Quel est le nombre de trimestre nécessaire pour un départ à la retraite à taux plein ? – Le nombre de trimestres nécessaires pour faire valoir une carrière complète et percevoir une retraite à taux plein varie entre 167 (41 ans et 9 mois) pour les personnes nées en 1960 et 172 (43 ans) pour celles nées à partir de 1965, quand la nouvelle réforme des retraites entrera en vigueur en septembre 2023.
Quel est le minimum de trimestre pour la retraite taux plein ?
Si vous avez au moins 120 trimestres cotisés au régime général, le montant du minimum contributif est majoré à 8 970,86 € brut par an, soit 747,57 € brut par mois.
Quelle retraite avec 170 trimestres cotisés ?
Je suis né en 1963, combien de trimestres sont nécessaires pour la retraite ? – Si vous êtes nés en 1963, vous devrez avoir cotisé 170 trimestres pour pouvoir prendre votre retraite à taux plein. Ce qui représente 2 trimestres par rapport à ce qui était demandé avant la réforme des retraites. Vous pourrez partir à compter de 62 ans et 9 mois.
Quelle est la retraite pour une personne qui n’a jamais travaillé ?
Quel est le minimum retraite pour une personne qui n’a jamais travaillé ? – Comme vu plus haut, toute personne de plus de 65 ans peut bénéficier de l’ASPA (Minimum vieillesse). La seule condition pour en bénéficier, outre le montant de revenus annuel et l’âge de 65 ans, est d’avoir résidé au moins six mois en France.
Avoir effectué 90 jours de service militaire, ce qui permet de cotiser un trimestre retraiteUne inscription à Pôle emploi permet d’acquérir six trimestres de cotisationLes femmes au foyer n’ayant jamais travaillé peuvent bénéficier de pensions retraite en ayant été affiliées à l’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF), L’affiliation à l’AVPF est automatique dans certains cas.
Sources : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F16871 https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F15522 https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F13300
Quel montant de retraite pour 150 trimestres ?
En fonction du nombre de trimestres validés – Si vous avez validé, tous régimes confondus, moins de trimestres que la durée d’assurance requise (entre 160 et 172 selon votre année de naissance) et que vous prenez votre retraite Liquidation de la retraite Lorsqu’un assuré souhaite partir à la retraite, il doit demander la liquidation de ses droits, c’est-à-dire faire valoir ses droits pour déclencher la mise en paiement de sa pension de retraite. avant 67 ans, votre retraite de base est réduite de 2 façons, Coefficient de proratisation Taux de réduction de la pension de retraite quand l’assuré n’a pas validé une carrière complète dans un régime de retraite, c’est-à-dire lorsque l’assuré n’a pas validé un nombre de trimestres égal à la durée d’assurance requise.
- Par exemple, si vous avez validé 150 trimestres alors qu’il vous en fallait 166, votre pension est multipliée par (150/166) ; autrement dit, elle est réduite à 90,4 %.
- Ensuite, elle subit une, c’est-à-dire qu’elle est réduite de 1,25 % par trimestre manquant (dans la limite de 20).
- Pour calculer le nombre de trimestres manquants, on compare le nombre de trimestres nécessaires pour compléter votre durée d’assurance et le nombre de trimestres qui vous sépare de vos 67 ans : on retient le nombre le plus petit, et donc le plus avantageux pour vous.
Par exemple, s’il vous manque 7 trimestres pour atteindre 67 ans, et 10 trimestres pour atteindre votre durée d’assurance requise Durée d’assurance requise Aussi appelée « durée minimale d’assurance », il s’agit de la durée de cotisation légale, calculée en trimestres et tous régimes confondus, nécessaire pour percevoir une pension de retraite à taux plein., on retiendra 7 trimestres manquants. Votre pension sera réduite de 7 x 1,25 %, soit 8,75 %.
- Si vous avez validé, tous régimes confondus, moins de trimestres que la durée d’assurance requise, mais que vous prenez votre retraite à 67 ans ou plus (ou entre 65 et 67 ans si vous êtes né avant 1955), votre pension subira toujours la proratisation, mais plus de décote,
- Si vous avez cotisé à (polypensionné) :
- Vous pouvez avoir validé, dans un régime seulement, moins de trimestres que la durée d’assurance requise, tout en ayant validé, tous régimes confondus, tous vos trimestres.
Dans ce cas, votre pension de retraite de ce régime sera calculée au prorata du nombre de trimestres validés. Par exemple, si vous avez validé 120 trimestres au régime général et 45 à la SSI et que votre durée d’assurance requise est de 165 trimestres, votre pension de base au régime général sera « proratisée » à (120/165), mais elle ne subira aucune décote,
Quelle retraite à 62 ans avec 120 trimestres ?
Le minimum garanti : la pension de retraite minimale des fonctionnaires – Comme dans le privé, les ont aussi droit à un montant de pension de retraite minimum que l’on appelle le minimum garanti. Si leur pension de retraite de base est inférieure à ce minimum, son montant est augmenté automatiquement pour atteindre ce minimum garanti.
Pour bénéficier de ce montant de pension minimal, les fonctionnaires doivent remplir l’une ou l’autre de ces conditions : justifier du nombre de trimestres d’assurance requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein (avoir atteint un nombre de trimestres d’assurance retraite déterminé ou l’âge requis, des éléments qui varient selon l’année de naissance et de la catégorie à laquelle appartient le fonctionnaire, sédentaire ou actif) ; avoir atteint l’âge limite d’activité ; avoir atteint l’âge d’annulation de la décote (réduction de la pension de retraite si les fonctionnaires partent à la retraite avant l’âge requis sans avoir le nombre de trimestres d’assurance vieillesse exigé pour obtenir une retraite à taux plein) ; être admis à la retraite pour invalidité, en tant que parent d’un enfant invalide, que fonctionnaire handicapé à au moins 50 %, ou encore pour infirmité ou maladie incurable.
Pour les fonctionnaires, le montant du minimum garanti dépend de leur nombre d’années de services :
pour moins de 40 ans de services, la pension de retraite minimale est égale à 1 187,26 € par mois ; entre 15 et 39 années de services, les 15 premières années permettent d’obtenir une pension minimale de 1 187,26 € par mois, augmentée de 2,5 points par année pour 15 à 30 années de services supplémentaires et de 0,5 point entre 30 et 39 années de services en plus ; dans le cas de moins de 15 ans de services, le calcul suivant est appliqué : (1 187,26 € x nombre d’années de services) / nombre de trimestres d’assurance requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Pour les fonctionnaires qui partent à la retraite pour cause d’invalidité, la formule est la suivante : 1/15e de 682,68 € x nombre d’années de services.
Puis-je arrêter de travailler si j’ai tous mes trimestres ?
Carrière longue: à quel âge pourrez vous partir après la réforme si vous. Le dispositif des carrières longues, qui permet de prendre sa retraite avant l’âge légal, est maintenu par la réforme dans son principe, mais il est aménagé., prévoit le maintien du dispositif de carrières longues, qui vous permet de partir plus tôt que l’âge légal.
Si vous avez commencé à travailler avant 20 ans, à condition de justifier d’au moins 5 trimestres avant l’âge de 21 ans (ou 4 trimestres si vous êtes né en fin d’année) et de tous vos trimestres pour le taux plein (43 ans dès la génération 1965), vous pourrez continuer à partir plus tôt. Quand l’âge légal sera porté à 63 ans en 2026, si vous avez 4 ou 5 trimestres avant vos 20 ans et 43 années travaillées (172 trimestres), vous pourrez partir à 61 ans. Et à terme, en 2030, lorsque l’âge légal aura été fixé à 64 ans, ce départ anticipé se fera alors à 62 ans, contre 60 ans actuellement. Bilan: vous devrez donc travailler 2 ans de plus. Si vous avez commencé à travailler avant 18 ans, il faudra justifier d’au moins 5 trimestres avant l’âge de 18 ans (ou 4 trimestres si vous êtes né en fin d’année) et de la durée d’assurance requise pour votre génération pour pouvoir partir, comme actuellement, à 60 ans. Bilan: il faudra avoir commencé à travailler 2 ans plus tôt pour partir à 60 ans. Si vous avez commencé à travailler avant 16 ans, vous pourrez toujours partir à 58 ans si vous justifiez de 4 ou 5 trimestres avant l’âge de 16 ans et une durée d’assurance requise pour votre génération (contre 2 années de plus actuellement), soit 44 ans ou 43 ans selon l’âge auquel vous avez commencé à travailler. Bilan: il faudra avoir travaillé deux ans de moins qu’actuellement pour pouvoir partir à 58 ans,
Une avancée est à noter dans le calcul des trimestres comptabilisés pour le départ anticipé pour carrière longue: les trimestres de congé parental seront pris en compte, dans la limite de 4. Une mesure qui vise principalement les femmes.
Lire aussi> En résumé, voici comment s’articuleront les conditions d’âge et de trimestres pour un départ anticipé lorsque la réforme aura reculé l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans:Vous avez commencé à travailler à 14 ans: vous pourrez partir à 58 ans.Vous avez commencé à travailler à 15 ans: vous pourrez partir à 59 ans.Vous avez commencé à travailler à 16 ans: vous pourrez partir à 60 ans.Vous avez commencé à travailler à 17 ans: vous pourrez partir à 61 ans.Vous avez commencé à travailler à 18 ans: vous pourrez partir à 62 ans.Vous avez commencé à travailler à 19 ans: vous pourrez partir à 62 ans.Vous avez commencé à travailler à 20 ans: vous pourrez partir à 63 ans.
: Carrière longue: à quel âge pourrez vous partir après la réforme si vous.
Quel est le montant de la retraite pour une personne au RSA ?
Les conditions du cumul RSA et retraite – Vous pouvez cumuler RSA et pension de retraite, mais cela ne vaut pas forcément le coup. Explication. Légalement, rien ne vous empêche de cumuler RSA et retraite si vous y avez droit. Mais vos revenus proviendront très certainement de votre retraite et du minimum vieillesse.
- Les pensions de retraite sont prises en compte dans le calcul du RSA, ce qui signifie que si votre pension dépasse le plafond de ressources, vous ne percevrez pas le RSA.
- Dans le cas contraire, et si vous avez plus de 65 ans, vous avez tout intérêt à demander le, dont les montants sont supérieurs.
- Une personne seule et sans enfant à charge peut prétendre à 961,08 € € au titre du minimum vieillesse contre 565,34 € au titre du RSA.
Pour un couple sans enfant à charge, ces montants sont de 1 492,08 € € et 897,82 € €. En savoir plus sur, Envoyer Partager
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A découvrir aussi : RSA et retraite : comment ça marche ?
Quelles sont les conditions pour partir à la retraite à taux plein ?
Votre retraite de base de l’Assurance retraite de la Sécurité sociale vous est accordée à taux plein dans l’un des cas suivants : Vous partez à la retraite avant 67 ans en ayant un nombre suffisant de trimestres d’assurance retraite (ce nombre varie selon votre année de naissance)
Quelles conditions pour retraite à taux plein ?
Et la retraite au taux maximum, de quoi s’agit-il ? –
- Vous pouvez avoir une retraite à taux plein et pour autant ne pas avoir une retraite au taux maximum possible.
- Le montant de votre retraite de base de l’Assurance retraite de la Sécurité sociale dépend de la moyenne de vos salaires bruts de vos 25 meilleures années.
- Mais il dépend aussi de votre nombre de trimestres d’assurance retraite.
- En effet, votre pension de retraite à taux plein est calculée ainsi :
- Salaire annuel brut moyen x 50 % x votre nombre de trimestres d’assurance retraite / le nombre de trimestres d’assurance retraite exigé pour avoir une retraite à taux plein
- Exemple :
- Si vous êtes né le 1 er décembre 1961, pour avoir une retraite à taux plein, vous devez soit avoir 168 trimestres, soit attendre vos 67 ans.
- Si vous partez à la retraite entre 62 et 67 ans en ayant 168 trimestres d’assurance retraite, votre retraite à taux plein est égale à :
- Salaire annuel brut moyen x 50 % x 168 / 168 soit Salaire annuel brut moyen x 50 %
- Vous aurez le taux maximum possible.
- Si votre salaire brut annuel moyen est par exemple de 30 000 €, votre retraite annuelle est de 15 000 € brut (soit 1 250 € brut par mois).
- Si vous partez à la retraite à 67 ans avec seulement 162 trimestres, votre retraite à taux plein est égale à :
- Salaire annuel brut moyen x 50 % x 162 / 168
- Votre retraite est bien une retraite à taux plein sans décote, mais vous ne percevez pas le montant maximum possible.
- Si votre salaire brut annuel moyen est par exemple de 30 000 €, votre retraite annuelle est de 14 464,29 € brut (soit 1 205,36 € brut par mois).
À savoir si vous avez le nombre nécessaire de trimestres mais répartis dans différents régimes de base, votre pension retraite de base de l’Assurance retraite de la Sécurité sociale est calculée en fonction du nombre de trimestres dans ce régime. Vos autres pensions le sont aussi, mais vous n’avez pas de décote.
Quelle retraite à 62 ans avec 120 trimestres ?
Le minimum garanti : la pension de retraite minimale des fonctionnaires – Comme dans le privé, les ont aussi droit à un montant de pension de retraite minimum que l’on appelle le minimum garanti. Si leur pension de retraite de base est inférieure à ce minimum, son montant est augmenté automatiquement pour atteindre ce minimum garanti.
Pour bénéficier de ce montant de pension minimal, les fonctionnaires doivent remplir l’une ou l’autre de ces conditions : justifier du nombre de trimestres d’assurance requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein (avoir atteint un nombre de trimestres d’assurance retraite déterminé ou l’âge requis, des éléments qui varient selon l’année de naissance et de la catégorie à laquelle appartient le fonctionnaire, sédentaire ou actif) ; avoir atteint l’âge limite d’activité ; avoir atteint l’âge d’annulation de la décote (réduction de la pension de retraite si les fonctionnaires partent à la retraite avant l’âge requis sans avoir le nombre de trimestres d’assurance vieillesse exigé pour obtenir une retraite à taux plein) ; être admis à la retraite pour invalidité, en tant que parent d’un enfant invalide, que fonctionnaire handicapé à au moins 50 %, ou encore pour infirmité ou maladie incurable.
Pour les fonctionnaires, le montant du minimum garanti dépend de leur nombre d’années de services :
pour moins de 40 ans de services, la pension de retraite minimale est égale à 1 187,26 € par mois ; entre 15 et 39 années de services, les 15 premières années permettent d’obtenir une pension minimale de 1 187,26 € par mois, augmentée de 2,5 points par année pour 15 à 30 années de services supplémentaires et de 0,5 point entre 30 et 39 années de services en plus ; dans le cas de moins de 15 ans de services, le calcul suivant est appliqué : (1 187,26 € x nombre d’années de services) / nombre de trimestres d’assurance requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Pour les fonctionnaires qui partent à la retraite pour cause d’invalidité, la formule est la suivante : 1/15e de 682,68 € x nombre d’années de services.
Quelle retraite pour une carrière incomplète ?
1 Depuis la réforme des retraites de 2003 notamment, les questions de santé au travail surgissent au cœur des réflexions sur la notion de pénibilité. Les régimes de retraite doivent tenir compte de situations individuelles rendues difficiles par un état de santé dégradé.
Cependant, pour assurer leur viabilité financière, ils doivent limiter leur générosité et favoriser l’emploi sur lequel repose leur financement.2 Les discussions récentes traduisent ces objectifs parfois contradictoires. Elles portent, d’une part, sur un alignement des régimes spéciaux de retraite sur l’allongement de la durée de cotisation requise dans les secteurs privé et public ; d’autre part, sur une prise en compte de la pénibilité du travail.3 Actuellement, seuls les régimes spéciaux reconnaissent la pénibilité en permettant des départs en retraite de façon anticipée.
En revanche, le régime général de la Sécurité sociale, qui couvre l’ensemble des salariés du secteur privé, laisse la pénibilité du travail et plus globalement les problèmes de santé en marge de ses textes réglementaires.4 Certes, les périodes de maladie et d’invalidité sont assimilées à des périodes d’activité pour le calcul de la retraite et, en fin de carrière, les assurés reconnus inaptes ou invalides peuvent prétendre à une pension à taux plein dès l’âge de 60 ans ( cf,
Encadré 1). Par ailleurs, en 2003, le législateur a réduit de moitié la décote appliquée à la pension en cas de départ précoce en retraite, avant l’obtention du taux plein, pour les salariés du secteur privé. Cette mesure relâche ainsi les contraintes financières pesant sur la décision de départ à la retraite des assurés dont l’état de santé ne justifie pas l’accès aux dispositifs dédiés à l’inaptitude ou à l’invalidité.
Pour cette étude, les quatre conditions de liquidation des droits à la retraite distinguées sont : Au titre de l’inaptitude : l’assuré est reconnu inapte au travail ; sa pension est calculée à taux plein, quels que soient son âge et sa durée d’assurance.
Au titre de l’invalidité : à 60 ans, sauf avis contraire de l’assuré s’il exerce une activité professionnelle, la pension de vieillesse au titre d’inapte se substitue à la pension d’invalidité ; la pension est alors calculée à taux plein. À taux réduit : l’assuré fait valoir ses droits au régime général avant l’âge de 65 ans et ne justifie pas d’une durée d’assurance suffisante (157 trimestres tous régimes pour la génération 1940).
À taux plein par l’âge : l’assuré fait valoir ses droits à l’âge de 65 ans au moins, sa pension est alors calculée au taux plein, indépendamment de la durée d’assurance qu’il totalise dans les régimes auxquels il est affilié. Les autres conditions de liquidation ne sont pas abordées pour deux motifs : soit elles intéressent uniquement les assurés justifiant d’une longue durée d’assurance (cas de la pension normale à taux plein avant 65 ans) ; soit, elles sont attribuées à des populations spécifiques (anciens combattants, déportés).5 Bien que ces mesures tiennent compte des problèmes de santé intervenant durant la carrière professionnelle et de leurs conséquences, on peut se demander si elles sont suffisantes pour compenser la diminution de la durée d’activité, voire de retraite, qu’entraînent les difficultés physiques à exercer une activité.6 Les prochaines générations de retraités auront en outre connu des parcours professionnels moins linéaires que leurs aînés, davantage marqués par des périodes de chômage et d’inactivité.
- Aussi, la proportion de personnes ne justifiant pas d’une durée d’assurance suffisante pour avoir une pension à taux plein est-elle amenée à augmenter.
- Les critères de classement en inaptitude sont-ils alors correctement ajustés aux personnes dont l’état de santé est trop dégradé pour poursuivre une activité professionnelle ? L’assouplissement des conditions de départ en retraite profitera-t-elle bien à cette population fragilisée par une santé dégradée et/ou des périodes d’inactivité subie ? L’opportunité de la baisse de la décote reste à apprécier et il apparaît nécessaire d’identifier les facteurs individuels déterminant les conditions et les choix en fin de vie active.7 Dans la lignée des travaux de Briard et de Barnay, cette contribution s’intéresse aux assurés du régime général partis en retraite avec une durée d’assurance insuffisante pour prétendre au taux plein (157 trimestres pour les assurés nés en 1940) et qui sont donc susceptibles de subir une décote de leur pension s’ils ne sont pas reconnus inaptes ou invalides, et partent en retraite avant l’âge de 65 ans.
L’étude s’intéresse précisément à deux épisodes auxquels peuvent être confrontés les assurés lors de la liquidation de leurs droits à la retraite. Dans un premier temps, une décision administrative de reconnaissance de l’inaptitude et/ou de l’invalidité permet un départ en retraite à taux plein du salarié dès 60 ans, sans décision de sa part au sens d’un arbitrage entre travail et loisir ; dans un second temps, au-delà de 60 ans, pour les salariés qui n’ont pas encore liquidé leurs droits à la retraite, se pose le choix entre l’obtention d’une pension à taux réduit et une pension à taux plein à l’âge de 65 ans ; qui, dans ce cas, peut être apparenté à un modèle classique d’offre de travail où l’agent est acteur de sa décision.8 Afin de saisir le caractère plus ou moins subi de la liquidation des droits à la retraite, particulièrement lorsque l’état de santé est dégradé, l’étude s’attache à mettre en relation les différents événements qui constituent le parcours professionnel (épisodes de salariat, de chômage, d’inactivité, de maladie) et les modalités de liquidation.9 Après avoir brièvement rappelé les liens entre santé et travail examinés dans la littérature empirique, nous analysons les liens entre parcours professionnels et conditions de départ en retraite pour les retraités nés en 1940 : prestataires d’une pension normale (taux réduit ou taux plein par l’âge), déclarés inaptes ou invalides.10 Une analyse typologique permet tout d’abord de caractériser les parcours par une approche descriptive.
- Ensuite, nous tentons d’expliquer, par l’estimation de modèles logistiques, les conditions de départ en retraite à partir des caractéristiques du parcours professionnel, particulièrement celles liées à un mauvais état de santé.
- Ainsi l’état de santé est approché à la fois par le biais des épisodes d’interruption de carrière (maladie, invalidité), mais aussi comme résultante d’un parcours professionnel s’achevant par l’obtention de pensions d’invalidité et d’inaptitude.11 Définir et mesurer l’état de santé peut être problématique.
Les études récentes ont, pour la plupart, recours à des mesures subjectives qui s’appuient sur des enquêtes déclaratives (Campolieti ; Barnay et Debrand ). On sait, depuis les travaux de Bound, que ces mesures de l’état de santé sont sujettes à des biais de déclaration (socioculturels notamment), à des biais d’endogénéité (l’état de santé pouvant lui-même altérer la qualité de la réponse), et que les comparaisons interindividuelles sont rendues délicates par des systèmes de valeurs par nature différents.12 De tels biais sont absents des mesures objectives de l’état de santé telles que la morbidité diagnostiquée par le corps médical.
De même, l’octroi d’indemnités journalières, de pensions d’invalidité ou d’inaptitude répond à un protocole médical. Attribuées après examen du médecin-conseil de la Caisse primaire d’assurance maladie, les pensions d’invalidité sont versées à des assurés sociaux âgés de moins de 60 ans en incapacité pour une raison non professionnelle et dont la capacité de travail ou de gain est réduite au moins des deux tiers, la pension de vieillesse s’y substituant à l’âge de 60 ans.
Les pensions d’inaptitude relèvent de la décision du médecin du travail qui juge de la compatibilité du poste occupé au regard de la santé du salarié. Des biais subsistent cependant, car les médecins du travail peuvent être enclins à retarder leur décision de mise en inaptitude si elle conduit à un licenciement, par exemple en cas d’impossibilité de reclassement (Bardot et Touranchet ).13 Comme le soulignent Gruber et Wise, les déterminants de la décision de départ à la retraite sont souvent étudiés sous l’angle uniquement financier.
Or, une vaste littérature empirique met en évidence un effet de sélection de la santé sur le marché du travail. Les problèmes de santé affectent l’ensemble de la trajectoire professionnelle. En particulier, l’altération de la santé anticipe le retrait du marché du travail (Lindeboom ; Barnay ; Tessier et Wolff ; Currie et Madrian ) et les actifs français aspirent à partir plus tôt en retraite quand ils déclarent des problèmes de santé (Rapoport ).14 Le choix de l’âge de la retraite peut être modélisé comme une décision d’offre de travail et résulter d’un arbitrage entre loisir et travail, vraisemblablement aussi entre niveau de santé et contraintes financières.
Dans les faits, la liquidation des droits à la retraite n’est pas toujours concomitante avec la cessation d’activité ; deux tiers des salariés sont inactifs au moment de faire valoir leurs droits (Colin et al.). En outre, les voies de sortie définitive du marché du travail sont multiples.
- L’impact de l’état de santé sur les comportements de départ en retraite est ainsi à mettre en regard des dispositifs de cessation d’activité ouverts en fin de vie active.
- Si l’octroi des pensions d’invalidité et d’inaptitude est réservé aux personnes dont l’état de santé est particulièrement altéré, certains travailleurs en mauvaise santé cessent aussi leur activité précocement dans le cadre de la dispense de recherche d’emploi (jusqu’en juillet 2008) ou des préretraites (Barnay ) ; d’autres, enfin, ne bénéficient d’aucune aide financière.15 Tester l’hypothèse de sélection de la santé sur le marché du travail suppose de disposer d’une chronologie des épisodes de maladie et d’emploi au cours de la carrière professionnelle.16 Pour rechercher les déterminants du départ en retraite, nous étudions donc l’ensemble du parcours professionnel et procédons en deux étapes successives : une analyse de classification sur les parcours permettant de définir une typologie, puis une estimation par le biais de modèles logistiques visant à comprendre les déterminants des différentes conditions de liquidation.17 Dans la première étape, l’analyse typologique permet de résumer un ensemble hétérogène de parcours aux configurations complexes, successions de périodes d’activité et d’inactivité.
Elle saisit les similitudes et les disparités des parcours en les prenant dans leur globalité, sans position théorique a priori, et conforte ainsi l’analyse explicative (Fénelon et al. ; Bry et Antoine ).18 L’analyse de classification est réalisée sur les comptes individuels des assurés du régime général nés entre 1935 et 1940 ; seuls étant ensuite retenus les retraités en date du 31 décembre 2005, nés en 1940, et ayant une carrière incomplète, c’est-à-dire qui ne justifie pas de la durée d’assurance normalement requise pour bénéficier du taux plein (157 trimestres).
- Les comptes sont gérés par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav).
- Ils font mention de toutes les informations utiles pour le calcul de la pension : salaires annuels soumis à cotisations (sous le plafond de la Sécurité sociale) , périodes de chômage, d’inactivité, notamment les périodes de perception d’indemnités journalières pour cause de maladie, de maternité ou d’accident du travail, ainsi que les périodes de perception d’une pension d’invalidité.
Cette base de données administratives ne souffre pas des biais de déclaration imputables aux données d’enquêtes. Elle présente cependant l’inconvénient de ne faire mention des interruptions de carrière que si celles-ci donnent droit à la validation de « périodes assimilées » ( pa ).
- En particulier, les périodes de maladie sont signalées à condition que l’assuré relève du régime général lors de son arrêt maladie et que son arrêt dure au moins 60 jours.19 L’analyse de classification met en évidence dix groupes de parcours professionnels fortement différenciés ( cf.
- Encadrés 2 et 3, et annexes).
Certains assurés sont confrontés à des difficultés de santé qu’elles se manifestent par des interruptions d’activité et/ou par l’obtention en fin d’activité d’une pension d’inaptitude ou d’invalidité, d’autres connaissent des difficultés financières (notamment, les bénéficiaires de l’ avpf, accordée sous conditions de ressources), d’autres encore cumulent difficultés de santé et financières.
- La méthode est dérivée de l’analyse de données textuelles. Le parcours professionnel entre 15 et 59 ans est décrit par quatorze états annuels exclusifs ( e n ) :
- pour les périodes cotisées : e 1 : Salaire annuel e décile de la distribution pour les assurés de la même génération, e 2 : Salaire e décile, e 3 : Salaire < médiane, e 4 : Salaire e décile, e 5 : Salaire < 8 e décile, e 6 : Salaire < plafond de la Sécurité sociale, e 7 : Salaire ? plafond ;
- pour les périodes non cotisées : e 8 : Chômage de courte durée (< durée moyenne de la génération), e 9 : Chômage de longue durée, e 10 : Maladie, maternité, accident du travail (incapacité < 66 %), e 11 : Invalidité, e 12 : Service militaire, guerre, e 13 : Trimestres validés par les régimes d'assurance vieillesse autres que le régime général, e 14 : Inactivité ou absence d'information.
Afin de rapprocher les différents parcours, tout en conservant leur déroulement, les parcours sont décrits sur des périodes de cinq ans (période 15-19 ans, 20-24 ans) par neuf séquences de quatorze caractères : le j e caractère désignant le nombre de fois où le j e état est rencontré. La réduction du nombre de modalités nécessaire à l’analyse est réalisée de façon itérative en recodant les modalités exprimées par moins de 1 % des assurés sur la base d’un nombre d’états plus réduit (13 puis 12 puis 11).
- Au terme de la phase de codage, les parcours décrits par neuf variables qualitatives sont soumis à une analyse factorielle des correspondances multiples dont les vingt facteurs principaux deviennent les variables actives d’une classification mixte enchaînant un algorithme non hiérarchique des k -moyennes – itéré trois fois avec sélection des formes stables – et une classification ascendante hiérarchique.
- Le nombre optimal de groupes est déterminé par la confrontation de critères statistiques qui renseignent sur la perte d’homogénéité induite par la réduction du nombre de groupes (R 2 semi-partiel, pseudo T 2 ).
- Une stratification est ensuite effectuée pour utiliser les informations disponibles de façon hétérogène selon les générations. Sont ainsi identifiés les bénéficiaires de l’Assurance vieillesse des parents au foyer ( avpf ), introduite en 1972, et les assurés dont les éléments de calcul de la retraite témoignent d’une activité salariée dans la fonction publique ou à l’étranger, lesquelles sont rarement inscrites au compte- carrière de l’assuré avant la liquidation de sa retraite.
- Enfin, pour stabiliser la partition finale, une analyse discriminante est menée, reliant les dix groupes précédemment définis à des variables descriptives des parcours (pour chacune des neuf périodes quinquennales, quatorze variables dénombrant l’expression d’un état de la nomenclature initiale).
20 Ces disparités de carrière se traduisent par des différences de comportements de départ et de conditions de liquidation. Un tiers des salariés avec une carrière incomplète attend 65 ans pour liquider ses droits à la retraite, 39 % liquident à 60 ans pour cause d’inaptitude et d’invalidité (respectivement 34 % et 5 %), 27 % liquident leur droits entre 60 et 64 ans à taux réduit ( cf,
- Tableau 1).
- Les conditions de liquidation sont fortement différenciées selon le sexe.
- Les femmes liquident leurs droits à la retraite à 65 ans (ou plus) plus fréquemment que les hommes (41 % contre 21 %), plus souvent à 60 ans via les pensions d’inaptitude (35 % contre 32 %) et font moins souvent valoir leurs droits à taux réduit (20 % contre 40 %).
Ces différences sont particulièrement marquées dans les groupes 2, 6 et 9 pour lesquels le taux plein est acquis par l’âge (à 65 ans) quatre à six fois plus souvent chez les femmes que chez les hommes. D’autres groupes sont caractérisés par des départs à la retraite prématurés pour raison de santé, ainsi 45 % des assurés du groupe 5, les mères de famille à faibles salaires, et 38 % des assurés du groupe 2, les « inactifs jeunes », perçoivent une pension d’inaptitude.
Enfin, les liquidations avec pension d’invalidité concernent 88 % du groupe 10, les « invalides jeunes », et 21 % du groupe 3, les « instables ». Groupe 1 : « Les précaires » (35,9 % des effectifs ; 28,9 % d’hommes, 71,1 % de femmes) Les carrières sont morcelées, le taux de salariat dans le secteur privé ne dépasse pas 45 % et les salaires sont essentiellement inférieurs au 2 e décile.
Groupe 2 : « Les inactifs jeunes » (15,2 % des effectifs ; 29,2 % d’hommes, 70,8 % de femmes) Les carrières sont courtes, réalisées uniquement dans le secteur privé, et se concentrent au début de la vie active : le taux de salariat maximal (46 %) est atteint à l’âge de 19 ans.
Groupe 3 : « Les instables » (13,4 % des effectifs ; 47,8 % d’hommes, 52,2 % de femmes) Les carrières sont précaires et morcelées. Au plus, les deux tiers des assurés sont en emploi et la seconde partie de la vie active est marquée par des périodes de maladie (de 6 à 11 % à partir de 45 ans), de chômage (plus de 10 % à partir de 40 ans, plus du quart de la population après 45 ans) ou d’invalidité (plus de 10 % de la population à partir de 54 ans).
Pour plus des deux tiers des salariés en emploi, les salaires sont inférieurs au salaire médian. Groupe 4 : « Les indépendants » (12,4 % des effectifs ; 40,4 % d’hommes, 59,6 % de femmes) Les carrières sont longues, débutées dans le secteur privé, puis poursuivies dans un secteur relevant d’un autre régime d’assurance vieillesse que le régime général, de la Fonction publique ou d’un régime étranger, avec des taux d’emploi dépassant 90 % entre 40 et 51 ans.
- Les salaires sont très faibles, majoritairement inférieurs au 2 e décile après 40 ans.
- Groupe 5 : « Les mères de famille bénéficiaires de l’Assurance vieillesse des parents au foyer » (11,1 % des effectifs ; 0,4 % d’hommes, 99,6 % de femmes) Les carrières sont caractéristiques des mères de plusieurs enfants à revenus modestes : la carrière dans le secteur privé est courte, s’interrompt à l’arrivée des enfants, puis reprend autour de 35-40 ans.
Les assurés du groupe sont bénéficiaires de l’ avpf durant au moins sept années. Les salaires sont très faibles, inférieurs au 2 e décile de la distribution des salaires de la génération ; ils rendent compte d’activités exercées à temps partiel, de façon saisonnière ou par intérim.
Groupe 6 : « Les polypensionnés de la Fonction publique et les émigrés » (5,6 % des effectifs ; 72,7 % d’hommes, 27,3 % de femmes) Les carrières sont longues, suivies pour l’essentiel dans la Fonction publique ou à l’étranger, pour au moins dix-neuf années. Le taux de salariat dans le secteur privé reste faible, toujours inférieur à 40 %.
Les salaires y sont très bas, majoritairement inférieurs au 2 e décile après 40 ans. Groupe 7 : « Les salariés tardifs » (3,0 % des effectifs ; 56,6 % d’hommes, 43,4 % de femmes) Les carrières débutent relativement tard : le taux de salariat dans le privé n’atteint 50 % qu’à l’âge de 30 ans, mais dépasse 80 % de 38 à 51 ans.
Les carrières sont continues bien que leur fin soit marquée par la maladie, l’invalidité ou le chômage. Les salaires sont majoritairement inférieurs au 6 e décile et au plus neuf années sont rémunérées au-dessus du salaire médian avant l’âge de 40 ans. Groupe 8 : « Les salariés stables à salaires élevés » (2,2 % des effectifs ; 73,6 % d’hommes, 26,4 % de femmes) Les carrières sont relativement continues et le taux de salariat dans le privé reste supérieur à 50 % de l’âge de 27 à 57 ans.
La fin de carrière est cependant marquée par la maladie, l’invalidité ou le chômage. Les salaires sont stables, majoritairement supérieurs au 8 e décile à partir de 30 ans voire au niveau du plafond. Groupe 9 : « Les salariés stables à carrière écourtée » (0,6 % des effectifs ; 84,6 % d’hommes, 15,4 % de femmes) Les carrières sont continues, le taux de salariat dans le privé dépasse 80 % de 25 à 47 ans, mais la fin de carrière est marquée par la maladie, l’invalidité ou le chômage.
Au moins dix années sont rémunérées au-dessus du salaire médian avant l’âge de 40 ans. Les salaires peuvent atteindre le 8 e décile à partir de 30 ans, mais ils restent en deçà du plafond. Groupe 10 : « Les invalides jeunes » (0,5 % des effectifs ; 57,6 % d’hommes, 42,4 % de femmes) L’activité professionnelle dans le secteur privé est interrompue précocement par des périodes de maladie (de 25 à 40 ans, au moins 10 % des effectifs du groupe sont concernés).
Plus de la moitié des assurés du groupe est reconnue invalide après l’âge de 35 ans et plus de 85 % après 50 ans.21 La plupart des travaux qui présentent successivement une analyse de données individuelles chronologiques et une analyse économétrique, visent à étudier les déterminants individuels des trajectoires (McVicar et Anyadike-Danes ; Perez et Thomas ).
Notre approche est différente, dans le sens où le parcours n’est pas la variable dépendante, mais une des variables explicatives des conditions de départ en retraite. L’appartenance à un groupe est une variable « composite » de variables « simples » telles que les caractéristiques individuelles (sexe, situation matrimoniale, pays de résidence) ou les descripteurs du parcours (nombre de périodes de maladie, en invalidité, de chômage).
Les éléments explicatifs des conditions de liquidation vont être recherchés parmi ces variables.22 Par nature, les conditions de liquidation sont liées à des critères d’âge ( cf. tableau 2).80 % des bénéficiaires de pensions d’inaptitude et la totalité des bénéficiaires de pensions d’invalidité liquident leurs droits à la retraite à 60 ans, 83 % des assurés liquident leurs droits à taux réduit au même âge.23 Les parcours professionnels sont des déterminants de l’âge et des conditions de liquidation des droits à la retraite.
En moyenne, les salariés partent en retraite à l’âge de 61,9 ans. Comme attendu, les « invalides jeunes » (groupe 10) liquident leurs droits à la retraite dès l’âge de 60 ans. En revanche, les précaires, les indépendants, les salariés tardifs et les salariés stables à salaires élevés (groupes 1, 4, 7 et 8) font valoir leurs droits à la retraite au moins deux ans plus tard que les invalides jeunes ( cf.
annexe 1).24 On peut mobiliser des régressions logistiques afin de mieux cerner les facteurs explicatifs des conditions de liquidation. Comme nous l’avons vu, des informations sur l’état de santé peuvent être obtenues non seulement au cours de la vie professionnelle mais aussi par le biais des conditions de liquidation puisque deux d’entre elles sont directement liées à une dégradation de la santé.
- Les liquidations en inaptitude ou invalidité correspondent à un état de santé suffisamment détérioré pour que le départ en retraite intervienne dès l’âge de 60 ans.
- En amont, l’état de santé va être identifié dans le parcours professionnel à travers deux types d’interruptions de carrière, la maladie et l’invalidité, lesquelles donnent droit à des PA.
Cependant, le pouvoir explicatif de cette variable est limité pour la population féminine, car les pa -maladie intègrent les congés de maternité (un trimestre est validé pour le congé correspondant à l’accouchement si la mère est alors assurée du régime général).
- Le premier épisode concerne les assurés dont l’altération de l’état de santé est importante et qui se traduit souvent par une incapacité de travailler et un départ en retraite au plus tôt, avant 65 ans. Si les personnes sont reconnues invalides ou inaptes, elles bénéficient dès l’âge de 60 ans d’une pension à taux plein.
- Le second épisode concerne les assurés, dont la santé est relativement moins altérée, qui vont choisir entre faire valoir leurs droits à taux réduit ou attendre l’âge de 65 ans pour bénéficier d’une pension à taux plein. A priori, interviennent alors davantage des critères tels que les capacités financières des agents ou les facteurs classiques de l’offre de travail comme la situation maritale (Sédillot et Walraët ). Ces épisodes peuvent être appréhendés à partir de deux régressions logistiques visant à comprendre l’impact de la santé sur les conditions de liquidation résumées en trois modalités : liquidation par le motif de santé (inaptitude ou invalidité), liquidation à taux réduit et liquidation à taux plein.
Dans l’épisode 1, en présence d’une forte altération de l’état de santé, on ne peut pas se référer au cadre classique de l’offre de travail. En effet, on peut faire l’hypothèse que la « préférence pour le loisir » est maximale et que le retrait du marché du travail est administrativement imposé (voire physiquement si l’incapacité de travail est totale et ne relève plus d’un choix unilatéral de l’agent).
Cette hypothèse est confirmée pour les hommes par l’absence d’impact du nombre d’années en activité salariée qui permet d’approximer le niveau de revenu des individus dans cette première étape.25 Plus un parcours professionnel est marqué par des périodes d’invalidité, plus la probabilité de bénéficier d’une pension d’invalidité ou d’inaptitude est élevée : pour les hommes, 2,3 fois plus ceteris paribus,
Pour les femmes, la corrélation est telle que l’odd-ratio associé est supérieur à 14 ; 99 % des femmes avec des pa -invalidité ont liquidé leurs droits à la retraite au titre de l’invalidité ou de l’inaptitude. Il apparaît ainsi un effet de plafond dans la gravité de l’état de santé au-delà duquel l’agent n’arbitre plus seul dans sa décision de liquider ses droits à la retraite.26 Si l’état de santé ne justifie pas l’octroi de ces prestations, le salarié se retrouve alors confronté à un véritable choix sous contrainte indépendamment de la couverture sociale dont il pouvait bénéficier lors du premier épisode.
Avoir été invalide ne joue pas ici sur la probabilité de liquider à taux réduit plutôt qu’à taux plein. L’effet de sélection de la santé à partir de ce proxy semble donc déterminant sur le départ précoce en retraite lors du premier épisode à 60 ans. Les situations de mises en invalidité concernent en effet des individus à la santé très altérée et de fait cet indicateur de santé sélectionne fortement les individus, les femmes particulièrement.27 Lors du premier épisode, la prédominance du motif de santé pourrait aussi expliquer l’éviction du pouvoir explicatif des périodes de chômage par celui des périodes d’inaptitude ou d’invalidité.
Le chômage y est en effet peu ou pas significatif, mais intervient lors du second épisode en orientant la décision vers une liquidation à 65 ans, sans doute pour deux catégories de personnes : d’une part, des assurés bien portants ayant vécu des périodes de chômage et incités à travailler plus longtemps ; d’autre part, des assurés qui connaissent le chômage en fin de vie active et sont dispensés de recherche d’emploi tant qu’ils ne peuvent prétendre à leurs pleins droits à pension.28 Par ailleurs, le fait de résider en France multiplie par près de 3,8 la probabilité de liquider au titre de l’invalidité ou de l’inaptitude, ce qui peut tenir au fait que les personnes dont la santé est altérée sont peu enclines à s’expatrier, particulièrement au moment où elles entament des démarches pour demander la liquidation de leur retraite.
En outre, les personnes résidant à l’étranger en fin de vie active, n’ont pas nécessairement les moyens d’y faire reconnaître leur inaptitude. Cette hypothèse pourrait expliquer leur plus grande propension à partir en retraite à taux réduit. L’écart reste cependant faible et d’autres facteurs entrent en compte : accès à l’information, poursuite d’une activité à l’étranger non reconnue par le régime général, différence de niveau de santé, etc.29 La situation maritale semble jouer un rôle protecteur sur le marché du travail pour les hommes.
Être marié diminue leur probabilité de liquider en inaptitude ou invalidité de 43 %, mais n’intervient plus dans leur choix entre un départ en retraite à taux réduit et un départ à 65 ans. A contrario, pour les femmes, être mariée oriente seulement le choix vers un départ à taux réduit.30 Généralement, les femmes partent en retraite plus tardivement que les hommes.
En 2006, 23 % d’entre elles faisaient valoir leurs droits au régime général à 65 ans ou plus, contre seulement 13 % des hommes. En considérant la population de prestataires aux carrières incomplètes nés en 1940, après contrôle des périodes d’interruption de carrière, du statut matrimonial et du pays de résidence, ces disparités de comportements entre les hommes et les femmes subsistent.
En particulier, dans le cas où l’état de santé ne justifie pas la reconnaissance de l’inaptitude ou de l’invalidité, les femmes partent deux fois plus fréquemment en retraite à 65 ans (et plus) que les hommes. Cette propension plus élevée des femmes à liquider à taux plein pourrait s’expliquer par une plus grande aversion au risque.
- Elles pourraient intégrer dans leur comportement de liquidation le différentiel d’espérance de vie en leur faveur et donc le risque de se retrouver veuve et de devoir subvenir seule à leurs besoins ,
- Il est probable que les femmes prolongent leur activité si elles sont en bonne santé, mais elles peuvent aussi simplement reculer la demande de leurs droits si leurs conditions financières le permettent ; l’épargne accumulée ou les revenus du conjoint sont alors des moyens de financer la transition entre une cessation d’activité précoce et le versement de la première mensualité de la pension.
Seul l’état de santé approché par le nombre d’arrêts maladie semble expliquer un départ avant l’âge de 65 ans. Des analyses complémentaires devraient donc être menées pour isoler dans cet indicateur ce qui relève de l’état de santé et non de la maternité.31 Pour affiner la compréhension des mécanismes de liquidation des droits à la retraite entre taux réduit et taux plein, nous menons les régressions sur les trois groupes de carrières aux effectifs les plus élevés : les précaires, les inactifs jeunes et les instables.32 Les régressions menées par groupe confirment l’incidence des aléas de carrière sur le comportement de liquidation déjà mis en évidence ( cf.
Tableau 3). Elles permettent, par ailleurs, de souligner combien des parcours professionnels différenciés renvoient à des modèles de comportement de liquidation à la retraite différents.33 Pour les précaires et les instables, le départ en retraite est d’autant plus tardif que le chômage a marqué le parcours professionnel ; à l’inverse, pour les précaires, avoir connu des périodes de maladie tend à avancer la date de liquidation.
Une femme ayant suivi un parcours « précaire » (groupe 1) et, plus encore, d’« inactif jeune » (groupe 2), a tendance à reculer son départ en retraite par rapport à un homme. la plupart des salaires perçus par les « précaires » sont faibles, inférieurs au 2 e décile de la distribution des salaires des assurés du régime général de même âge nés en 1940.
Aussi, après une carrière professionnelle discontinue et peu rémunérée, la pension de vieillesse est sans doute le seul revenu des femmes précaires. Reculer leur départ en retraite leur permet alors de prétendre à une pension plus élevée.34 Les inactifs jeunes sont vraisemblablement dans une situation différente.
leur cessation d’activité précoce pourrait s’expliquer par l’existence de revenus complémentaires (activité hors du secteur privé, revenus du conjoint, revenus du capital) dont nous n’avons pas connaissance. Comme les précaires, les inactives jeunes tendent à reculer leur départ en retraite par rapport aux hommes.
En revanche, le mariage conduit à un retrait à taux réduit plutôt qu’à taux plein, la préférence jointe pour le loisir pourrait alors être déterminante.35 Cette ambivalence dans les décisions semble disparaître pour les assurés aux carrières « instables » (groupe 3) : être une femme mariée concourt à avancer le départ en retraite.
De la même façon que ces femmes ont privilégié leur vie familiale sur leur vie professionnelle lorsqu’elles ont eu des enfants (moins du quart d’entre elles sont actives entre 25 et 31 ans), elles ont pu coordonner leur départ en retraite avec celui de leur conjoint.
En l’absence de données sur le statut du conjoint, le patrimoine et les revenus du ménage, ces assertions restent néanmoins des conjectures.36 Cet article s’est attaché à comprendre les comportements de départ en retraite des assurés du régime général nés en 1940 qui ont liquidé leurs droits sans justifier de la durée d’assurance ordinairement requise.
l’enchaînement d’une analyse exploratoire et d’analyses explicatives – une analyse de classification lancée sur les comptes individuels de la cnav, suivie de régressions logistiques – a ainsi permis d’identifier certains des liens entre le parcours professionnel et l’âge de départ en retraite, notamment l’incidence de l’état de santé sur les conditions de liquidation : départ au titre de l’inaptitude ou de l’invalidité, choix entre une pension à taux réduit et une pension à taux plein à 65 ans.37 Les parcours professionnels influencent les conditions et l’âge de liquidation.
Même lorsqu’on considère des populations homogènes en termes de profil de carrière, la fragilité de l’état de santé apparaît comme un facteur d’anticipation du départ en retraite. les périodes de maladie et d’invalidité, révélatrices d’un état de santé fragile, voire très altéré, se cumulent aux facteurs de vulnérabilité sur le marché du travail : chômage, inactivité et faibles salaires.38 Nous avons analysé les conditions de liquidation des droits à la retraite à travers deux épisodes qui relèvent de deux logiques distinctes.
la première renvoie à l’effet de sélection de la santé sur le marché du travail et à l’incapacité physique de poursuivre son activité. la liquidation au titre de l’inaptitude ou de l’invalidité relève alors d’une décision médicale qui s’impose aux salariés.
Ceux qui ne bénéficient pas de ces conditions spécifiques de départ précoce en retraite sont confrontés au second épisode ; le choix entre une pension à taux réduit entre 60 et 65 ans ou à taux plein à 65 ans. la décision correspond alors davantage à un arbitrage travail/loisir classique des modèles d’offre de travail.
les revenus du ménage et, de façon associée, la situation matrimoniale, peuvent y jouer un rôle essentiel. les femmes, qui ont souvent des revenus plus faibles que leur conjoint, paraissent ainsi plus disposées à retarder la demande de leurs droits. Cependant, lorsqu’elles semblent accorder une priorité à leur vie familiale, leur départ en retraite est avancé.39 La connaissance des ressources financières, la mesure du niveau de gravité de l’état de santé, les conditions de travail et la nature de l’emploi occupé apporteraient certainement d’autres éléments significatifs sur les déterminants du départ à taux réduit.
- Ce faisant, ils permettraient aussi d’avancer sur le lien entre pénibilité au travail et âge de départ en retraite.
- La relation est centrale dans l’ajustement des paramètres du régime général d’assurance vieillesse ; la décote devant être suffisamment élevée pour limiter des effets d’aubaine qui alourdiraient les charges financières, et suffisamment faible pour ne pas pénaliser des assurés dont l’état de santé justifie un départ en retraite précoce.
Annexe 2 (*) Départs en retraite au titre de l’invalidité, de l’inaptitude, à taux réduit et au taux plein par la condition d’âge.
- Erudite/tepp ( fr cnrs 3126), pres Université paris Est, Université Paris XII-val-de-Marne, mail des mèches – route de Choisy, 61 avenue du Général-de-Gaulle, 94 010 Créteil. Correspondance : barnay@ univ-paris12. fr
- Conseil d’orientation des retraites ( cor ), 113, rue de Grenelle, 75007 Paris. Courriel : karine. briard@ cor-retraites. fr (lors de la rédaction de cet article, Karine Briard était économiste à la cnav, Direction Statistiques et prospective). Les auteurs remercient vivement Damien Sauze et Hélène Sultan-Taïeb, les participants des 29 e Journées des Économistes français de la Santé ainsi que les relecteurs de la Revue économique pour la qualité de leurs commentaires. Ils restent seuls responsables des insuffisances.
- Ces salaires perçus dans le secteur privé sont les seuls éléments de revenus renseignés dans le fichier. Ils ne permettent donc pas d’appréhender correctement les capacités financières des individus.
- L’interdépendance des décisions entre conjoints fait l’objet d’une large littérature empirique. le lecteur intéressé trouvera quelques références significatives dans Briard (, p.128-129).
- Il existe au sein des couples des assurances contre ce risque. D’une part, les pensions de réversion, cependant, dans le privé, leur octroi est conditionné aux ressources et leur montant n’excède pas 54 % de la pension du défunt ; d’autre part, l’assurance-vie, mais elle suppose une capacité à épargner durant la vie active et une anticipation, ce que ne réclame pas le recul de la prise de retraite, la décision de liquidation pouvant être prise à tout moment (à partir de 60 ans) et donc ajustée en fonction des événements courants (état de santé du conjoint, état financier).