais l’UE devrait accorder une attention particulière aux appréhensions de la Turquie.
Même si actuellement la Turquie n’a pas de raisons stratégiques manifestes de se détourner de son orientation occidentale au profit d’un partenariat alternatif avec la Russie, il est évident que l’évolution en Irak pourrait prochainement modifier cet état de fait. L’UE doit être particulièrement vigilante sur ce point.
L’émergence d’un État kurde indépendant à la suite de l’effondrement de l’État irakien uni pourrait facilement déclencher un virage autoritaire et nationaliste dans la politique intérieure et étrangère turque tout en rompant l’ancrage du pays à l’Ouest.
Ce texte a été publié pour la première fois en janvier 2006 dans la collection « Russie.Nei.Visions », n° 8, du Centre Russie-NEI de l’Ifri. Entretiens des auteurs à Ankara en août, septembre et octobre 2005. Pour une présentation détaillée de cette position, voir H. Unal, « Turkey would be better off outside the EU », Financial Times, 17 décembre 2004. Entretiens des auteurs à Ankara en août, septembre et octobre 2005. Entretiens des auteurs à Ankara, en août, septembre et octobre 2005. Ibidem. Ibidem. En 2002, le général Tuncer Kilinc, secrétaire du Conseil national de sécurité, a été l’un des premiers à suggérer publiquement, que la Turquie devait probablement abandonner ses tentatives de devenir membre de l’UE et chercher des alliances alternatives avec ses autres voisins comme la Russie ou l’Iran. Voir O. Matthews, « Europe’s Orphan: A Showdown is Brewing Between Turkey and the EU », Newsweek International, 22 avril 2002. Entretiens à Moscou, septembre 2005, et à Ankara, septembre et octobre 2005. Parti turc de la Justice et du Développement (au pouvoir en Turquie).
Pourquoi le Kosovo à l’euro ?
Historique — L’origine de l’utilisation de l’euro dans la république du Kosovo remonte à la mise en place de la mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo ( MINUK ) en 1999. Avant cette date, beaucoup d’échanges financiers étaient déjà réalisés en Deutsche Mark, en dollar américain ou en franc suisse en raison de l’instabilité économique due aux guerres de Yougoslavie et de la faiblesse du dinar,
Le 3 septembre 1999, la MINUK considère le Mark comme devise principale dans le système bancaire bien qu’elle autorise toujours la circulation du dinar au sein de la province. Celui-ci reste d’ailleurs courant au Nord du Kosovo, Les marks en circulation proviennent des banques allemandes, sans qu’aucune demande identifiée d’importation de fonds ne soit faite par les autorités.
Ceci peut s’expliquer par le fait que beaucoup de Kosovars travaillent à l’étranger et envoient de l’argent vers leur pays d’origine. Lors du passage à l’euro du mark allemand au 1 er janvier 2002, le Kosovo devient lié à l’ euro, mais le cours légal du mark ne cesse que le 9 mars 2002,
- Ce passage est réalisé en collaboration avec la zone euro et plus de 100 millions d’euros en liquide furent échangés par l’autorité des opérations et paiements bancaires du Kosovo.
- Pendant cette période, la présence de l’euro et du deutschemark sur le territoire mène à des soupçons de blanchiment d’argent à grande échelle,
Lors de la crise financière 2008-2009, l’euro permet de réduire les risques pour les investisseurs étrangers actifs au Kosovo, En 2012, le budget du Kosovo pèse 1,5 milliard d’euros, En 2014, le Kosovo envisage d’abandonner l’euro au profit d’une nouvelle monnaie, le dardan,
Qui a refusé l’euro ?
Euro: quand les pays d’Europe de l’Est vont-ils adopter la monnaie unique? — — Les derniers pays entrants dans l’Union européenne sont censés adopter à terme l’euro comme monnaie. Mais pour certains, cette étape reste un horizon encore lointain. Revue des candidats.
- L’euro aurait probablement mérité un meilleur anniversaire.
- En pleine pandémie, la monnaie européenne a fêté ses 20 ans le 1er janvier dernier,
- Souvent accusée ( à tort ) d’avoir malmené le portefeuille des Français, elle reste une des réussites européennes sur le plan de la stabilité monétaire.
- Et l’euro devrait continuer son extension.
En théorie. Car en pratique, les pays candidats (de gré, ou plutôt de force) peinent encore à se décider ou à réunir les conditions nécessaires pour son adoption. Actuellement, 19 pays sur les 27 de l’Union européenne utilisent l’euro soit 341 millions de personnes.
Parmi les «historiques», deux pays ont refusé l’euro malgré l’obligation inscrite dans le traité de Maastricht: le Danemark qui bénéficie d’une exception particulière et la Suède qui a choisi délibérément de ne pas participer au mécanisme de taux de change européen (MCE II) lui interdisant de facto d’adopter l’euro.
Reste encore six pays présents sur la ligne de départ de la zone euro: la Tchéquie, la Pologne, la Roumanie, la Croatie, la Hongrie et la Bulgarie, tous arrivés au sein de l’Union européenne après la mise en circulation de la monnaie unique.